Samsung Electronics va investir quelque 17,7 milliards de dollars US dans son activité de puces de mémoire, a annoncé mardi le groupe sud-coréen qui cherche à étoffer sa position de leader sur le marché mondial du secteur et celui des téléphones.

Samsung entend investir 20 400 milliards de wons (17,7 milliards de dollars US) d'ici 2021 pour développer et améliorer ses usines sud-coréennes de production de puces, situées à Pyeongtaek et Hwaseong, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le site de Pyeongtaek, à quelque 70 km de Séoul, est le plus grand du genre au monde dans lequel Samsung a déjà investi 15 600 milliards de wons (14 milliards de dollars US) sur les deux dernières années pour le construire. La production y a récemment démarré.

Le groupe sud-coréen prévoit également d'agrandir l'usine de production de puces NAND, implantée en Chine dans la ville de Xian, pour répondre à la forte demande de ce type de puces aux très grandes capacités de stockage. Il n'a toutefois pas fourni de précision sur le calendrier et le montant de cet investissement.

Dans le secteur des téléphones, Samsung est à la fois concurrencé par les fabricants chinois sur les produits d'entrée et de milieu de gamme, et par les iPhone de son grand rival Apple dans le haut de gamme.

La fiabilité du groupe sud-coréen a par ailleurs été ébranlée par le fiasco du Galaxy Note 7 dont la production a été arrêtée en octobre après une opération planétaire de rappel, car certains exemplaires avaient pris feu.

Toutefois, Samsung Electronics est parvenu à enregistrer sur les trois premiers mois de l'année son plus important bénéfice net trimestriel depuis plus de trois ans, à 7680 milliards de wons, la très forte demande en puces ayant compensé l'échec du Galaxy Note 7.

Le sud-coréen, qui détenait au premier trimestre plus de 40% du marché mondial des puces mémoires, vend ses puces à d'autres sociétés, dont Apple.

«Nos clients rencontrent des difficultés pour s'assurer suffisamment de puces semi-conductrices en raison de la demande croissante en gadgets haute technologie», a-t-il indiqué. «Nous planifions de répondre activement à ces demandes en faisant des investissements réactifs sur nos lignes de production en Corée et à l'étranger», a assuré le groupe.

Selon les analystes, la pénurie de puces devrait se poursuivre tout au long de cette année, entraînant une montée des prix, bénéfiques aux grands producteurs du secteur, dont Samsung ou son concurrent national SK Hynix.

Le prix moyen pour les puces DRAM, utilisées dans les serveurs et les ordinateurs, pourraient grimper de 53% en 2017 et celui des puces NAND Flash, entrant dans la composition des téléphones portables, de 28%, selon une étude de marché d'IC Insights.

L'annonce de Samsung intervient alors que le nouveau président de la Corée du Sud Moon Jae-In a récemment fait de la lutte contre la montée du chômage dans le pays sa priorité. Le groupe a estimé que ses investissements contribueraient à créer quelque 440 000 emplois, directs et indirects à l'horizon 2021.

L'image de Samsung Electronics avait par ailleurs souffert en début d'année de l'incarcération de son vice-président Lee Jae-Yong, l'héritier du groupe, et de plusieurs cadres pour leur implication dans le retentissant scandale de corruption qui a précipité la destitution de l'ex-présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.