Des universitaires américains ont découvert que Twitter pouvait prédire avec une fiabilité de 90% l'évolution du principal indice de la Bourse de New York, le Dow Jones, avec plusieurs jours d'avance.

L'analyse de plus de 9,8 millions de messages postés sur le site de micro-blogues pendant dix mois de 2008, émanant de 2,7 millions d'internautes, a permis à des chercheurs de la faculté d'informatique de l'université d'Indiana-Bloomington de mesurer «l'humeur collective» du moment. En comparant cette donnée aux valeurs de clôture de la Bourse, ils ont trouvé une corrélation entre la valeur du Dow Jones et l'opinion publique, a expliqué l'université dans un communiqué.

«Ce que nous avons découvert, c'est une exactitude de 86,7% pour prédire les changements quotidiens dans le cours de clôture de l'indice Dow Jones Industrial Average» (DJIA), a souligné le professeur Johan Bollen, qui a mené l'étude avec deux doctorants de l'université de Manchester, Huina Mao et Xiao-Jun Zeng.

D'autres études avaient déjà établi un lien entre les flux de Twitter et le succès ou l'échec commercial de films, mais il semblerait qu'il s'agisse là d'une première étude de la Bourse.

Les chercheurs se sont servis de deux outils de mesure de l'opinion, OpinionFinder et le service Profile of Mood States de Google(GPOMS) pour analyser les messages de Twitter: le premier distingue les messages positifs des négatifs, le deuxième les classe entre calmes, vifs, assurés, vitaux, gentils et joyeux.

D'après M. Bollen «l'indice de calme semble bien prédire si le Dow Jones ira à la hausse ou à la baisse».

Lors d'un entretien sur la chaîne de télévision CNBC, il a expliqué que «l'humeur de l'opinion, telle que l'expriment des millions de gens sur Twitter quotidiennement, fluctue. (....) Ces fluctuations, au moins l'une des indications que nous suivons, en l'occurence l'humeur, le calme par opposition à la nervosité, est corrélée aux valeurs de clôture du Dow Jones».

«Cela nous a surpris car nous pensions qu'en fait elle suivrait le DJIA, au sens où quand il monte, les gens sont contents, s'il baisse ils sont tristes», a poursuivi M. Bollen. «Mais il se trouve que les mouvements de l'humeur du public en fait précédaient de trois à quatre jours les hausses et les baisses».

L'étude peut être consultée sur la page https://arxiv.org/abs/1010.3003