Branché, Montréal? Moins qu'Halifax ou Calgary. La ville traîne la patte. Elle est la ville où le moins d'adultes se sont servis d'Internet en 2005.

Branché, Montréal? Moins qu'Halifax ou Calgary. La ville traîne la patte. Elle est la ville où le moins d'adultes se sont servis d'Internet en 2005.

Toronto, Ottawa, Halifax et Calgary ont toutes atteint ou dépassé 75% d'utilisateurs, selon une étude de Statistique Canada. Montréal est à 68%. «Ce qui vient jouer, c'est le revenu. Montréal est une ville plus pauvre que les autres», explique Jacques Nantel, professeur de marketing aux HEC.

Le salaire et le niveau d'études ont une grande incidence sur la navigation dans le cyberespace.

Le Québec est aussi un endroit où la technologie prend davantage de temps à s'implanter, remarque Brian Sharwood, analyste en télécommunications au SeaBoard Group, à Toronto. Une étude de la firme Decima Research démontrait en mai dernier que les Québécois étaient les moins nombreux à posséder un téléphone portable au Canada. «Au Québec, les gens sont dehors à s'amuser et à boire du vin, contrairement à tous ces geeks en Ontario derrière leurs ordinateurs. Québec est vraiment le meilleur endroit où être!» blague Brian Sharwood.

Les villages

Seulement un peu plus de la moitié des habitants des petites villes canadiennes peuvent se vanter d'être des internautes assidus, ou même d'avoir fréquenté un site Web en 2005. Des provinces comme l'Alberta et la Colombie-Britannique ont pallié la rareté d'Internet en zones rurales en instaurant un programme pour permettre le branchement au réseau à large bande ou réseau à haute vitesse.

Un projet a bien vu le jour en 2002 au Québec, subventionné par le gouvernement du Québec. «Villages branchés» s'adressait cependant exclusivement aux commissions scolaires, aux administrations municipales et aux bibliothèques des régions. «Avant 2002, c'était surtout les régions de Montréal et de Québec qui étaient couvertes. Maintenant, il nous reste principalement le Nord et la Basse-Côte-Nord à brancher», note Marie-Pier Champagne, attachée de presse au cabinet du ministre des Services gouvernementaux, Henri-François Gautrin.

Pour les résidences, les villageois doivent compter sur les entreprises privées. «Sur les 2,5 millions de clients potentiels de notre territoire, 30 000 ne peuvent pas avoir accès au réseau à large bande. C'était 60 000 en 2003», explique Isabelle Dessureault, porte-parole de Vidéotron.

Les ruraux peuvent tout de même se brancher à Internet, mais avec un réseau plus faible. «Il y a deux raisons pour lesquelles les gens dans les régions ne vont pas autant sur le Net. Premièrement, le manque d'accès à un réseau haute vitesse, qui permet une bonne connexion. Et il y a aussi l'argent: les revenus en milieux ruraux sont moins élevés qu'en ville, en général», explique Brian Sharwood.

Utilisation d'Internet, en 2005 (1)

Canada 68%

Terre-Neuve-et-Labrador 55%

Île-du-Prince-Édouard 61%

Nouvelle-Écosse 67%

Nouveau-Brunswick 57%

Québec 62%

Ontario 72%

Manitoba 66%

Saskatchewan 6%

Alberta 71%

Colombie-Britannique 69%

Canada 68%

St. John's 66%

Halifax 75%

Saguenay 57%

Québec 66%

Sherbrooke 62%

Trois-Rivières 59%

Montréal 68%

Ottawa-Gatineau 77%

Toronto 75%

Winnipeg 70%

Regina 78%

Calgary 77%

Edmonton 69%

Vancouver 71%

Régions rurales et petites villes (non RMR / AR) 58%

(1) Pourcentage d'adultes qui ont utilisé Internet de n'importe quel endroit au cours des 12 derniers mois

Source : Statistique Canada