Les ordinateurs ultraportables, ou netbooks, ont permis aux fabricants de matériel informatique de traverser sans trop de tracas la crise financière des deux dernières années. Mais voilà : cette mode semble terminée. La cause : les tablettes numériques, iPad en tête.

Depuis deux ans, les ultraportables, des ordinateurs légers et compacts, mais relativement peu performants, ont été le seul créneau du marché des ordinateurs personnels à connaître une croissance. Ça se comprend : vendus pour la plupart sous la barre des 300 $, ils s'avèrent pour plusieurs un choix de rechange abordable et tout de même pratique aux ordinateurs de bureau plus imposants.

Sauf que depuis janvier, leur popularité s'essouffle, selon des chiffres publiés hier par la firme américaine Morgan Stanley. Cette courbe semble d'ailleurs suivre la direction opposée à celle de la tablette iPad, d'abord annoncée par Apple en janvier dernier, puis mise en vente en avril.

Ainsi, les ventes d'ultraportables ont connu une croissance de 29 % en janvier 2010, par rapport à janvier 2009, avant de connaître un rebond en février, avec une hausse de 35 %. Ça va en déclinant à partir de là, la croissance ralentissant jusqu'en juillet. En août, les ventes d'ordinateurs ultraportables ont décliné pour la première fois, par rapport au même mois de l'année précédente, d'environ 4 %.

La faute au iPad, selon Best Buy

Un des principaux facteurs en cause est l'arrivée sur le marché du iPad, une tablette qui peut accomplir une grande partie des tâches traditionnellement effectuées sur un ordinateur portable.

Selon le président de la chaîne de détail américaine Best Buy, les ventes d'ultraportables ont été coupées de moitié par la seule présence du iPad en succursale. « Nos statistiques révèlent que l'iPad cannibalise nos ventes d'ordinateurs portables d'au moins 50 % », a-t-il admis au Wall Street Journal dernièrement.

C'est une concurrence qui n'est pas près de se terminer : on attend l'arrivée d'au moins quatre nouvelles tablettes similaires à l'iPad, d'ici Noël. Des géants internationaux comme Dell, Hewlett-Packard et Samsung ont déjà levé le voile sur leurs propres produits, alors que la tablette québécoise ExoPC est également attendue avant le début de l'hiver.