(Wimbledon) Malgré une lourde élimination en quarts de finale mercredi, Roger Federer s’est dit « très content » d’être parvenu aussi loin à Wimbledon : « je voudrais y jouer de nouveau, mais à mon âge on ne sait jamais ce qui peut se passer », a-t-il toutefois déclaré.

QUESTION : Qu’avez-vous ressenti à la fin du match et en quittant le court sous une telle ovation ?

RÉPONSE : « C’est dur… Les derniers jeux, je sentais bien que je ne pourrais jamais revenir. Et je ne suis pas très habitué à ces situations, surtout ici. L’ovation était extraordinaire. J’adore ça. C’est pour ça que je joue et que je joue toujours. C’était bien d’avoir un court rempli à 100 %. Malheureusement, ils m’ont vu perdre en trois sets. »

Q : C’était votre dernier match à Wimbledon ?

R : « Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas. Mon objectif a toujours été de rejouer à Wimbledon. J’y suis parvenu cette année, et j’en suis très heureux. Pour tout ce qui va venir maintenant, y compris les Jeux olympiques, il a toujours été prévu d’en parler calmement avec mon équipe une fois que Wimbledon serait terminé. Je dois prendre quelques jours de repos. Ensuite, on verra : de quoi ai-je besoin pour être en meilleure forme physique afin d’être plus compétitif ? Je suis vraiment très content d’être arrivé jusque-là dans le tournoi et même d’avoir pu jouer Wimbledon à ce niveau après tout ce que j’ai vécu. Bien sûr que je voudrais y jouer de nouveau, mais à mon âge on ne sait jamais ce qui peut se passer. »

Q : Envisagez-vous la retraite dans un avenir proche ?

R : « Non, il s’agit de me fixer des objectifs. Quand on traverse une période de rééducation comme moi, on a besoin d’objectifs. On ne peut pas envisager la montagne à gravir dans sa totalité. Il faut avancer par étapes. Wimbledon était la première super étape. Maintenant que c’est terminé pour moi, il faut que je réévalue tout. Ce qui s’est bien passé, ce qui s’est moins bien passé, où en est mon corps, comment va mon genou, où j’en suis psychologiquement. J’ai dû lutter et faire beaucoup d’efforts ces derniers temps, en particulier quand les choses se sont compliquées contre Félix (Auger-Aliassime) à Halle et aujourd’hui contre Hurkacz. Je savais que ce serait très difficile. Maintenant, il faut que je discute avec mon équipe, que je prenne le temps qu’il faut, sans être pressé par les journalistes ni qui que e soit, pour prendre la bonne décision. J’en suis là. Mais j’espère ne pas en arriver là (à la retraite, NDLR), l’objectif est de continuer de jouer bien sûr (sourire). »

Q : Quels enseignements tirez-vous de tout ce que vous avez dû faire pour revenir à ce niveau après vos opérations chirurgicales ?

R : « Le processus a été incroyablement long. J’espérais que la rééducation irait plus vite. L’objectif était de jouer Wimbledon l’an dernier déjà. Or j’ai tout juste réussi à être prêt pour jouer cette année. La route a été longue et dure. Mais ça m’a plu d’une certaine façon. Je n’avais jamais fait de rééducation auparavant. Or j’aime les choses nouvelles, même si c’est quelque chose de négatif qu’il faut traverser. Ce ne me déprime pas de faire de la rééducation parce qu’on se fixe des objectifs. D’abord de remarcher sans béquilles, puis de recommencer à courir un peu, puis de revenir sur les courts de tennis. On espère toujours que ça aille plus vite, mais on avait décidé de ne pas passer à l’étape suivante avant d’avoir consolidé l’actuelle. Mais il me manque toujours beaucoup de choses dans mon jeu. Je pense avoir fait le plus dur. J’étais très content d’être parvenu en quart ici. Même si je suis évidemment déçu d’avoir perdu, je pense avoir eu ma chance. »

Propos recueillis en conférence de presse