(Perth, Australie) À la recherche de points de classement pour demeurer en vie à la Coupe du monde féminine de soccer, le Canada s’est dit conscient qu’il devra donner sa pleine mesure mercredi contre l’Irlande après s’être contenté d’un décevant match nul de 0-0 contre le Nigeria en lever de rideau du tournoi.

« Nous voulons envoyer un message fort », a dit la défenseuse canadienne Ashley Lawrence.

Les Canadiennes, qui n’ont qu’un seul point en banque et qui devront affronter l’Australie (no 10) à leur dernier match dans le groupe B à Melbourne, doivent se ressaisir. Le Canada (no 7), en l’absence de plusieurs joueuses expérimentées, et alors que d’autres n’ont disposé que de très peu de temps pour se rétablir de diverses blessures, a paru brouillon dans son match contre le Nigeria (no 40).

En conséquence, les représentantes de l’unifolié auront beaucoup de pression face à l’Irlande (no 22).

PHOTO HANNAH MCKAY, REUTERS

L’entraîneuse canadienne Bev Priestman

Nous ne pouvons tout simplement pas quitter le terrain [mercredi] sans les trois points de classement.

Bev Priestman, entraîneuse du Canada

« C’est une occasion en or de progresser collectivement », a-t-elle ajouté.

Les Irlandaises ne sont toutefois pas à prendre à la légère. L’Australie a dû se rendre aux tirs de barrage pour venir à bout de l’Irlande 1-0 lors de son premier match. Et les Irlandaises ont frappé à la porte à quelques reprises vers la fin de la deuxième demie, misant sur leurs talents sur coups de pied arrêtés pour mettre la table pour une fin de match enlevante.

« Elles travaillent de façon acharnée, et ne baissent jamais les bras », a évoqué Priestman.

« Ce que je sais, c’est que quand nous sommes mises à l’épreuve par des équipes comme celle-là, nous offrons le meilleur de nous-mêmes », a-t-elle poursuivi.

PHOTO FRANCK FIFE, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

La gardienne australienne fait un arrêt contre les Irlandaises (en vert).

Priestman a encensé l’Irlande pour sa résilience.

Cette résilience a été très visible dans le jeu de la défenseuse irlandaise Louise Quinn, qui a sacrifié son corps contre les Matildas. La défenseuse de Birmingham City, qui a représenté son pays à 105 reprises sur la scène internationale, a quitté la pelouse avec un œil au beurre noir et une botte protectrice à un pied.

Sa blessure à un pied « n’est pas très grave », a avancé l’entraîneuse irlandaise Vera Pauw.

« On croit qu’elle sera en mesure de jouer… Elle va s’entraîner et on verra si elle sera en mesure de suivre la cadence », a ajouté l’ex-internationale néerlandaise.

Retour de Jessie Fleming

Les nouvelles étaient meilleures du côté du Canada concernant Jessie Fleming, la dynamique milieu de terrain de Chelsea qui a raté la rencontre face au Nigeria à cause d’une blessure à un mollet.

« Jessie n’avait aucune restriction à l’entraînement [lundi]. Il nous reste une séance d’entraînement avant [mercredi], mais Jessie devrait être disponible », a précisé Priestman.

Tout comme Pauw, d’ailleurs.

« Fleming jouera [mercredi] », a-t-elle confié.

Avec 115 matchs derrière la cravate sur la scène internationale, la joueuse âgée de 25 ans permettra au Canada de profiter d’un certain calme et d’une bonne dose de créativité en milieu de terrain – sans compter qu’elle excelle en situation de penalty. Le Canada aurait pu l’envoyer dans la mêlée contre le Nigeria, puisque sa gardienne de but, Chiamaka Nnadozie, du Paris FC, a effectué un arrêt spectaculaire tôt en deuxième demie à la suite d’un tir à bout portant de Christine Sinclair.

Par ailleurs, la défenseuse centrale Kadeisha Buchanan n’a pas pris part à la portion de la séance d’entraînement du Canada qui s’est déroulée devant les membres des médias. Buchanan devait accompagner Priestman devant eux, mais elle a été remplacée par Lawrence – sans explication de Soccer Canada pour justifier ce changement.

Le Canada devra donc avoir l’Irlande à l’œil. Une défaite, jumelée à la possibilité que l’Australie évite la défaite contre le Nigeria jeudi, et les Irlandaises seraient éliminées du tournoi.

« Quand tu affrontes le champion olympique, tu dois être réaliste, a évoqué Pauw. Mais il est évident que si nous voulons sortir de notre groupe, alors il nous faudra un résultat. C’est évident.

« Si nous gagnons, alors nous aurons notre destin entre nos mains, a-t-elle poursuivi. Si nous obtenons un match nul, alors nous dépendrons des autres résultats même si nous l’emportons contre le Nigeria [lors de notre dernier match de la phase de groupes]. »

Mercredi, ce sera donc le 29e match de l’histoire du Canada à la Coupe du monde de soccer féminin, et seulement le 2e de l’Irlande. Priestman croit toutefois qu’il faut éviter de tomber dans ce genre de piège.

« Nous devons respecter l’Irlande. En fin de compte, on a vu des équipes du top 10 mondial, des équipes qui ont déjà gagné la Coupe du monde, se frotter à elle et arracher une courte victoire de 1-0, a-t-elle rappelé. Nous ne pouvons nous permettre d’entamer la rencontre en nous disant que ce sera facile. J’ai vu leur niveau d’intensité, leur volonté de gagner.

« Nous savons toutefois ce que nous devons faire, et j’espère simplement que notre talent et notre expérience nous permettront de l’emporter », a-t-elle conclu.

Le Canada et l’Irlande ne se sont affrontés qu’une fois auparavant : le Canada a comblé son retard pour l’emporter 2-1 dans un match pour la cinquième place à la Coupe de Chypre 2014, à la suite d’un filet de Sophie Schmidt à la 90e minute.

Canada c. Irlande, mercredi 8 h (heure du Québec)