(Miami) La Grecque Maria Sakkari, 25e mondiale, a créé la sensation mercredi au tournoi de Miami en accédant aux demi-finales aux dépens de la N.2 mondiale et favorite Naomi Osaka, balayée 6-0, 6-4, son premier revers sur un court de tennis depuis 418 jours.

Il fallait remonter au 7 février 2020, et un premier tour de FedCup face à l’Espagnole Sara Sorribes-potentielle adversaire de Sakkari au prochain tour, si elle bat la Canadienne Bianca Andreescu (N.8) — pour trouver trace d’une défaite raquette à la main d’Osaka.

La lauréate des derniers US Open et Open d’Australie avait certes perdu deux finales depuis, mais à chaque fois par forfait : à New York où était délocalisé le tournoi de Cincinnati en août 2020, puis à Melbourne début février, dans le cadre du Gippsland Trophy, préparatoire à son quatrième sacre du Grand Chelem dans la ville australienne.

Cette fois, Osaka était bien sur le court du GrandStand floridien, encore plombé par la chaleur humide et un vent assez perturbateur, pour tenter d’avancer dans une épreuve où elle n’avait, jusqu’à cette année, jamais dépassé les 8e de finale. Mais elle est passée complètement à côté de son match.

« Tennis de mauvaise qualité »

« Mentalement, c’est vraiment dur pour moi de faire face à des joueuses de grande qualité en produisant un tennis de mauvaise qualité », a-t-elle d’ailleurs convenu, confiant avoir même « peiné à trouver de bonnes sensations » toute la semaine à Miami.

Sakkari, partie au quart de tour, l’a breakée trois fois dans le premier set, profitant d’une première balle en berne (35 %) et d’une pluie de fautes directes de son adversaire, dont le manque d’énergie et de mobilité était aussi sanctionné par les coups gagnants de la Grecque.

La Japonaise a réagi au second set, en ouvrant son compteur jeu, non sans avoir sauvé trois balles de break. Et ce fut au tour de Sakkari de craquer en cédant son service à son adversaire, qui s’est détachée 3-0 puis 4-2.

Mais alors qu’on voyait Osaka renverser la situation, elle a de nouveau perdu la mire et son service, à nouveau défaillant. Comme un symbole de l’inéluctable qui s’annonçait, le langage corporel affiché par Sakkari courant vers sa chaise tranchait terriblement avec celui de sa future victime, traînant ses tennis, tête basse.

La suite ? La Grecque s’est adjugée sans sourciller les trois derniers jeux et le match au bout de 1 h 09.  

« C’est la joueuse qui a de loin gagné le plus de matchs sur la dernière année, la plus en forme, cette victoire signifie beaucoup pour moi », a commenté la joueuse de 25 ans, qui avait fendu le silence sur le court d’un cri rageur juste après avoir converti sa balle de match.  

Sinner « pas humain »

Elle peut en effet savourer sa performance et entrevoir une finale voire plus, tout comme les quelques fans Grecs présents à Miami Gardens, qui se prennent à rêver d’un doublé avec Stefanos Tsitsipas. Le N.5 mondial tentera lui aussi d’atteindre le dernier carré jeudi contre le Polonais Hubert Hurkacz.

Osaka, elle, briguait la place de N.1 mondiale en Floride et n’a pas écarté l’idée d’un surplus de pression. « Peut-être que sans le vouloir, je me la suis mise. Mais même si c’est le cas, je devrais être capable de la surmonter », a-t-elle dit.  

En attendant, son échec assure de facto à l’Australienne Ashleigh Barty, qualifiée elle pour les demies, de conserver son fauteuil au sommet du classement WTA.

En soirée, Daniil Medvedev, N.2 mondial et favori chez les messieurs, affrontera l’Espagnol Roberto Bautista, 12e mondial. Un match que regardera avec grand intérêt l’Italien Jannik Sinner, qui les attend en demi-finale.  

Le 31e joueur mondial, qui a su élever son niveau de jeu sur les points importants, a écarté 7-6 (7/5), 6-4 le Kazakh Alexander Bublik, 44e joueur mondial. Impressionné par son jeune adversaire, il lui a dit à sa rencontre au filet : « tu n’es pas humain, tu as 19 ans et tu joues comme ça. Félicitations ».