La frénésie autour du premier appel à l'épargne du site Facebook ne fait pas que des heureux.

Chez Google et Microsoft, on s'affaire à rafraîchir les moteurs de recherche afin de se prémunir face à une menace de plus en plus sérieuse envers leur modèle d'affaires.

«Knowledge Graph»

Plus que jamais, Facebook fait sentir son influence jusque dans le monde de la recherche en ligne. Hier, Google a dévoilé son «Knowledge Graph», une toute nouvelle présentation graphique qui vise à «humaniser» les résultats qui s'affichent à l'écran.

La page de résultats, que les internautes américains verront apparaître progressivement au cours des prochaines semaines, en anglais pour commencer, sera divisée par thèmes, selon les différentes significations du terme recherché.

«Dans le nouveau web social, Google se cherche un peu. On ne prenait pas Facebook au sérieux jusqu'à tout récemment, mais on réalise que, dans certains cas, les pages Facebook pour entreprises remplacent assez efficacement les outils de recherche», explique Éric Baillargeon, expert québécois en rayonnement web.

Inaccessibles pour le moteur de recherche de Google, les pages Facebook comportent toute l'information que peut rechercher un internaute: nom de l'entreprise, coordonnées, produits et services, etc. Avec sa nouvelle interface, Google vise en quelque sorte à combler cette lacune.

Par exemple, une recherche du thème «Canadiens» fournira désormais de l'information sur les résidants du Canada d'une part, et sur le club de hockey de Montréal d'autre part.

Google affirme avoir l'information nécessaire pour catégoriser de cette façon 500 millions de personnes, de lieux et d'objets, utilisant jusqu'à 3,5 milliards de paramètres pour bien catégoriser les résultats de recherche.

La recherche en ligne appelée à évoluer

Google n'est pas le seul moteur de recherche à subir une refonte liée à l'émergence de Facebook. La semaine dernière, Microsoft a également commencé le déploiement de ce qu'elle appelle le «nouveau Bing», une nouvelle version de son propre moteur de recherche qui inclura désormais davantage d'information provenant des sites web ainsi que des réseaux sociaux.

«La recherche sociale n'en est qu'à ses débuts; 90% des gens aiment consulter l'opinion d'amis et d'experts sur un sujet, mais, en même temps, ils veulent une recherche rapide et objective. Les gens sont plus importants que les sites web et la recherche doit évoluer en ce sens», estime Derrick Connell, responsable de Bing.

C'est pourquoi le nouveau Bing affiche des «instantanés» très visuels des pages web suggérées, en plus de permettre la consultation d'avis d'experts et d'amis sur Facebook et ailleurs. Microsoft s'ajuste ainsi aux «résultats instantanés» de Google, tout en allant puiser chez Facebook une information à laquelle Google n'a pas accès.

C'est cette rivalité à trois qui fait présentement évoluer la recherche sur internet, constate Éric Baillargeon.

«Le phénomène du web social, ainsi que cette volonté d'inclure davantage d'information aux résultats de la recherche sont deux facteurs déterminants dans la rivalité que se livrent Google, Microsoft et Facebook.»