(Madrid) La police espagnole a arrêté l’ex-président de la fédération espagnole de soccer Luis Rubiales dès son retour au pays puisqu’on le soupçonne de corruption, a annoncé la garde civile espagnole mercredi, avant de le libérer un peu plus tard.

La garde civile a indiqué que Rubiales a été soumis à un interrogatoire des policiers à l’aéroport de Madrid, après avoir été arrêté à sa sortie de l’avion qui le ramenait de la République dominicaine. Il a été libéré quelques heures plus tard. Un juge devrait lui ordonner de répondre de nouveau aux questions des enquêteurs d’ici quelques jours.

Rubiales rentrait en Espagne à la suite du déclenchement d’une enquête criminelle portant sur une entente commerciale qui a permis à l’Arabie saoudite d’obtenir la présentation de la Supercoupe d’Espagne.

Rubiales se trouvait en République dominicaine il y a deux semaines lorsque les autorités espagnoles ont procédé à des perquisitions à sa résidence de Grenade et aux bureaux de la fédération espagnole de soccer, à Madrid. Sept personnes ont été mises en état d’arrestation, et Rubiales fut l’une des cinq personnes supplémentaires à faire l’objet d’une enquête.

L’enquête pour corruption et blanchiment d’argent porte sur des contrats concernant la Supercoupe d’Espagne et les liens d’affaires entre la fédération et le stade La Cartuja de Séville, qui accueille la finale de la Copa del Rey ainsi que certains matchs internationaux, entre autres.

Rubiales a démissionné de son poste en septembre après avoir provoqué un tollé international en embrassant sans son consentement la joueuse espagnole Jenni Hermoso à l’issue de la finale de la Coupe du monde de soccer féminin. Il pourrait faire l’objet d’un procès pour répondre aux allégations d’agression sexuelle contre Hermoso. Il a toujours nié avoir commis un méfait.

Rubiales a écourté son voyage de trois jours. Il avait initialement indiqué aux tribunaux qu’il prévoyait rentrer en Espagne samedi prochain.

Pendant son séjour à la tête de la fédération espagnole de soccer, Rubiales a piloté la refonte de la Supercoupe d’Espagne en 2020, créant un mini-tournoi impliquant quatre équipes qui a été déplacé en Arabie saoudite. Dans le cadre de cette entente, la fédération empocherait environ 40 millions d’euros (59 millions de dollars) par tournoi.

Les procureurs de l’État ont déclenché une enquête pour faire la lumière sur cette entente en 2022 à la suite de la diffusion d’un extrait sonore entre Rubiales et le joueur Gerard Piqué – dont l’entreprise, Kosmos, était impliquée dans l’entente avec la fédération et l’Arabie saoudite – suggérant qu’ils aient obtenu des millions de dollars en commissions.

Un dirigeant de Kosmos a indiqué à l’Associated Press qu’aucun employé de l’entreprise n’a été détenu ou interrogé, et que ses locaux n’ont pas été perquisitionnés par les autorités.

Dans un aperçu d’un entretien accordé à la chaîne espagnole ’La Sexta’, Rubiales a nié une série de « fausses allégations » fabriquées par les médias espagnols à son sujet.

« J’ignore ce que le juge a dit ou la nature de l’enquête de la garde civile, a-t-il commenté. L’argent qui se trouve dans mon compte bancaire est le résultat de mon travail acharné et de mes économies. »