Ce n’était pas le plan d’origine. Mélodie Collard souhaitait passer chez les professionnelles le plus rapidement possible. Mais la pandémie lui aura fait faire un détour par un campus américain.

« C’est sûr que mon but était d’aller pro directement. Mais avec la COVID, j’ai senti que c’était mieux d’aller à l’université pour prendre de l’expérience et être plus prête quand je déciderai de passer pro », nous a-t-elle raconté, il y a deux semaines, alors qu’elle marchait vers l’Université de Virginie (UVA), inscrite au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO.

« C’est vraiment impressionnant, c’est immense. Le campus d’UVA est vraiment beau, il y a beaucoup de verdure. »

La joueuse est arrivée sur place à la mi-août. Elle est inscrite dans un programme général, mais anticipe déjà de faire le saut en kinésiologie l’an prochain. En tout, elle y passera quatre ans.

Quelques universités avaient pris contact avec elle depuis environ deux ans, alors qu’elle commençait à empiler les résultats intéressants chez les juniors.

Au bout du compte, après avoir aussi lorgné sérieusement Duke et Florida State, elle a opté pour UVA.

« En grande partie à cause des coachs qui sont vraiment gentilles. Et je connaissais aussi quelques filles dans l’équipe », explique l’étudiante-athlète de 18 ans.

Les coachs en question, ce sont Sara O’Leary, qui entame sa cinquième saison à la tête du programme féminin, et son adjointe, Gina Suarez-Malaguti.

Le premier entraînement officiel de Mélodie Collard avec les Cavaliers, équipe de première division en NCAA, a eu lieu le 4 septembre, le lendemain de notre entretien.

Dans un country-club qui est lui aussi – évidemment – « extrêmement beau » !

Objectif : WTA

Collard est présentement 69e au classement mondial junior. Mais en raison de la pandémie, elle a très peu joué au cours des 18 derniers mois. Seulement sept des joueuses qui la devancent ont moins de tournois comptabilisés qu’elle.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Mélodie Collard à l’Omnium Banque Nationale, au mois d’août

En janvier 2020, elle était 17e. Un an plus tôt, elle avait connu ce qu’elle appelle sa « grande éclosion », ses premiers résultats importants sur le circuit ITF junior.

Cette année, de la mi-mars à la mi-mai, elle est partie en Europe pour voir de l’action et se situer par rapport aux professionnelles.

C’était vraiment difficile parce qu’il y a des filles qui n’avaient jamais arrêté de jouer malgré la COVID. Il y a des places où ils ont été moins stricts sur les règles. À mon premier tournoi, j’ai affronté une fille qui avait joué 108 matchs dans la dernière année. Moi, aucun…

Mélodie Collard

Parce que les tournois étaient moins nombreux que d’habitude, la concurrence s’est révélée anormalement relevée pour l’importance des évènements.

« Mais j’ai atteint mon objectif, qui était de gagner des points pour avoir un classement pro », indique la Gatinoise.

Le contexte l’aura convaincue d’emprunter un chemin différent, mais rejoindre la WTA et y faire carrière demeurent ses objectifs.

Barty comme modèle

Circuit où, pourquoi pas, elle pourrait croiser la raquette avec sa joueuse préférée, Ashleigh Barty. À 25 ans seulement, l’Australienne a encore plusieurs bonnes années devant elle.

« Dans son style de jeu, elle varie beaucoup, et c’est quelque chose que j’ai aussi dans le mien », fait valoir la Québécoise pour justifier son intérêt pour la numéro 1 mondiale.

Mais il y a plus.

Ce n’est pas nécessairement juste la game qu’elle joue, mais la personne qu’elle est à l’extérieur du terrain. Je l’ai vue quelques fois en train de se préparer pour son match et elle jouait au cricket avec son équipe. Je trouvais ça vraiment nice !

Mélodie Collard, à propos d’Ashleigh Barty

Mélodie Collard a commencé à pratiquer le tennis à 6 ans.

« Parce que mon grand frère jouait et je voulais faire comme lui », relate-t-elle.

Pour l’instant, cette envie de copier l’aîné l’a menée vers l’un des établissements universitaires américains les plus prestigieux qui soient pour poursuivre l’apprentissage de son sport.

Dans cinq ans, peut-être un peu partout autour du globe.