Marc Dos Santos serait-il intéressé par le poste d’entraîneur-chef du CF Montréal s’il devait se libérer ? « Aujourd’hui, non », répond-il, catégorique.

« Ma parole est plus importante que tout », souligne l’entraîneur adjoint du LAFC, qui vient de remporter la première Coupe MLS de son histoire.

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« Aujourd’hui, j’ai un contrat avec LAFC. Steve [Cherundolo, l’entraîneur-chef] et John Thorrington [le directeur général] me font confiance. En 2023, en ce moment, je n’ai pas l’intérêt de sortir du LAFC. On a encore des trophées à gagner. On va être en Ligue des champions. »

Mais du même coup, Dos Santos lance « qu’un jour, oui », il voudrait revenir dans sa ville.

« Je ne sais pas quand. Je n’ai aucune idée dans quelle fonction. Mais tout le monde sait que je suis montréalais. C’est sûr qu’un jour, je veux revenir, mais dans le bon temps. »

Avant la lumière, les spéculations

Ouvrons les parenthèses.

Si on se pose des questions aujourd’hui sur l’avenir de Wilfried Nancy à la barre du CF Montréal, c’est que l’entraîneur-chef actuel a laissé planer un doute très lourd à ce sujet dans les derniers mois, ainsi que lors du bilan.

Le directeur sportif et vice-président Olivier Renard a confirmé il y a deux semaines que Nancy avait un contrat pour 2023, en vertu de l’année d’option annexée à son entente. Et que le club tente d’amorcer le processus de négociations depuis plusieurs mois. Mais c’est Nancy lui-même qui ne voulait pas négocier. Pourquoi ? Il est resté évasif sur la question le 25 octobre dernier.

En attente de plus de lumière sur cet enjeu, on ne peut que formuler des hypothèses à ce sujet. Voulait-il faire monter les enchères, avec un parcours qui aurait pu être encore plus productif en éliminatoires ? Souhaitait-il simplement éviter les distractions pendant la saison ?

Ou alors, le problème est-il plus grand ? La sortie de Joey Saputo, captée par votre représentant de La Presse après la défaite contre le Sporting Kansas City le 9 juillet dernier, serait alors au centre de ce nœud. Rappelons que le propriétaire avait bruyamment fait valoir ses remontrances face à son entraîneur-chef, en accostant le président Gabriel Gervais dans les coulisses du stade Saputo. Il était question d’un manque de respect de la part de Nancy envers le propriétaire.

Ce dernier ne s’est jamais interposé pour que Nancy soit congédié ou qu’il ne revienne pas l’an prochain, assure le club. Le CFM indique aussi que la balle est dans le camp de l’entraîneur-chef pour son retour.

Parenthèses refermées.

« Il faut que tu sois fort comme entraîneur »

Dos Santos est un « ami » de Nancy. « Ce dont Will et moi on parle, c’est entre nous », prévient-il d’emblée face à notre interrogation.

« Je ne sais pas quelles raisons feraient que Will reste ou pas », ajoutera le champion de la MLS un peu plus tard dans la conversation d’une trentaine de minutes.

Ça fait longtemps qu’il est à Montréal, aussi. […] Est-ce qu’il cherche quelque chose d’autre au niveau professionnel ? Est-ce qu’il veut rester ? Je ne sais pas.

Marc Dos Santos, au sujet de Wilfried Nancy

Dos Santos a remporté le championnat de la NASL en 2009, à sa première année à la barre de l’Impact. Il a été congédié en 2011, avant l’entrée du club en MLS. Il sait ce que c’est de travailler avec un propriétaire comme Joey Saputo, dont la sensibilité sur les performances sportives de son équipe est bien connue.

« Je préfère travailler avec Joey que certains autres propriétaires avec qui j’ai travaillé. Je préfère un owner qui montre ce qu’il veut. Et qui veut gagner. [Joey] le démontre à sa façon. »

Mais le Portugais d’origine soulève un autre point.

« Il faut que tu sois fort comme entraîneur. Il faut que tu sois capable de prendre certains moments qui sont parfois émotifs. Ce n’est pas caché ; même Joey avoue qu’il est comme ça. »

Mais à Montréal, il n’y a pas que le propriétaire, estime Dos Santos.

« Je suis allé dans différentes villes en Amérique du Nord. Il faut que tu sois fort à Montréal, parce qu’il y a plus de médias qui s’intéressent au soccer. À Montréal, tu as les médias francophones, anglophones, tu as les communautés italienne, portugaise, grecque, africaines. Il y a une culture pour le soccer. À Montréal, il faut que tu sois prêt, fort, et que tu aies l’énergie pour prendre tout le paquet qui vient avec. »

Le succès futur n’est pas acquis

Du reste, oui, l’adjoint au LAFC a suivi de près la saison du Bleu-et-noir. Parce qu’en plus de Nancy, il connaît bien Romuald Peiser, l’entraîneur des gardiens. Peiser a travaillé aux côtés de Dos Santos avec le Fury d’Ottawa et avec les Deltas de San Francisco.

« C’était une saison incroyable », dit-il. Il rappelle « l’identité forte » du onze montréalais, et la façon dont Nancy a « maximisé » les résultats avec l’effectif qu’il avait sous la main.

Mais il met en garde par rapport à de trop grands espoirs pour l’année prochaine.

« Les gens doivent se rappeler que c’est très difficile de refaire ça chaque année. »