C'est maintenant systématique: lorsque vous achetez un appareil électronique, le vendeur insiste de façon presque agressive pour vous vendre une garantie prolongée, souvent chère, en invoquant la «paix d'esprit» qu'elle vous procurera. Mais cela en vaut-il vraiment la peine?

L'Union des consommateurs a effectué une étude sur le sujet en 2007. L'enquête portait sur l'achat d'un ordinateur, d'un téléviseur et d'un réfrigérateur chez Future Shop, Best Buy, Dumoulin, Brick et Léon.

L'organisme a évalué la probabilité de bris de ces appareils durant les premières années suivant l'achat. On a tenu compte des conditions de la garantie, soit son prix, sa portée, les recours possibles et les exclusions.

L'étude a révélé que les probabilités de bris d'un appareil durant la période couverte par une garantie prolongée sont assez faibles. Les risques de bris justifient donc difficilement que l'on investisse une somme importante dans l'achat d'une garantie.

Or, certaines garanties prolongées peuvent coûter jusqu'à 33% du prix d'un appareil. De plus, selon l'étude, peu de garanties sont rédigées assez clairement pour que le consommateur puisse facilement en évaluer la portée. Leur texte, long et compliqué, porte les acheteurs à se fier davantage à la parole du vendeur.

Pour lire l'étude de l'Union des consommateurs: https://www.consommateur.qc.ca/union/331.htm

La cause de la semaine: une saga de réparations

Après avoir fait réparer son téléviseur Samsung à sept reprises en moins d'un an, un consommateur a perdu patience et a poursuivi le détaillant qui lui avait vendu l'appareil, le Centre Hi-Fi de Saint-Léonard. Il a obtenu gain de cause en cour des petites créances.

En avril 2004, l'homme a acheté l'appareil au prix de 1650$ avec une garantie prolongée de 200$ expirant en avril 2007. Insatisfait après cette série de réparations, il s'est présenté au magasin. On lui a offert 500$ pour son téléviseur s'il achetait un autre appareil neuf, ce qu'il a refusé, préférant résilier le contrat de vente et être remboursé.

En cour, le représentant du Centre Hi-Fi a prétendu avoir respecté la garantie offerte puisque chaque fois, l'entreprise avait envoyé quelqu'un chez son client pour réparer l'appareil.

Mais, selon la cour, il ne fait pas de doute qu'un téléviseur a une durée de vie de plus de sept ans. Le client était donc en droit de s'attendre à ce que celui-ci fonctionne bien et sans devoir supporter tous les embêtements liés aux réparations.

Selon la Loi sur la protection du consommateur, un bien qui fait l'objet d'un contrat doit pouvoir servir à l'usage auquel il est normalement destiné pendant une durée raisonnable. Lorsque le commerçant manque à cette obligation, le consommateur peut réclamer la résiliation du contrat.

Toutefois, comme le téléviseur avait été utilisé pendant deux ans sans problèmes, le tribunal a évalué à 1200$ la somme que pouvait récupérer le demandeur. La juge Michèle Pauzé a condamné le Centre Hi-Fi à payer cette somme, en plus de 100$ en dédommagement pour les inconvénients subis.