La crise de la trentaine? Très peu pour Roger Federer, qui célèbrera son 30e anniversaire aujourd'hui. Le Suisse n'est que la troisième tête de série de la Coupe Rogers, mais il affiche la confiance tranquille d'un détenteur de 16 titres du Grand Chelem.

«Je retrouve mon meilleur tennis, a dit Federer. Les cartes sont un peu brouillées en cette période de la saison. Plusieurs joueurs se cherchent au retour de la pause de Wimbledon. L'objectif, c'est de gagner tous les tournois, même si c'est plus difficile récemment avec Nadal et Djokovic qui jouent très bien. Si je joue bien, je peux les battre, surtout sur le dur.»

Roger Federer aura besoin de son meilleur tennis s'il veut s'offrir un premier sacre à Montréal comme cadeau d'anniversaire. En 2007, il a perdu en finale contre un jeune Serbe en pleine ascension. Quatre ans plus tard, Novak Djokovic est no1 mondial. Fort de sa fiche de 48-1 cette année, il se dirige vers la meilleure saison de l'histoire du tennis moderne, devant John McEnroe en 1984 (82-3). Sa seule défaite, en demi-finale de Roland-Garros, fut justement le moment fort de la saison de Federer, qui n'a pas gagné de tournoi depuis Doha en janvier. «C'était bien sympa, mais ce n'était pas une finale, a dit le Suisse. Je vis quand même plus pour les finales que pour les demi-finales...»

Roger Federer n'est pas si surpris de voir Djokovic au sommet de son sport. «Ce n'est pas comme si Novak surgissait de nulle part. Certaines personnes font comme s'il était 150e au monde et qu'il revenait d'hibernation, mais il avait déjà gagné en Grand Chelem et les quatre meilleurs au monde, on se battait entre nous depuis un certain temps. Ce qui est surprenant, c'est sa séquence impressionnante (de succès). C'est agréable à voir et à se demander combien de temps ça durera.»

Federer pourrait bien avoir l'occasion d'être le premier à battre le nouveau no1 mondial, le tirage au sort les ayant placés dans la même moitié du tableau en vue des demi-finales de la Coupe Rogers.

Retour à la réalité

S'il vit son rêve de devenir le meilleur joueur de tennis du monde, Djokovic ne veut pas trop penser à son nouveau statut. «Je sais qu'il y a toujours la pression d'être no1, mais je le prends comme un défi, a dit Djokovic. La confiance s'acquiert après beaucoup de travail, mais vous pouvez aussi la perdre très facilement.»

Après sa victoire à Wimbledon, Djokovic a joué en double pour aider la Serbie à vaincre la Suède en Coupe Davis. Il s'est ensuite accordé deux semaines de vacances, notamment à Los Angeles, où il a fait un numéro de danse traditionnelle serbe chez Jay Leno. «Cette pause arrive au bon moment, a-t-il dit. Nous venions de terminer une partie épuisante de la saison et j'ai pu recharger mes batteries. Maintenant, c'est le retour à la réalité et j'ai hâte de gagner d'autres matchs.»

De retour à l'entraînement depuis deux semaines, Djokovic n'entend pas changer sa routine qui l'a si bien servi cette année. «J'essaie de garder les choses simples. Certaines personnes me traitent différemment depuis que je suis devenu no1, mais je me traite exactement de la même façon. C'est sûr que je peux toujours améliorer certains aspects de mon jeu, mais je pense avoir un jeu qui me permet d'exceller sur toutes les surfaces et de rester le meilleur joueur au monde», a dit Djokovic, qui doit disputer aujourd'hui à midi son premier match de double avec son compatriote Janko Tipsarevic.