Le réseau Internet n'est plus un phénomène naissant, mais son impact sur notre quotidien continue d'étonner. De la publicité au vol d'identité, les tendances qui se sont amorcées ces dernières années vont prendre encore plus d'ampleur en 2008, selon les analystes. Pour les entreprises, cela signale de nouvelles occasions d'affaires, mais aussi, de nouveaux risques.

Le réseau Internet n'est plus un phénomène naissant, mais son impact sur notre quotidien continue d'étonner. De la publicité au vol d'identité, les tendances qui se sont amorcées ces dernières années vont prendre encore plus d'ampleur en 2008, selon les analystes. Pour les entreprises, cela signale de nouvelles occasions d'affaires, mais aussi, de nouveaux risques.

Philippe Le Roux, un associé de la boîte VDL2 qui suit de près l'évolution de l'internet et qui anime, chaque année, un groupe de réflexion sur les tendances à venir, constate pour 2008 que le réseau informatique entre dans une phase d'évolution où les changements seront moins brusques, sans être pour autant insignifiants.

«Il ne serait pas surprenant que de nouvelles tendances lourdes émergent durant l'année», écrit d'ailleurs M. Le Roux dans son document.

Au total, il identifie sept grandes tendances qui devraient marquer 2008, mais du lot, deux devraient être particulièrement remarquables.

La publicité en ligne croît

C'est une prédiction facile à faire: la publicité en ligne continuera de progresser cette année encore. L'éclosion de sites de réseautage social comme Facebook s'est faite sur le pari qu'ils deviendraient éventuellement d'excellents véhicules publicitaires.

Dans les prochains mois, Facebook lancera son propre service publicitaire en ligne, qui implique déjà Microsoft. Ce qui ne manquera pas de faire réagir des concurrents comme Google.

«Je ne suis pas certain de l'impact qu'aura Facebook sur le monde de la publicité, admet Philippe Le Roux. Mais je pense qu'on verra enfin les réseaux sociaux avoir un impact économique, ce qu'ils n'ont pas eu jusqu'ici.»

De leur côté, les médias dits traditionnels - télé, radio, imprimés - continuent de voir leurs revenus s'éroder, tant du côté de la pub que des ventes en kiosque. Déjà, en Grande-Bretagne, on s'attend à ce que la valeur de la pub internet dépasse celle de la pub télé dès 2009.

Cela aura sans doute pour effet de recentrer l'activité des plus grandes agences publicitaires vers la publicité interactive. Le Québec n'y échappera pas, estime le porte-parole de VDL2. Des changements sont donc à prévoir.

«La plupart des agences interactives québécoises restent aujourd'hui indépendantes, dit-il. La séparation reste marquée entre les agences de publicité interactive et les agences web. Cette situation devient incongrue dans un marché publicitaire qui se recentre autour de l'interactif ou le web et sa promotion doivent être intégrés. La valse des transactions va donc se confirmer durant les prochains mois.»

L'envers de la médaille

L'engouement généré par le réseau internet, a aussi ses mauvais côtés: l'hameçonnage et le vol d'identité, par exemple. Les pourriels sont une nuisance qui se stabilise, mais les fraudes électroniques, elles, se multiplient rapidement.

Le vol d'identité est d'ailleurs la forme de criminalité qui connaît la plus forte croissance au Canada depuis deux ans. En 2006, il a occasionné des pertes de tout près de 100 millions de dollars, pour les 25 000 citoyens qui en ont été victimes, rapporte la Gendarmerie royale du Canada.

C'est un problème qui pourrait être éradiqué, croit VDL2. Il s'agit d'une simple question d'éducation ou d'information. C'est pourquoi de plus en plus de gens demandent aux gouvernements pour protéger la cyberpopulation.

«Sur le site du gouvernement du Québec, on réduit le vol d'identité à l'utilisation de l'internet par les consommateurs même si la plus grande partie des vols d'information n'ont rien à voir avec internet, constate Philippe Le Roux. Le Canada reste aussi le seul pays du G8 à ne pas avoir de loi sur le pourriel! Il semble que seul un scandale ou une catastrophe réveilleront le sommeil de nos gouvernants sur cette problématique.»