Pour Reuters, l'iPhone pourrait s'imposer sur le marché professionnel et détrôner le Blackberry, et cela malgré les défauts intrinsèques de l'appareil.

Pour Reuters, l'iPhone pourrait s'imposer sur le marché professionnel et détrôner le Blackberry, et cela malgré les défauts intrinsèques de l'appareil.

Dans notre société, la mode a souvent préséance sur la raison. Profitant d'une conférence de presse américaine, le VP du géant allemand du logiciel SAP, Mike de la Cruz, a agité son terminal devant la foule en expliquant : «l'iPhone est populaire et très agréable d'utilisation!»

Il n'en fallait pas plus pour que les analystes présentent désormais le dernier né des laboratoires d'Apple comme le successeur des terminaux Blackberry en entreprises.

Pourtant, l'iPhone a bien été conçu pour les particuliers. Il s'agit d'un hybride combinant les fonctionnalités et il n'a pas été développé pour les professionnels. D'ailleurs l'iPhone n'est même pas compatible avec la norme 3G et sa gestion des courriels est bien moins évidente que celle du BlackBerry. Malgré tout, les hommes d'affaires veulent eux aussi le combiné de la pomme.

Et les équipes des éditeurs de logiciels comme SAP, ou bien encore salesforce.com commencent à adopter le terminal. Autre signe, SAP a annoncé récemment qu'il allait présenter une nouvelle version de son logiciel de CRM (Customer Relationship Manager) pour l'iPhone, avant le lancement des versions pour les terminaux de RIM et Palm.

Une nouvelle qui confirme la popularité grandissante du terminal auprès des utilisateurs d'affaires, et finalement ce n'est pas si étonnant, car il s'agit tout de même d'un gadget haut de gamme. En France, l'iPhone coûte près de 400 euros avec abonnement auprès de l'opérateur Orange. D'après SAP, le principal avantage de l'iPhone sur les autres combinés est sa simplicité d'utilisation, son ergonomie.

Reste que certaines choses doivent encore être améliorées pour permettre à la pomme de s'imposer sur ce segment. Le plus crucial étant de permettre aux salariés la consultation des courriels professionnels.

C'est d'ailleurs cette capacité qui permet encore aujourd'hui aux combinés de la gamme BlackBerry de s'imposer auprès des professionnels. Rappelons que les utilisateurs de ces terminaux peuvent transférer leurs courriels du réseau de l'entreprise vers le combiné en temps réel et en toute simplicité.

L'iPhone est capable d'en faire presque autant si ce n'est qu'il ne livre «pousse» pas les courriels. Rappelons que la livraison instantanée de courriels («push email») est une technologie qui consiste à pousser vers le terminal hyper communicant les courriels dès qu'ils arrivent sur le serveur du groupe. Enfin, les options contact et calendrier ne se mettent à jour que lorsque le combiné est physiquement connecté à un ordinateur.

Autre frein, les professionnels utilisent surtout les logiciels Windows comme Outlook. Apple devrait donc signer un accord de licence avec Microsoft pour permettre à l'iPhone d'être compatible avec Exchange. Et collaborer avec son rival historique n'est jamais une chose facile. L'exemple de l'iPod illustre bien ce problème, car pour de nombreux experts c'est la compatibilité iPod/Windows qui a permis à Apple de populariser son baladeur.

Pour conclure, si l'iPhone a des atouts pour séduire les professionnels, le téléphone tactile a également des défauts. Et l'annonce d'AT&T, qui a confirmé un peu tôt la disponibilité de la deuxième version de l'iPhone pour 2008 avec au menu l'intégration de la 3G, risque de ralentir la migration des utilisateurs professionnels vers cet équipement.