Le PDG du groupe internet Yahoo!, Jerry Yang, a déclaré mercredi que le groupe Microsoft «n'était plus intéressé par le rachat du groupe et discutait plusieurs autres partenariats», mais que Yahoo! «devait comprendre davantage» ce qu'il propose avant de décider

.«Ils s'intéressent réellement à Yahoo!», a-t-il ajouté sans autres précisions, lors de la conférence «All Things Digital» organisée par le Wall Street Journal à Carlsbad en Californie.

Il a laissé entendre que les rapports entre les deux groupes allaient s'apaisant, soulignant notamment que Microsoft n'avait pas lancé d'offre hostile alors qu'il aurait pu le faire.

«Il aurait pu y avoir des processus bien plus hostiles. Il y a beaucoup de choses qu'ils auraient pu faire. Ils ont commencé par lancer une offre, puis cela se termine en partenariats. Ils reviennent avec d'autres suggestions», a-t-il déclaré.

Revenant sur la décision de Microsoft de retirer son offre d'achat fin avril, il a déclaré que «le prix était le sujet le plus connu mais il y avait clairement d'autre sujets» de différends.

M. Yang, qui a été critiqué par une bonne partie de ses actionnaires pour avoir refusé l'offre de rachat de Microsoft, a réaffirmé que «dans de bonnes conditions, et pas seulement le prix», le groupe était «ouvert» à une vente mais que dans cette affaire ce n'était pas Yahoo! qui avait rompu les discussions.

Le géant mondial des logiciels avait proposé le 1er février quelque 44 milliards de dollars pour racheter Yahoo!, numéro deux mondial de la publicité en ligne, et relevé cette offre à 47 milliards environ fin avril. Mais Yahoo! a refusé, jugeant toujours l'offre trop basse, et Microsoft l'a retirée.

La semaine dernière, Microsoft a annoncé avoir rouvert des négociations avec Yahoo! pour «une transaction mais pas un rachat total», et son PDG Steve Ballmer a réaffirmé mardi soir que son groupe continuait à discuter avec Yahoo! sur «d'autres choses» mais ne comptait plus relancer une offre d'achat complète.

Il a de nouveau justifié son refus de l'offre de Microsoft en soulignant que son but était que le groupe «obtienne un bien meilleur succès sur le long terme». Il a aussi dit «comprendre parfaitement ses obligations envers ses actionnaires».

La présidente exécutive du groupe, Susan Decker, a souligné de son côté que le groupe voulait miser sur le développement des publicités non pas accolées aux recherches sur internet mais sur tous les autres sites.

«Les recherches sur internet ne représentent que 10% des espaces disponibles pour placer des publicités. Yahoo! dispose d'une énorme base disponible pour la publicité grâce à ses 500 millions d'utilisateurs, base qui est clairement sous-évaluée», a-t-elle fait valoir.

«Nous voulons faire plus» avec cette base, a-t-elle dit.

«Et il y a une énorme différence de prix entre les publicités placées sur les recherches et les bannières (placées sur des sites partenaires), une différence qui va de dix fois à cent fois», a-t-elle lancé.

Les deux dirigeants se sont gardé de donner des détails sur leurs négociations en cours avec Google pour un éventuel partenariat dans la publicité sur les recherches sur internet, se contentant d'expliquer qu'ils voulaient monnayer au mieux leur moteur de recherche.