Invaincu face au Serbe, l’enfant terrible du tennis tentera de remporter son premier tournoi du Grand Chelem

(Wimbledon) Pour la quatrième édition d’affilée, Novak Djokovic est en finale de Wimbledon et, après Kevin Anderson, Roger Federer et Matteo Berrettini, c’est l’Australien Nick Kyrgios qu’il affrontera dimanche pour tenter de décrocher son septième titre sur le gazon londonien.

« Le boulot n’est pas terminé. Mais une chose est sûre, il va y avoir des feux d’artifice émotionnels » dimanche, a déclaré le Serbe de 35 ans en quittant le court central après avoir battu le protégé du public, le Britannique Cameron Norrie (12e mondial) 2-6, 6-3, 6-2, 6-4.

Kyrgios (40e) jouera « sa première finale de tournoi du Grand Chelem, alors il sera évidemment très motivé et n’aura pas grand-chose à perdre », a insisté le Serbe (3e) qui, lui, va jouer gros.

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Novak Djokovic a remporté un point après avoir réalisé un coup entre les jambes – le fameux tweener – lors du premier set de son match face à Cameron Norrie.

Ayant cédé deux longueurs à Rafael Nadal dans la course aux titres en Grand Chelem (22 pour l’Espagnol qui a gagné cette année les Internationaux d’Australie et Roland-Garros), et n’étant a priori pas autorisé – faute de vaccin contre la COVID-19 – à entrer sur le territoire des États-Unis pour jouer aux Internationaux des États-Unis, qui débutent le 29 août, le Serbe a besoin de ce titre.

Mais son prochain adversaire, qui a bénéficié du forfait de Nadal avant leur demi-finale, n’est pas à prendre à la légère, même s’il n’avait encore jamais atteint carré d’as d’un tournoi majeur et que son mental n’est pas son point fort.

« Jamais pris un set »

« Il joue tellement librement. Il a l’un des plus gros services de l’histoire et il y a longtemps que nous ne nous sommes pas affrontés », a relevé Djokovic en parlant de Kyrgios, avant de souligner qu’il n’avait « jamais pris un set » à l’Australien.

Les deux hommes se sont affrontés à deux reprises et Kyrgios s’est imposé les deux fois en deux sets, mais les rencontres remontent à 2017 et s’étaient jouées sur surface dure, à Acapulco et à Indian Wells.

« J’espère que ce sera différent cette fois », a insisté le Serbe, qui compte 85 victoires sur le gazon de Wimbledon (seul Federer a fait mieux avec 105), en soulignant que, pour lui, il s’agissait d’une « autre finale à Wimbledon » et que l’expérience serait donc de son côté.

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Nick Kyrgios

Cette expérience, il en a usé vendredi en demi-finale face à Cameron Norrie qui, à 26 ans et pour sa première apparition dans le dernier carré d’un tournoi majeur, a semblé ne pas ressentir de pression à l’entame du match.

« Je n’ai pas bien débuté la partie, il était le meilleur dans le premier set », a reconnu Djokovic.

Aller chercher Borg et Federer

Norrie a ainsi réussi le bris d’entrée et même si, cette fois, le Serbe a recollé, immédiatement après, le Britannique a aligné cinq jeux d’affilée pour empocher la première manche.

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Novak Djokovic et Cameron Norrie

Mais dans le deuxième set, à 4-3 pour Djokovic, Norrie a commis une grosse faute sur une volée haute de revers. Le Serbe a senti l’ouverture et mis la pression sur son adversaire : il a réussi le bris et servi pour égaliser à un set partout.

J’ai eu la chance de réussir le bris. Il me l’a offert, et à partir de là, le match a basculé. C’est ça, jouer une demi-finale de tournoi du Grand Chelem.

Novak Djokovic

En remportant le troisième jeu du troisième set, Norrie a mis un terme à une série de cinq jeux gagnés consécutivement par son adversaire. Mais le Serbe, tout juste ralenti, a repris sa marche en avant pour mener 5-1 et tranquillement empocher la manche.

Il a ensuite brisé d’entrée et malgré les encouragements du public, Norrie était dans le pétrin et n’est pas parvenu à en sortir.

Invaincu à Wimbledon depuis son abandon en quarts de finale en 2017 avec 27 victoires d’affilée, Djokovic tentera dimanche de se rapprocher encore des séries de Pete Sampras (31), Roger Federer (40) et Björn Borg (41).

S’il s’impose dimanche, il soulèvera en outre le trophée pour la quatrième édition consécutive, comme Sampras. Seuls Borg et Federer ont fait mieux en en alignant cinq.