Le fondateur d'Apple, Steve Jobs, dont le retrait de la vie publique pour raisons de santé inquiète depuis des mois au point de faire courir des rumeurs sur son décès, a reçu une greffe du foie et s'apprête à reprendre les rênes du géant informatique, croit savoir le Wall Street Journal.

Le quotidien américain des affaires rapporte samedi que Steve Jobs, 54 ans, a reçu il y a environ deux mois une greffe du foie dans l'Etat du Tennessee (sud des Etats-Unis), sans préciser si cette greffe était associée à une résurgence du cancer du pancréas pour lequel il a été traité en 2004.Le PDG charismatique qui a été derrière le succès mondial des baladeurs iPod, smartphones iPhone et ordinateurs Mac, considéré comme un visionnaire de l'informatique autant que critiqué pour être autoritaire en affaires, avait annoncé en janvier qu'il se mettait en congé jusqu'à fin juin. Apple avait évoqué un déséquilibre hormonal, relançant les spéculations les plus folles sur la santé de son numéro un.

En fin de semaine, des blogueurs du jeune site de socialisation Twitter, devenu une plateforme de communication incontournable pour les médias ces derniers mois, ont même annoncé le décès de Steve Jobs, sans donner de source à cette information qui n'a provoqué aucun commentaire d'Apple.

Mais à en croire le Wall Street Journal, ce dernier se remettrait sans encombres de son intervention, avec un retour à son poste de PDG à la fin du mois comme prévu.

«Steve est toujours impatient de reprendre fin juin et il n'y a rien d'autre à dire», a déclaré au quotidien une porte-parole d'Apple, Katie Cotton.

Il pourrait toutefois «être incité par ses médecins à travailler à mi-temps pendant un mois ou deux», croit savoir le journal, citant une source proche du dossier.

Jobs travaillerait ainsi en tandem avec Tim Cook, le directeur opérationnel d'Apple, qui assure l'intérim de la direction depuis janvier.

L'information faisait réagir samedi la communauté internet du monde informatique. Le PDG d'Apple avait relancé les inquiétudes à son sujet il y a an, lorsqu'il était apparu considérablement amaigri au grand rendez-vous annuel de la marque à la pomme avec ses développeurs.

Son affaiblissement physique avait d'autant plus choqué qu'Apple a depuis fait preuve d'une grande opacité sur sa santé, suscitant des critiques régulières d'actionnaires opposés à ce manque de transparence.

Peter Kafka, du blog spécialisé All Things Digital, soulignait samedi que «l'+histoire+ de la santé de Steve Jobs rebondit une nouvelle fois, cette fois avec un plus heureux dénouement».

La greffe «pourrait être liée à une forme de cancer du pancréas», suggérait-il, ce cancer pouvant entraîner des métastases sur les organes voisins, le foie très souvent.

Dans un éditorial, la revue Product Reviews spéculait sur les raisons pour lesquelles Steve Jobs, qui vit en Californie (côte ouest) a subi une intervention dans le Tennessee, rappelant que des rumeurs circulaient ces derniers mois sur son déménagement dans cet Etat en raison «de la liste d'attente pour une greffe d'organe» plus courte qu'en Californie.

L'analyste Douglas McIntyre, du site 24/7 WallStreet, soulignait pour sa part que «si l'avenir médical de M. Jobs n'est pas clair, Apple s'en est sorti sans lui, mettant plusieurs produits sur le marché pendant son congé médical, dont la nouvelle génération de l'iPhone».

Reste que «le flair de Jobs pour le développement de produits manquerait de manière presque certaine (à Apple) s'il ne pouvait pas rester au sein du groupe», estime-t-il.