Microsoft, condamné par Bruxelles en mars 2004 pour abus de position dominante, a indiqué avoir répondu mercredi à temps aux critiques de la Commission, accusant à nouveau l'exécutif européen d'avoir ignoré des documents «cruciaux» déjà déposés par le groupe.

Microsoft, condamné par Bruxelles en mars 2004 pour abus de position dominante, a indiqué avoir répondu mercredi à temps aux critiques de la Commission, accusant à nouveau l'exécutif européen d'avoir ignoré des documents «cruciaux» déjà déposés par le groupe.

Dans un communiqué, Microsoft dit avoir déposé dans l'après-midi «une réponse formelle» de 75 pages. Le géant de l'informatique avait jusqu'à minuit pour répondre aux critiques de Bruxelles.

Mercredi après-midi, la Commission était en train de vérifier si la réponse de Microsoft était ou non arrivée.

«La Commission a ignoré des preuves cruciales dans sa hâte à attaquer le respect des exigences» par Microsoft, ajoute le numéro un mondial des logiciels.

Il y a deux ans, la Commission a condamné le groupe de Redmond à une amende record d'un demi-million d'euros, assortie de mesures correctives.

La Commission avait notamment exigé de Microsoft qu'il fournisse à ses rivaux la documentation nécessaire au dialogue de son système d'exploitation vedette Windows avec les produits concurrents (obligation d'«interopérabilité»).

A la veille de Noël, la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes, jugeant la documentation aussi «inadéquate» qu'«incomplète», avait sommé le groupe, sous peine de nouvelles amendes, de se conformer à ses exigences d'ici le 15 février minuit.

«Des centaines d'employés de Microsoft et de contractuels ont travaillé pendant plus de 30.000 heures pour créer plus de 12.000 pages de documentation technique détaillée qui sont disponibles aujourd'hui sous licence», déplorait mercredi Microsoft.

Le groupe rappelle en outre qu'il a «proposé d'offrir avec les licences 500 heures d'aide technique et a rendu disponible certaines parties de son code-source».

L'entreprise américaine dit avoir également déposé à la Commission «deux rapports d'expertise indépendants» rédigés par des professeurs en informatique.

Selon ces experts, cités par Microsoft, l'information fournie par Microsoft en terme d'interopérabilité est «complète», «adaptée» et «répond aux normes actuelles de l'industrie».

Dans sa réponse, Microsoft accuse de nouveau la Commission d'avoir lésé ses droits à la défense. Depuis le mois de janvier, le groupe a envoyé plusieurs lettres à la Commission pour se plaindre de ne pas avoir accès à toutes les pièces du dossier.

Le groupe reproche également à Bruxelles de ne lui avoir «laissé que quelques semaines pour faire d'importantes révisions» à sa documentation.

«Quand la Commission a publié une communication de griefs le 21 décembre, elle et ses experts ne s'étaient même pas fatigués à lire la plus récente version de cette documentation que Microsoft leur avait soumis à partir du 15 décembre», se plaint encore le géant américain.

Mercredi midi, le porte-parole européen à la Concurrence, Jonathan Todd, avait déclaré que si la Commission «considérait que Microsoft ne respectait toujours pas ses exigences, elle pourrait lui imposer des amendes allant jusqu'à deux millions d'euros par jour rétroactivement à partir du 15 décembre».

«Si Microsoft considère que divulguer certaines parties du code-source de Windows contribue au respect des exigences, il lui revient de nous expliquer pourquoi et comment», avait-il ajouté..