Journey, Billy Idol, Bon Jovi, Def Leppard… Ils ont tous eu, à leur façon, leur rôle à jouer dans la première victoire en carrière de Leylah Annie Fernandez à Montréal à l’Omnium Banque Nationale, mardi après-midi.

« Avant mes matchs, j’aime écouter de la musique des années 80. Ça me donne de la motivation, ça me calme les nerfs. J’écoute Don’t Stop Believing, c’est ma chanson préférée », a laissé tomber la Québécoise, une heure après son triomphe sans appel de 6-3, 6-2 face à l’Américaine Peyton Stearns.

Comme le chante Journey, Fernandez y a cru. Même si elle traverse une saison difficile. Même si certains doutaient d’elles.

  • La Québécoise Leylah Annie Fernandez a remporté mardi sa première victoire sur un court du stade Jarry.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    La Québécoise Leylah Annie Fernandez a remporté mardi sa première victoire sur un court du stade Jarry.

  • Leylah Annie Fernandez en action

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    Leylah Annie Fernandez en action

  • Leylah Annie Fernandez au service

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    Leylah Annie Fernandez au service

  • Peyton Stearns au service

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    Peyton Stearns au service

  • Leylah Annie Fernandez en action

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    Leylah Annie Fernandez en action

  • L’Américaine Peyton Stearns en action

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    L’Américaine Peyton Stearns en action

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La jeune femme était en pleine possession de ses moyens et ç’a paru dès ses premiers coups de raquette. Une heure et seize minutes plus tard, elle saluait la foule en souriant à pleines dents. Elle venait d’accéder au deuxième tour du tournoi montréalais pour la première fois de sa jeune carrière.

En conférence de presse, Fernandez s’est souvenue de l’époque où elle se rendait dans ce même stade pour assister aux matchs de ses prédécesseures sur le circuit.

« À l’époque, c’était la Coupe Rogers. Je suis venue avec ma famille et l’atmosphère était incroyable. Ç’a toujours été un de mes rêves de jouer ici devant des gradins remplis. La foule a été sensationnelle pour moi. »

C’était un rêve pour moi de gagner un match ici à Montréal, devant une foule complète.

Leylah Annie Fernandez

Si Fernandez a elle-même qualifié son match de « solide », elle a expliqué qu’il s’était avéré « plus difficile » que prévu. « Je suis heureuse d’avoir été en mesure d’exécuter mon plan de match », a-t-elle résumé.

La Canadienne et l’Américaine s’étaient affrontées il n’y a que quelques semaines, au Grand Prix Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem – le tournoi de Rabat, pour les intimes. Stearns avait eu le dessus en trois manches. Le duel était cependant disputé sur terre battue.

« Elle réussissait pas mal plus de coups aujourd’hui, et elle en retournait davantage, a dit Stearns au sujet de Fernandez. On s’était affrontées sur la terre battue, donc c’est très différent de la surface dure. On a un peu plus de temps sur la terre battue. Mais elle est vraiment sortie forte et a très bien joué. »

Nervosité maîtrisée

Fernandez poursuit donc son retour prometteur sur la surface dure. À Washington, la semaine dernière, la 81raquette mondiale avait remporté ses deux matchs en qualifications, puis celui du premier tour, trois victoires contre des joueuses mieux classées qu’elle, avant d’être battue par la Grecque María Sákkari, qui a été finaliste.

Cette fois, cependant, l’opposition n’était pas du même calibre. Stearns, 21 ans, a multiplié les fautes directes, et a été incapable d’établir son service. Fernandez n’a eu qu’à garder le cap, éviter les erreurs et profiter de celles de son adversaire.

« Il y avait un peu de nervosité à la fin de la première manche, mais Peyton a commencé à bien jouer, a-t-elle raconté. Elle a fait moins d’erreurs, elle a commencé à frapper plus fort. J’ai juste essayé de prendre ça un point à la fois.

Dans le deuxième set, je suis contente d’avoir pu me calmer, spécialement vers la fin. J’ai essayé de prendre ça un point à la fois, d’exécuter le plan de match et d’être la joueuse qui est la plus offensive sur le court.

Leylah Annie Fernandez

La Québécoise a excellé au service, réussissant cinq as. Un fait digne de mention pour celle dont il ne s’agit pas de la force principale.

« Ce n’est pas dans mes habitudes, mais je suis contente de la manière dont j’ai servi. J’ai pu bien servir dans des moments importants. […] C’est un de nos objectifs à court terme, d’améliorer mes services, et je suis contente d’avoir pu l’exécuter aujourd’hui. »

Une « personne complètement différente »

Ce n’est plus un secret pour personne que Fernandez a de la difficulté à retrouver le jeu qui l’a menée en finale des Internationaux des États-Unis en 2021. Mardi, on a revu un peu de ce jeu.

La principale intéressée, elle, juge être « meilleure » aujourd’hui qu’il y a deux ans, même si les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous.

« En 2021, j’étais une personne complètement différente. Maintenant, j’ai l’expérience. J’ai vécu des bonnes choses et des moins bonnes choses », a-t-elle expliqué.

Je pense qu’aujourd’hui, je suis meilleure qu’en 2021. Nous essayons de bâtir là-dessus, de continuer à travailler fort, de faire confiance au processus.

Leylah Annie Fernandez

« Il y a des matchs qui seront perdus, mais la chose importante est de faire les corrections nécessaires », a-t-elle ajouté.

Au prochain tour, Fernandez se frottera à la Brésilienne Beatriz Haddad Maia, 11tête de série, qui a vaincu la Polonaise Magdalena Fręch 6-4, 6-2. Il s’agira du troisième duel entre Fernandez et Haddad Maia ; elles ont gagné un match chacun. C’est d’ailleurs à Toronto, l’an passé, que Haddad Maia avait défait la Lavalloise d’origine.

« C’est un gros match, elle est une très bonne joueuse. Elle a une année incroyable, de bons résultats. Elle a beaucoup de confiance. Je vais juste essayer de prendre ça un point à la fois. Je vais parler de ça avec mon entraîneur, voir c’est quoi le plan de match. »

Avec la collaboration de Guillaume Lefrançois, La Presse