La Québécoise Leylah Fernandez a remporté son deuxième titre en carrière, dimanche, en disposant de Camila Osorio en trois manches de 6-7, 6-4 et 7-6 en finale du tournoi de Monterrey, au Mexique.

Elle a ainsi défendu son titre acquis l’année dernière après avoir sauvé un total de cinq balles de match. Cette guerre de tranchées aura duré plus de trois heures.

C’est sous un tonnerre d’applaudissements que la championne s’est exprimée à la foule après la rencontre, lors de la cérémonie de remise des trophées. Elle était même incapable de prendre la parole. Les spectateurs criaient son prénom trop fort.

Avec sa retenue habituelle, c’est en espagnol que Fernandez a parlé aux gens présents.

« D’abord, j’aimerais vous remercier d’être venus assister à notre match et je veux féliciter Camila et son équipe pour le travail incroyable qu’ils ont effectué tout au long de la semaine. J’espère que nous nous affronterons plusieurs fois en finale dans l’avenir », a-t-elle expliqué d’entrée de jeu.

Elle a aussi remercié les organisateurs, les superviseurs et les bénévoles du tournoi pour la tenue de l’évènement.

Puis, la fin de son discours était réservée à son père Jorge, présent à Monterrey. Il est « son entraîneur et son meilleur ami ». Elle ne pourrait le remercier assez pour tout ce qu’il fait pour elle, pour l’avoir accompagnée toute la semaine et pour l’aider à devenir meilleure. Elle espère pouvoir tenir d’autres trophées comme celui qu’elle vient de gagner dans les prochaines années.

Un match mouvementé

L’an dernier, la gauchère avait acquis son premier titre à ce même tournoi. Cette fois-ci, ça n’a pas été simple, et elle a trimé dur. Les deux jeunes joueuses s’étaient affrontées à trois reprises chez les juniors, mais il s’agissait de leur premier duel dans les rangs professionnels.

Fernandez, 21joueuse mondiale, a commencé cette finale sur les chapeaux de roue en gagnant les trois premiers jeux et en brisant Osorio au passage. Elle a consolidé son avance au cinquième jeu en n’offrant aucun point à son adversaire, mais c’est à 4-1 que la Colombienne s’est mise en marche. La 44joueuse au classement a gagné quatre des cinq jeux suivants pour amener la première manche à 5-5.

Elle a accéléré son jeu, mis plus d’appui sur ses balles et renvoyait absolument toutes les menaces de la Québécoise. La première manche s’est propulsée jusqu’au bris d’égalité et encore une fois, Osorio est revenue de l’arrière. Fernandez avait pris les devants 3-1, mais sa rivale a finalement remporté la manche.

Osorio a pris une pause médicale à l’issue de la première manche.

Elle n’a pas semblé embêtée à la reprise des activités, puisqu’elle a gagné son premier jeu au service. Toutefois, Fernandez a repris du poil de la bête et a eu le meilleur lors des quatre jeux suivants.

Cependant, l’histoire de la première manche semblait vouloir se répéter, alors que les deux joueuses connaissaient du succès au service. Osorio a brisé Fernandez et a ensuite remporté le jeu suivant par blanchissage.

Néanmoins, Fernandez s’est imposée. Elle est revenue en force au point suivant et s’est bien battue pour reprendre les devants 5-3. Au 10jeu de la manche, elle a sauvé trois balles de bris pour finalement remporter le set 6-4. Elle a poussé un immense cri de soulagement. L’hémorragie était stoppée. C’est son jeu en retour de service qui l’a sauvée au cours de cette manche, avec notamment 75 % des points gagnés en deuxième balle.

Dès le départ de la troisième manche, le premier jeu a été à l’image de ce match, c’est-à-dire extrêmement serré. Osorio a d’abord sauvé deux balles de bris, mais après de longs échanges et de nombreux retours à égalité, la Québécoise a filé avec le bris.

Il n’en fallait pas plus pour remettre Osorio sur les rails. La Colombienne a repris le service de sa rivale. On jouait à bris contre bris à 1-1. La suite a été l’affaire d’Osorio, mais Fernandez a eu une étincelle au sixième jeu, à 4-1. La guerrière en elle a refait surface.

Sauf qu’un incident est venu briser le rythme du match. À 6-5, alors que Fernandez servait et que c’était l’égalité, les lumières du stade se sont éteintes. Sur la séquence, la Colombienne a fait le point et même si la Québécoise a argumenté que l’arbitre aurait dû arrêter le jeu, le statu quo a été maintenu. L’action a été suspendue pendant 14 minutes. En revenant, Fernandez a effacé la quatrième balle de match du point et a poussé le match à sa limite. Elle a fait le même coup dont elle avait été victime à la première manche, revenant de l’arrière de 4-1.

Les deux jeunes joueuses se sont livré une bataille sans merci et à très haute intensité jusqu’à la toute fin.

Au bris d’égalité, Fernandez a été plus combative, concentrée et acharnée que son adversaire. Elle a gagné le point 7-3 pour son deuxième titre en carrière.