(Auckland) La Suède a rejoint l’Espagne en demi-finale du Mondial féminin, après son succès contre le Japon (2-1), vendredi à Auckland, où sa défense a éteint la meilleure attaque du tournoi jusqu’ici.

Les Suédoises, qui ont marqué par Amanda Ilestedt (32e) et Filippa Angeldahl (51e sur penalty), atteignent le dernier carré pour la cinquième fois en neuf participations.

« C’est un formidable sentiment d’aller en demi-finale. Notre performance a été remarquable aujourd’hui », a déclaré Ilestedt, désignée joueuse du match.

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Filippa Angeldahl (16) célèbre son but marqué sur penalty.

Les Japonaises, qui sont revenues par Honoka Hayashi (87e), ont poussé en vain durant les dix minutes du temps additionnel pour arracher la prolongation.

La Suède a réussi le tour de force d’avoir éliminé les deux dernières sélections championnes du monde, les États-Unis doubles tenants du titre en huitièmes (0-0 ap, 5-4 t.a.b.), puis le Japon, sacré en 2011.

Les coéquipières de la gardienne Zecira Musovic misent sur leur défense pour remporter leur première étoile.

Japonaises méritantes

Malgré l’élimination, le Japon, qui s’appuie sur un groupe parmi les plus jeunes de la compétition, a pris rendez-vous avec l’avenir.

« Les joueuses ont grandi pendant cette Coupe du monde. Elles ont montré ce qu’elles peuvent faire au niveau mondial », a souligné l’entraineur japonais Futoshi Ikeda. « Nous avons perdu mais il faut analyser positivement ce qu’ont fait les joueuses. Je suis fier d’être arrivé jusque là ».

C’est un adversaire au profil similaire aux Japonaises qui attend la Suède en demi-finale, mardi prochain à Auckland : l’Espagne, pleine de joueuses talentueuses portées vers l’attaque.

Les Scandinaves ont fait basculer la rencontre sur deux situations consécutives à un coup de pied arrêté.

À la suite d’un coup franc, Ilestedt a ouvert le score en profitant d’un cafouillage devant la cage d’Ayaka Yamashita.

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Amanda Ilestedt

La défenseure d’Arsenal a inscrit son quatrième but de la compétition, qui lui permet de talonner la meilleure buteuse du tournoi, la Japonaise Hinata Miyazawa (5 buts).

Dès l’entame de seconde période, Fuka Nagano a touché la balle de la main, sur un corner. Verdict : penalty transformé par Angeldahl.

Menée 2-0, le Japon a joué son va-tout en fin de match. Musovic a été vigilante sur la tête d’Ueki (90e+1), sur la principale opportunité nippone.

L’Espagne première qualifiée

L’Espagne, nation émergente du soccer féminin, s’est qualifiée pour la première fois pour les demi-finales d’un Mondial, en battant les Pays-Bas vice-champions du monde en titre (2-1, prolongation), au terme d’une rencontre à rebondissements, vendredi à Wellington.

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Salma Paralluelo célèbre après avoir marqué en prolongation.

Les Espagnoles, l’une des plus jeunes sélections de la compétition, ont évité le vol des Néerlandaises grâce à un but en prolongation (112e) de Salma Paralluelo, 19 ans.

L’attaquante du FC Barcelone a débloqué le match quelques secondes après un énorme raté de l’attaquante néerlandaise Lineth Beerensteyn.

Mouvement, possession… Les Ibériques ont étalé leur supériorité technique, malgré la présence sur le banc de la double Ballon d’or en titre Alexia Putellas (entrée à la 99e).

Mais leur absence de réussite, incarnée par Alba Redondo qui a touché deux fois le poteau sur la même action (17e), les a exposées à un retour des Néerlandaises, qui ont attendu la fin de match pour tenter un coup fatal.

La rencontre s’est emballée dans le dernier quart d’heure, où les deux équipes ont semblé au bord du K.-O.

La Roja a frappé en premier par Caldentey, sur un penalty repéré par l’assistance vidéo (VAR) pour une main de Stefanie van der Gragt, malheureuse sur l’action.

La défenseure avait les deux pieds en dehors de la surface de réparation, mais pas sa main, pour quelques centimètres.

Van der Gragt (106 sélections) dispute à 30 ans sa dernière compétition comme joueuse, avant de rejoindre la saison prochaine l’encadrement de l’équipe féminine d’Alkmaar, le club de ses débuts.

Dans le temps additionnel (90e +1), elle a retourné l’histoire, en marquant un but digne d’une attaquante, face à la gardienne Cata Coll.

Cette fin pleine de coups de théâtre a relancé les Néerlandaises, qui par Beerensteyn, ont eu l’occasion de passer devant au tableau d’affichage durant la prolongation.

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L’équipe espagnole

Le scénario paraît cruel pour les Oranje qui, bien que dominées, ont montré du caractère pour égaliser durant le temps additionnel du temps réglementaire, par Stefanie van der Gragt (90e +1).

La Roja avait ouvert le score plus tôt par Mariona Caldentey, sur penalty (80e).

La compétition dit adieu à un nouveau cador, qui avait atteint la finale en 2019 (perdue face aux États-Unis), après les États-Unis, l’Allemagne, le Brésil, ou le Canada.

Portée par la professionnalisation de ses clubs, l’Espagne incarne le développement récent du soccer féminin, où l’écart de niveau entre les nations établies de longue date et leurs concurrentes s’est considérablement réduit.