(Prague) Le Canada a été balayé 3-0 par la Fédération russe de tennis (FRT) en quarts de finale de la Coupe Billie Jean King, mardi, confirmant du même coup son élimination de la compétition.

Il faut dire que la journée avait bien mal commencé pour l’équipe canadienne.

Quelques minutes avant le début des hostilités, la Montréalaise Françoise Abanda a été contrainte de déclarer forfait en raison d’une cloque d’eau qui s’était formée sur le gros orteil de son pied gauche.

En conséquence, le capitaine de l’équipe Sylvain Bruneau a décidé d’envoyer dans la mêlée Carol Zhao.

Zhao, 328e raquette au monde, avait toute une commande à relever contre Daria Kasatkina, 28e joueuse au classement mondial. Et sans surprise, la joueuse russe a écrasé la représentante de l’unifolié 6-3, 6-1 en 59 petites minutes.

« J’ai appris quelques minutes avant la rencontre que je devais jouer. C’était un délai très court, mais j’étais heureuse de pouvoir me retrouver sur le terrain et j’ai essayé de faire de mon mieux, a déclaré Zhao. J’ai beaucoup appris de ce match, et c’est certain que je vais essayer d’en tirer des leçons pour m’améliorer. »

PHOTO MICHAL CIZEK, AGENCE FRANCE-PRESSE

Appelée à remplacer Françoise Abanda, la Canadienne Carol Zhao n'a pas fait le poids face à la Russe Daria Kasatkina.

Rebecca Marino, 147e joueuse au monde, s’est ensuite bien battue dans le deuxième match de simple avant de baisser pavillon 6-4, 4-6 et 6-2 devant Anastasia Pavlyuchenkova en une heure et 38 minutes.

« J’ai ressenti de la frustration à compter de la moitié du deuxième set, car je savais que j’avais obtenu des opportunités de la briser sans toutefois y parvenir. J’étais déçue, car son service était prévisible et qu’elle me déjouait malgré tout », a d’abord dit Pavlyuchenkova.

« J’étais frustrée (d’avoir perdu le deuxième set), donc je suis retournée au vestiaire et j’ai tout cassé. Ça m’a fait un bien immense, et j’ai pu retourner sur le terrain l’esprit en paix après cela et retrouver mon aplomb », a ajouté la Russe.

La 16e joueuse mondiale a admis après la rencontre que la Vancouvéroise lui avait donné du fil à retordre.

« Son classement (de Marino) ne reflète pas la qualité de son jeu. J’étais prête, car je savais qu’elle pouvait être dangereuse et qu’elle servait très bien — surtout en salle, comme ici. Je l’avais vue jouer cet été à Montréal, et elle avait obtenu de bons résultats. Je suis donc soulagée du résultat », a résumé Pavlyuchenkova au sujet de son adversaire.

Cette victoire de Pavlyuchenkova avait alors procuré une avance insurmontable de 2-0 à la FRT dans ce duel au meilleur des trois matchs contre les représentantes de l’unifolié — mettant la table pour un match de double d’une grande importance pour les Canadiennes sur le ciment de l’O2 Arena de Prague.

Le Canada devait alors absolument remporter son match de double pour espérer accéder aux demi-finales.

Marino et la spécialiste du double Gabriela Dabrowski se sont cependant inclinées 6-3, 6-1 devant Liudmila Samsonova et sa partenaire Veronika Kudermetova. Malgré la défaite, Marino a dressé un bilan positif de son expérience.

« Ç’a été formidable, dans son ensemble. Le Canada s’était qualifié de justesse pour le tournoi, donc nous avons tout donné et avons joué avec tout notre cœur. J’ai vraiment apprécié l’esprit d’équipe qui régnait entre nous, même si ce n’est pas le résultat espéré. Nous faisons partie des meilleures au monde, et je crois que nous devrions être fières de nous-mêmes », a évoqué Marino.

« Une expérience très positive », selon Bruneau

Malgré l’élimination hâtive du Canada, Bruneau a dressé un bilan positif de la dernière semaine d’activités de ses protégées à Prague.

« Ce n’était pas notre journée. Ç’a commencé avec une de nos joueuses qui a subi une blessure — François Abanda —, nous forçant à modifier notre programme. Carol (Zhao) a bien fait, mais nous affrontions une très, très bonne équipe. Elles (les Russes) ont très bien joué, et elles méritaient la victoire », a convenu Bruneau.

Celui-ci a également indiqué qu’il retiendra de cette compétition la victoire du pays contre la championne en titre, la France, lundi.

« On voulait y croire, croire que tout est possible, et je croyais de toute évidence que nous pouvions battre la Russie — les filles aussi y croyaient —, mais la commande était lourde, et j’en étais conscient. Et elles ont été simplement trop fortes aujourd’hui. Mais de manière générale, l’expérience a été très positive », a-t-il dit.

Le Canada était privé de ses deux meilleures joueuses en simple à ce tournoi puisque Bianca Andreescu, 24e au monde, et Leylah Annie Fernandez, 26e, n’ont pas fait le déplacement en Europe.