La surcharge des réseaux de données mobiles, un épouvantail brandi par plusieurs fournisseurs canadiens afin de justifier certaines pratiques visant à en limiter l'usage par leur clientèle, sera moins importante que prévu, selon ABI Research.

La firme internationale indique, dans une étude parue la semaine dernière, que le volume total de données transmises via les sans-fil sera de 107 exaoctets (soit 107 milliards de gigaoctets) dans cinq ans, soit huit fois plus que le volume attendu en 2012.

En 2017, les propriétaires de téléphones ou de tablettes sans fil téléchargeront chaque mois environ 1,5 gigaoctet, en moyenne, ajoute ABI Research.

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La demande va toutefois se calmer dès 2015, sa croissance annuelle passant sous la barre des 50%, prédit Aapo Markkanen, chercheur responsable de l'étude.

Les différents services les plus exigeants en transmission de données exploiteront plus souvent et plus efficacement le vaste réseau de points d'accès WiFi qu'on retrouve dans plusieurs commerces et grands centres urbains.

«Tout cela va surtout dépendre de l'offre en matière de contenu vidéo sur demande. Netflix, par exemple, a récemment ajouté l'option de limiter leur consommation des ondes sans fil à son application pour les appareils iOS, d'Apple. Par ailleurs, le téléchargement de vidéo et la mise à jour d'applications se feront de plus en plus via les réseaux WiFi», croit-il.

Côté consommation excessive, M. Markkanen pointe du doigt Google et la plupart des téléphones intelligents Android les plus haut de gamme, reconnus pour être de véritables «dévoreurs de forfaits données», donnant peu d'outils aux utilisateurs afin de mieux gérer leur consommation.

«Jusqu'ici, Google a peu porté attention à la question dans la conception de sa plateforme. On sent que ça change, Android et (la boutique virtuelle) Google Play ont été améliorés à ce niveau», ajoute le chercheur.

Ces dernières années, plusieurs fournisseurs de services sans fil ont fait état de l'utilisation sans cesse grandissante de leurs réseaux sans fil numériques afin d'expliquer des mesures comme le coût élevé des téléchargements excessifs et de l'itinérance, ou l'imposition de limites mensuelles peu élevées.

À mesure que les utilisateurs et les concepteurs de logiciels prennent conscience du phénomène, le problème se résorbera de lui-même, prédit-on dans l'étude.

«La consommation accidentelle de gros blocs de données a jusqu'ici été une cause étonnamment importante de l'achalandage des réseaux mobiles. À mesure que les logiciels et leurs applications corrigent ces défauts, le fardeau sur les réseaux s'allégera substantiellement», conclut ABI Research.