(Londres) Buteur « humble et travailleur », Rasmus Hojlund porte les espoirs de Manchester United à 20 ans sans paraître écrasé par les trois transferts à 100 millions d’euros cumulés ayant suivi son départ de Copenhague, qu’il affronte mardi en Ligue des champions.

L’avant-centre puissant et rapide, malgré son grand gabarit (1,9 m), traverse son début de carrière comme une météorite. En deux ans, il est passé des jeunes du FC Copenhague aux grands Red Devils, le club qu’il adorait enfant, avec des passages éclair en Autriche et Italie.

« Parfois, je me surprends à regarder le maillot pour voir ce qu’il y a écrit », a-t-il confié à l’agence Ritzau, des étoiles dans les yeux après son transfert à 75 millions d’euros (109 millions $) en provenance de l’Atalanta cet été. Sur le terrain, « je ne suis pas ému ou quoi que ce soit d’autre, mais je suis stimulé ».

Après des débuts retardés par une gêne au dos, le Danois s’est fondu dans le collectif anglais comme titulaire, sans marquer jusqu’à présent en Premier League. En Ligue des champions, la jeune vedette a brillé bien plus fort avec un but contre le Bayern Munich (4-3) et un doublé contre Galatasaray (3-2), mais son équipe a perdu à chaque fois.

Contre ses frères

À Old Trafford mardi, la victoire sera donc impérative contre Copenhague, où évoluent ses petits frères de 18 ans, les jumeaux Emil et Oscar. Le premier, attaquant, joue surtout avec les U19 tandis que le second, milieu, est remplaçant dans l’équipe première.

L’aîné a poussé ses premiers ballons au Horsholm Usserod IK, un club partenaire, avant d’intégrer les « Lions » de la capitale danoise à 15 ans. Il y a disputé une trentaine de matchs (cinq buts) jusqu’à son départ, en janvier 2022 contre moins de deux millions d’euros, pour Sturm Graz.

« Il n’a passé que six mois dans l’équipe première […] où il a surtout eu 15, 12 ou 10 minutes où on lui a demandé de courir partout », s’est plaint auprès de Frihedsbrevet son père Anders Hojlund, ancien joueur lui-même (une saison en première ligue danoise), qui a aussi poussé son fils vers la natation.

En Autriche, il a marqué 12 buts en 21 matchs avant d’être revendu, dès la fenêtre de transferts suivante, à l’Atalanta contre 20 millions d’euros (29 millions $) selon des estimations. Avec le club de Bergame, il a profité de la méforme ou de blessure de concurrents pour gagner du temps de jeu, marquer neuf fois en Serie A et taper dans l’œil d’Erik ten Hag.

« Simplement Rasmus, 20 ans »

L’entraîneur de Manchester United a poussé pour recruter ce jeune homme au « potentiel énorme », faisant peu de cas du scepticisme ayant accompagné l’arrivée d’un joueur sans une seule saison complète comme titulaire dans les jambes.

Son compatriote et coéquipier Christian Eriksen n’a pas de doute, c’était un « achat judicieux ». « Il s’adapte à l’équipe, à la façon de jouer, aux idées de l’entraîneur et en même temps, c’est un bon gars qui travaille dur », a dit le milieu de terrain à l’agence Ritzau.

Au pays, les mêmes compliments reviennent en boucle au moment d’évoquer l’international danois, déjà crédité de six buts en huit sélections.

« Il a le dynamisme et l’insouciance de la jeunesse, il croit en lui […]. En même temps, il est humble, travailleur et c’est un garçon agréable à côtoyer. Il doit essayer de maintenir cette confiance en lui sans être arrogant. Il est très agréable de l’avoir à ses côtés », a déclaré Peter Moller, directeur de la Fédération danoise de football (DBU), à Ritzau.

Juste après avoir signé jusqu’en 2028, plus une année en option, Hojlund avait dit « bien se rendre compte que les projecteurs étaient braqués (sur lui) dans un aussi grand club ». Mais, avait-il ajouté auprès du quotidien Politiken, « je suis toujours simplement Rasmus, 20 ans ».