C’est la fin de la saison dans les principaux championnats de soccer d’Europe. La rubrique Regard sur l’Europe reprend du service pour faire le tour d’horizon des courses aux titres et autres batailles d’intérêt.

ALLEMAGNE

Dix. De. Suite. L’hégémonie est totale en Bundesliga. Le Bayern Munich a complété samedi une décennie de domination en Allemagne, en battant le Borussia Dortmund 3-1 à domicile lors de la 31journée sur 34.

Ses dix titres consécutifs sont un record dans les cinq grands championnats européens. La dernière fois qu’un autre club a soulevé le Meisterschale, c’était le Borussia Dortmund, justement, en 2012. Avec le grand Jürgen Klopp sur les lignes de côté.

Il s’agit aussi du 11trophée remporté par le Canadien Alphonso Davies avec les Bavarois. Dont quatre titres de Bundesliga et une Ligue des champions. Davies était d’ailleurs titulaire, samedi. Et il n’a que 21 ans. Insérez ici un émoji de grands yeux ébahis.

Que penser de cette suprématie totale en Allemagne ? Doit-on simplement applaudir la régularité, malgré le cycle d’entraîneurs et de joueurs en perpétuel changement ? Ou alors remettre en question la compétitivité de la ligue ?

En vérité, malgré sa constance bien établie en championnat, le Bayern Munich n’est pas invincible. Il a été sorti en quarts de finale de la Ligue des champions par le Villareal. Et surtout, les Bavarois se sont fait montrer la porte au deuxième tour de la Coupe d’Allemagne après avoir subi une raclée de 5-0 aux mains du Borussia Mönchengladbach.

Mais les matchs de coupes ne sont pas les marathons auxquels s’apparentent les championnats comme la Bundesliga. Les rivaux du Bayern en Allemagne sont engagés dans une bataille les uns contre les autres. Ce qui l’aide à se détacher du lot. Et malgré la résistance allemande à l’afflux d’argent étranger, le FCB reste nettement mieux nanti que ses concurrents.

À moins de changements draconiens dans l’entre-saison, ne soyez pas surpris de voir le Bayern Munich battre son propre record en 2022-2023.

FRANCE

Il régnait une ambiance d’enterrement au Parc des Princes au coup de sifflet final du match entre le Paris Saint-Germain et le RC Lens, samedi. On avait peine à croire que les Parisiens venaient de confirmer leur titre de champions de France.

Mais c’est bel et bien ce que ce match nul de 1-1 leur promulguait. Le dixième de leur histoire en Ligue 1.

Il faut dire que l’issue de la saison en France ne faisait plus de doute depuis déjà plusieurs semaines. Le PSG a pu confirmer son titre samedi avec 13 points d’avance sur Marseille, probable dauphin, et alors qu’il reste encore quatre matchs à disputer.

Les Ultras avaient quitté le stade avant la fin pour célébrer le championnat loin de leur équipe victorieuse. Un geste qui s’inscrivait dans la foulée des protestations contre la direction et les échecs du club en Europe, notamment.

Vous vous rappelez ce mercato à tout casser, l’été dernier ? Sergio Ramos, Gianluigi Donnarumma, Georginio Wijnaldum, Achraf Hakimi, Lionel Messi ? Samedi, c’était la toute première fois que tout ce beau monde était disponible en même temps. Et que Mauricio Pochettino avait pu aligner son équipe type.

Une saison en deçà des attentes, marquée par une sortie crève-cœur contre le Real Madrid en huitièmes de la Ligue des champions et par une élimination en Coupe de France. Ce huitième sacre en 10 ans n’a donc rien de reluisant pour les Parisiens.

ANGLETERRE

Il y a en pratique deux titres à remporter cette saison en Angleterre. Et à cinq matchs du terme, aucun des deux n’a encore trouvé preneur.

Au haut du tableau, Manchester City et Liverpool s’échangent la tête. City mène actuellement par un petit point, avec 80 unités après 33 rencontres sur 38.

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Gabriel Jesus, au centre de célébrations avec ses coéquipiers après avoir marqué

Si on devait faire un choix, on avancerait que le calendrier de la Premier League avantage un brin Manchester City pour la suite des choses. Les Reds ont encore Tottenham sur leur chemin, notamment, tandis que les plus grosses cylindrées semblent être chose du passé pour les Citizens.

Juste un peu plus bas, Tottenham et Arsenal, les deux grands rivaux du nord de Londres, se battent pour la quatrième et dernière place donnant accès à la Ligue des champions la saison prochaine. Il s’agit d’un trophée en soi, au vu de l’entrée d’argent qu’une telle compétition peut engendrer, ainsi que de la valeur ajoutée aux clubs qui y participent afin d’attirer des joueurs d’envergure lors du mercato estival.

Arsenal a repris le contrôle de cette position en fin de semaine, fort d’une victoire de 3-1 face à Manchester United, après avoir battu Chelsea la semaine précédente. Ces deux gains consécutifs lui permettent de gonfler son total de points à 60.

Entre-temps, Tottenham a fait un match nul ennuyant face à Brentford, après s’être incliné contre Brighton la semaine précédente. Antonio Conte et ses hommes avaient le vent dans les voiles au début du mois, mais la brise s’est calmée depuis.

Les Spurs ne sont malgré tout qu’à deux points des Gunners. Et les deux s’affrontent le 12 mai, à trois matchs de la fin du calendrier. Sortez le maïs soufflé, chers lecteurs.

ITALIE ET ESPAGNE

Qui s’imposera au fil d’arrivée en Italie ? L’AC Milan (74 points) a pris une sérieuse option sur la Serie A en l’emportant 2-1 à l’arraché, dimanche, face à la Lazio de Rome. L’équipe d’Olivier Giroud et de Zlatan Ibrahimovic prenait ainsi une avance de deux unités en tête.

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Le Portugais Rafael Leão célèbre avec ses coéquipiers après la victoire in extremis de l’AC Milan.

Évidemment, le plus proche poursuivant de l’AC Milan est aussi son éternel rival, l’Inter Milan (72 points). Ce dernier devra trouver une réponse face au FC Bologne de Joey Saputo, mercredi.

Jusqu’à dimanche, on pouvait même croire à une course à trois en Italie. Naples (67 points) menait 2-0 contre Empoli à la 80e. Avant de s’effondrer complètement… et de s’incliner 3-2. À quatre matchs de la fin du calendrier, les espoirs napolitains ont rejoint Maradona dans l’au-delà.

Le suspense est nettement moins grand en Espagne. Le Real Madrid, avec 15 points d’avance sur le FC Barcelone, pourrait remporter son 35titre samedi s’il gagne ou fait match nul au Santiago Bernabeu face à l’Espanyol Barcelone.

Mais parions que le Real de Benzema a un chat beaucoup plus pressant à fouetter d’ici là : son match aller de demi-finale en Ligue des champions face à Manchester City, mardi.