« Beaucoup de joueurs viennent ici et ne savent pas que le club existe depuis 30 ans. »

Pour Patrice Bernier, c’est là que le nouveau logo du CF Montréal réussit sa plus grande mission. On y retrouve les éléments qui ont fait partie de « l’ADN de ce que le club a été ». Et on y ajoute la mention « 1993 », année de fondation du club.

« Pour beaucoup, c’est 2012 [au moment de l’entrée en MLS], explique Bernier, rencontré en marge de l’annonce du dévoilement de la nouvelle image du CF Montréal, vendredi au Centre Nutrilait. Pour certains même, c’est 2015, quand Didier Drogba est arrivé. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Patrice Bernier

L’histoire, elle est riche. Et ça permet de comprendre pourquoi, quand tu arrives dans un club, il y a l’ambition de faire beaucoup mieux que d’être simplement présent. Parce qu’il y a une habitude de gagner.

Patrice Bernier

Même son de cloche chez le directeur sportif Olivier Renard.

« Beaucoup de joueurs ne savaient pas qu’on était un club qui avait gagné des titres », dit-il à La Presse.

« Vous savez, un joueur va accepter de jouer avec n’importe quel logo », continue Renard.

Il prend l’exemple du défenseur Róbert Thorkelsson, arrivé à l’été 2021. « Il ne savait peut-être même pas qu’il y avait des frustrations entre les supporters et le club. Lui, il est arrivé, on lui a donné un chandail avec un logo et il joue avec. »

Les joueurs avaient pu voir la présentation la veille. On leur a expliqué les raisons du changement et l’importance des éléments qui reviennent au premier plan.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

« Ce n’est pas une insulte par rapport au nouveau logo. Mais pour les joueurs, le plus important, c’est la connexion avec les fans », affirme le directeur sportif Olivier Renard.

Nos joueurs comprennent la frustration des supporters. Mais leur plus grosse envie, c’est que le lien entre les supporters et le club revienne comme avant.

Olivier Renard

« Ce n’est pas une insulte par rapport au nouveau logo. Mais pour les joueurs, le plus important, c’est la connexion avec les fans. »

Son propos est corroboré par le cocapitaine de l’équipe, Samuel Piette.

« Nous, les joueurs, ce qu’on veut et ce qu’on ressent, c’est la présence des partisans dans le stade Saputo et sur le terrain quand on joue. »

Il relève qu’effectivement, « il y a moins d’ambiance d’un côté du terrain », résultat de l’absence des Ultras, qui protestent toujours contre le rebrand de l’Impact de Montréal.

« En somme, ce qu’on veut, c’est de vivre des émotions sur le terrain. Et les partager avec les partisans. »

« On se construit avec le passé »

Wilfried Nancy, pragmatique comme à son habitude, croit quant à lui que le logo ne pourra à lui seul faire en sorte que les partisans seront de retour en très grand nombre.

« J’espère qu’ils seront là avec nous, a-t-il souligné vendredi devant les médias. Mais c’est la manière dont on va jouer sur le terrain qui va faire que les fans vont adhérer ou pas.

« Si je perds ou gagne des matchs, ça ne va pas être par rapport au logo. »

Il souligne la « réflexion » derrière la nouvelle proposition.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Wilfried Nancy

La chose la plus importante, c’est que le club a été capable de prendre du recul et d’analyser les choses.

Wilfried Nancy

« Il ne faut pas oublier que le club est là depuis 1993. […] Mais comme je dis souvent, on ne vit pas avec le passé. On se construit avec le passé. »

Nancy rappelle qu’il a remporté son premier titre avec le logo actuel : le championnat canadien de 2021.

« Maintenant, il y en a un nouveau. En espérant qu’encore une fois on fasse bien les choses sur le terrain. »

À commencer par le match de ce samedi contre le FC Cincinnati, au stade Saputo.

« Ce sera un bon match demain, a dit Nancy vendredi. On va leur présenter notre nouveau logo ! »

L’hilarité suivit.