Aerosmith chante Dream On dans les haut-parleurs. Les boîtes de vêtements à donner sont empilées et distribuées aux tables de travail. Des employés du CF Montréal s’affairent à les trier. Parmi eux, Nathan Saliba et Samuel Piette, qui s’attellent à la tâche avec le sérieux qu’on leur connaît.

Nous sommes à la Mission Bon Accueil, en ce mercredi ensoleillé de décembre. C’est le CFM qui a pris l’initiative d’organiser cette activité bénévole, avec le temps des Fêtes qui approche.

Piette et Saliba, deux joueurs d’ici, n’ont pas hésité une seconde avant d’accepter d’y prendre part.

« Je suis très reconnaissant de l’occasion de redonner », a indiqué Saliba à La Presse, prenant une pause de son tri de caleçons pour discuter avec nous.

Il se souvient d’ailleurs d’être venu exactement ici, dans ce local du sud-ouest de Montréal, lorsqu’il était au secondaire.

« C’est quelque chose qui m’avait touché quand je l’avais fait, dit le natif de Longueuil. Je suis extrêmement content de le refaire. »

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Samuel Piette

On discute avec Samuel Piette dans un cadre de porte. Il porte un chandail de la Mission Bon Accueil par-dessus le maillot bleu du CF Montréal avec lequel il est arrivé. Derrière lui, le tri de pantalons continue. Aux alentours, d’autres bénévoles déplacent des palettes en bois. À nos côtés, une cargaison de petits oignons.

« Je pense que c’est une des valeurs principales du club, dit le co-capitaine du CFM. D’être près de la communauté, de redonner. Nous, les joueurs, la communauté, c’est ce qui nous pousse. […] Si on est capables de faire des gestes à l’extérieur du terrain, de montrer notre côté humain, de montrer qu’on n’est pas juste des joueurs de soccer, des robots, je pense que c’est important. »

« Ça peut paraître banal » de trier des vêtements et de la nourriture pour quelques heures, dit-il. « Mais si on est capables de donner ce petit quelque chose de plus, le bonheur pour un certain temps, c’est sûr que ça nous fait plaisir. »

Samuel Watts, président-directeur général de l’organisme qui existe depuis 1892, souligne que ce type d’activité de la part d’un club professionnel permet d’atteindre deux buts.

  • Nathan Saliba et Samuel Watts, président-directeur général de la Mission Bon Accueil

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    Nathan Saliba et Samuel Watts, président-directeur général de la Mission Bon Accueil

  • « Je suis très reconnaissant de l’occasion de redonner », a dit Nathan Saliba.

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    « Je suis très reconnaissant de l’occasion de redonner », a dit Nathan Saliba.

  • Les dons préparés mercredi à la Mission Bon Accueil seront distribués d’ici quelques semaines.

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    Les dons préparés mercredi à la Mission Bon Accueil seront distribués d’ici quelques semaines.

  • La Mission Bon Accueil existe depuis 1892.

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    La Mission Bon Accueil existe depuis 1892.

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Premièrement, les dons préparés mercredi seront distribués d’ici quelques semaines « à plusieurs endroits dans la ville ».

Mais deuxièmement, « pour les personnes qui aident, ça donne le sentiment d’appartenance à une communauté qui est solidaire ».

« Il n’y a pas de nous et eux, dit Watts. Il y a juste nous. […] C’est une partie essentielle de notre humanité. La générosité, l’aide au prochain. À la fin, on est tous des voisins. »

Redevenir « une équipe qui n’a pas peur de jouer »

Piette revient de vacances avec sa famille. L’actualité récente du CF Montréal, comme la fin du contrat de Romell Quioto et les exercices d’option d’autres de ses coéquipiers ? « Honnêtement, j’ai plus ou moins suivi ça », avance-t-il.

C’est qu’il a vraiment décroché, sans regarder son téléphone, ou presque. « Ça a fait énormément de bien à ma famille et moi. »

Il convient néanmoins que la grosse nouvelle qu’il attend, ce sera celle de l’embauche du nouvel entraîneur-chef. En tant que co-capitaine de l’équipe, est-il consulté ?

« Non, je n’ai pas mon mot à dire. Si [Olivier Renard et Vassili Cremanzidis] veulent avoir mon point de vue, certainement, ça me fera plaisir de le partager. »

Et quelle serait son opinion, justement ?

Piette aimerait que son équipe retrouve un style de jeu qui permet de « créer des choses au niveau défensif, qui presse. Une équipe qui n’a pas peur de jouer ».

Un peu comme il y a deux ans, sous Wilfried Nancy.

Pour moi, c’est la manière avec laquelle on a le plus de plaisir sur le terrain.

Samuel Piette

Quant à Nathan Saliba, il considère le départ de Quioto comme une « perte ». « Il prenait beaucoup de place dans le vestiaire. Il n’était gêné avec personne, il pouvait parler à tout le monde. »

Mais il ajoute que l’équipe a « des attaquants qui sont prêts à relever le défi ». Il mentionne les noms de Jules-Anthony Vilsaint, Sunusi Ibrahim et Chinonso Offor. « Il y en a sûrement d’autres qui vont arriver. »

Piette sera à son chalet avec des amis, samedi après-midi, et ne prévoit pas regarder la finale de la Coupe MLS entre le LAFC de Maxime Crépeau et le Crew de Wilfried Nancy.

Nathan Saliba, oui. Avec tous les Québécois et anciens Montréalais prenant part à la finale, a-t-il un parti pris ? « Non, je reste neutre ! »

« C’est une très bonne chose, dit le milieu de terrain au sujet des nombreux ex-artisans du soccer d’ici en finale. Autant pour les Québécois et les Montréalais que pour la MLS en tant que telle. Ce sont deux très bonnes équipes sur papier qui s’affrontent. Ça va être une très bonne finale. »