(Melbourne) L’équipe canadienne de soccer féminin a confirmé vendredi avoir conclu un accord de travail provisoire avec Canada Soccer couvrant la rémunération pour 2023, y compris les bourses du Mondial féminin en cours.

Dans une déclaration de l’équipe sur les réseaux sociaux, le ton n’était pas à la célébration, par contre.

« Alors que l’étendue des contraintes financières de Canada Soccer a été révélée, nous avons été obligées de choisir entre une compensation et le financement requis pour organiser les camps d’entraînement nécessaires, indique le communiqué.

« Nous avons dû choisir entre recevoir une juste part des récompenses des succès de nos équipes à la Coupe du monde et notre engagement à l’égalité de rémunération et de traitement avec notre équipe nationale masculine. Ce sont des choix que nous ne devrions pas avoir à faire.

« Nous sommes profondément déçues de nous trouver sans un accord plus complet à cette étape cruciale de notre calendrier. »

L’accord intérimaire assure « au minimum » un salaire égal à celui de l’équipe masculine, indique le communiqué. Mais il y a « de nombreux points plus importants » qui doivent encore être réglés, a déclaré l’équipe féminine.

« Ce n’est pas fini. Nous et l’équipe nationale masculine demeurons déterminés à trouver une solution à long terme qui prévoit un traitement juste et égal pour nos équipes nationales actuelles et des investissements dans l’avenir du soccer canadien, mais pour l’instant, notre équipe veut se concentrer sur le soccer. »

Dans un message subséquent sur les réseaux sociaux, l’équipe féminine a dit qu’elle ne commenterait pas le dossier davantage avant la fin du tournoi.

PHOTO JAMES WORSFOLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le onze partant du Canada pour le match contre l’Irlande, disputé mercredi à l’avantage des Canadiennes

Soccer Canada a confirmé l’accord provisoire dans une déclaration séparée.

« Il s’agit d’une autre étape importante pour l’équité des standards de soins et salariaux pour nos joueurs. Nous avons collaboré pour trouver des solutions durables et il reste du travail à accomplir. Cette entente assure une équité salariale pour nos deux équipes nationales », est-il mentionné dans la déclaration.

Classées septièmes, les Canadiennes, qui ont formé l’Association canadienne des joueurs de soccer en 2016, sont sans contrat de travail depuis que le dernier a expiré à la fin de 2021.

Elles ont conclu un accord de principe avec Canada Soccer sur la rémunération pour 2022, mais elles disent que d’autres problèmes n’ont pas encore été résolus.

Les hommes classés au 43e rang, qui se sont organisés l’été dernier sous le nom d’Association des joueurs de l’équipe nationale masculine de soccer du Canada, travaillent sur leur première convention collective officielle.

Plus tôt dans le tournoi, l’équipe masculine a publié une déclaration accusant l’instance dirigeante de « tenter de capitaliser sur la Coupe du monde féminine pour nous forcer à conclure un accord inadéquat ».

La déclaration de l’Association des joueurs de l’équipe nationale masculine de soccer du Canada a été publiée sur les réseaux sociaux à la veille de la confrontation de mercredi à Perth, en Australie, entre le Canada et l’Irlande.

Les hommes disent que Canada Soccer veut conserver environ 70 % des bourses de la Coupe du monde « tout en exigeant que nous acceptions de réduire considérablement notre rémunération par match, jusqu’à 75 %.

« Étonnamment, à ce jour, les joueurs de l’équipe nationale masculine n’ont rien reçu pour leur participation à la Coupe du monde de 2022, il y a huit mois. »

Les hommes affirment que leur « proposition très raisonnable » permettrait à Canada Soccer de conserver entre 8,9 et 14,1 millions de dollars de la cagnotte combinée des Coupes du monde masculines et féminines.

L’équipe masculine canadienne a empoché neuf millions de la FIFA comme club écarté après la phase de groupes au Qatar.

Selon la FIFA, dans le cadre de son nouveau programme de rémunération au tournoi féminin, les associations membres recevront de 1,56 million, pour une équipe sortant après la phase de groupes, à 4,29 millions, pour les championnes.