À n’en pas douter, Eugenie Bouchard exerce encore un certain attrait auprès des Montréalais et des Québécois. On l’a constaté en voyant tous ces gens se présenter sur le site du stade IGA samedi, les milliers de sièges du court central occupés pendant son match et les nombreuses marques d’encouragement qu’elle a reçues. Mais il y avait un obstacle sur sa route : Danielle Collins.

Dans un duel en trois temps, Bouchard a connu quelques beaux moments, mais elle n’a pu décrocher son laissez-passer à la deuxième ronde des qualifications du simple féminin de l’Omnium de tennis Banque Nationale.

À son premier match au stade IGA depuis 2018, Bouchard s’est inclinée en trois manches de 6-1, 1-6, 6-1 face à Collins, une Américaine classée 49e au monde et finaliste aux Internationaux d’Australie en 2022.

Comme le score l’indique, le vent n’a jamais cessé de tourner lors de ce duel, et les trois manches ont été expéditives. La première a duré 29 minutes et les deux autres, 27 minutes chacune.

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Danielle Collins

Après avoir semé l’espoir chez les spectateurs en égalisant à un set partout, Bouchard a perdu sa belle assurance en troisième manche contre une joueuse qui a haussé son jeu d’un cran.

Avant de sauver l’honneur en gagnant aisément son service lors du sixième jeu de ce set, Bouchard n’a pu faire mieux que six points au fil des cinq précédents, qu’elle a tous perdus en à peine 17 minutes.

En conférence de presse, Bouchard a laissé entendre qu’elle avait été surprise par le jeu de sa rivale et qu’il lui avait fallu un peu de temps pour s’ajuster.

« Je ne m’attendais pas à ses balles très profondes. Elle frappe avec beaucoup de puissance. Ça m’a pris un peu de temps à me gérer dans le match. Mais au moins, je pouvais me battre, essayer de rester dans les points même quand elle frappait de bonnes balles, et essayer de prendre le contrôle des points aussi, ce que j’ai fait beaucoup mieux dans le deuxième. Il y a eu de bons moments pour moi, c’est sûr, dans ce match », a analysé Bouchard.

Pour la Montréalaise de 29 ans, qui a déjà occupé le cinquième rang du classement mondial, en 2014, mais est maintenant classée 223e, il s’agit d’un nouveau revers au stade IGA où elle affiche, en carrière, un dossier de trois gains et sept échecs.

Pourtant, elle est apparue souriante à sa conférence de presse et a dit avoir vécu de beaux moments malgré la défaite.

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Eugenie Bouchard après son match contre Danielle Collins

Comme ça faisait longtemps, j’ai oublié un peu comment c’était de jouer devant les fans ici à Montréal. C’est très spécial, c’est quelque chose que je ne ressens pas dans n’importe quel tournoi dans le monde, sauf ici.

Eugenie Bouchard

« Il y a eu un moment au deuxième set où on a joué quelques bons points de suite, et c’était fou. Je n’entendais pas mes pensées dans ma tête, ils criaient tellement fort. Il y a eu des moments spéciaux aujourd’hui. »

Foule record pour une première journée

On ignore si c’est officiellement l’effet Bouchard, mais l’organisation montréalaise de l’Omnium Banque Nationale a annoncé un record d’affluence pour une première journée de qualifications à Montréal lors d’un tournoi de la WTA avec 25 991 personnes.

De plus, les billets pour la séance de samedi sur le court central ont tous été vendus.

« C’est un départ canon pour notre tournoi : nous n’avons jamais eu autant de gens sur le site du stade IGA lors de la première journée des qualifications », a souligné Valérie Tétreault, directrice de l’Omnium Banque Nationale.

« L’assistance que nous avons eue aujourd’hui démontre à quel point Montréal est une ville de tennis. Nos chiffres en qualifications sont comparables avec l’assistance que d’autres tournois obtiennent pour leurs matchs de tableau principal », a ajouté Tétreault.

Aucune Canadienne ne résiste

Avant que Bouchard ne se présente sur le court central, les Canadiennes avaient connu un début de journée difficile. Après son élimination, la situation ne s’est pas améliorée, au point qu’aucune des six Canadiennes ne jouera demain.

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Carol Zhao s’est inclinée contre Cristina Bucșa, classée 84e au monde.

Une première est tombée au combat lorsque Carol Zhao a baissé pavillon en deux manches identiques de 6-3 face à l’Espagnole Cristina Bucșa.

Un peu plus tard, dans un match âprement disputé sur le court central, Marina Stakusic, une Ontarienne de 18 ans classée 414e au monde qui n’a joué que sept matchs au niveau de la WTA, a failli causer une surprise face à l’Américaine Alycia Parks, 48joueuse mondiale.

Après avoir concédé la première manche, Parks, athlète longiligne mesurant 1,85 m, s’est tirée d’embarras et l’a finalement emporté 4-6, 6-4, 7-5 en 2 h 43 min, malgré son impressionnant total de 17 doubles fautes.

Une troisième élimination canadienne a suivi, celle de Bianca Fernandez, la sœur cadette de Leylah, sur le court numéro 9.

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Bianca Fernandez

La Montréalaise de 19 ans a perdu en deux manches de 6-1, 6-3, en 49 minutes seulement, contre l’Ukrainienne Lesia Tsurenko, 46joueuse mondiale et première tête de série du tableau des qualifications.

Puis, en fin de journée, Katherine Sebov, la mieux classée des six Canadiennes inscrites au tableau des qualifications – au 144rang – s’est inclinée en trois manches contre l’Américaine Peyton Stearns, tandis que Mia Kupres, une Albertaine de 19 ans, a perdu, elle aussi en trois manches, contre la Kazakhe Yulia Putintseva.