La joueuse la plus populaire à la Coupe Rogers de tennis féminin qui sera disputée la semaine prochaine à Toronto ne fera même pas partie du tableau principal.

Et c'est tant mieux pour les concurrentes inscrites.

L'ancienne joueuse no 1 mondiale Monica Seles participera à un match de double amical, lundi soir, pour lancer la semaine de compétition. Le tout coïncidera avec son intronisation au Panthéon de la Coupe Rogers, un honneur bien mérité pour la seule joueuse de l'ère moderne à avoir remporté quatre titres canadiens de suite.

«Quand j'ai appris que (je serais intronisée) au Panthéon de la Coupe Rogers, j'ai tout de suite dit, «Oui, je viens', a déclaré Seles, jeudi, lors d'une conférence téléphonique. Quel honneur pour moi, quelle belle façon de couronner ma carrière.»

Seles, qui est maintenant âgée de 35 ans, a remporté 53 titres dans la WTA au fil de sa carrière, dont neuf titres en tournois du Grand Chelem. Mais aucune victoire n'a eu plus d'importance aux yeux de Seles que celle de 1995 à l'Omnium canadien à Montréal - sa première compétition après qu'elle eut été poignardée dans le dos durant un tournoi disputé à Hambourg, en Allemagne, plus de deux ans plus tôt.

Seles se souvient avec plaisir de la réaction positive des spectateurs au stade Uniprix.

«En descendant ces escaliers dans le vieux stade, j'étais tellement nerveuse, a dit Seles. Je n'avais pas joué de match en deux ans et demi, je ne savais pas ce qui m'attendais.

«Juste en marchant vers ce stade, la réception que j'ai eue, les affiches, les photos et les «high-five» en route vers les matchs... Je m'étais dit, «Je me sens chez moi. J'ai pris la bonne décision'.»

Seles a remporté les trois tournois canadiens suivants, ne perdant qu'un set en cours de route. Même si elle a échappé de peu un cinquième championnat, s'inclinant devant Martina Hingis en finale en 1999, Seles a quand même rejoint Violet Summerhayes (1899-1904) au sein du club restreint de joueuses à remporter quatre titres d'affilée au Canada.

«Il y a certains endroits que tu adores et (Toronto et Montréal) ont toujours été parmi ceux-ci», a dit Seles, qui a également terminé deuxième en 1992. «Ca m'amenait à jouer mon meilleur tennis.»

Avec ses puissants coups droits - accompagnés de ses fameux grognements - Seles a pavé la voie pour une nouvelle génération de joueuses plus fortes et plus rapides. Elle estime que le tennis féminin n'a jamais été en aussi bonne santé qu'aujourd'hui.

«Les filles frappent la balle très fort, elles sont en super forme, mentalement elles sont très fortes et elles sont affamées quand elles se présentent sur le terrain, a noté Seles. Je crois vraiment que le tennis féminin connaît une période fantastique en ce moment.»