(San José) Je vous écris de la galerie de presse, environ une heure avant le coup d’envoi du match Costa Rica-Canada, à l’Estadio Nacional de San José. Dehors. Il fait un temps frais : 20 °C.

Un animateur de foule s’époumone, et encourage la foule qui fait graduellement son chemin vers les gradins à chanter avec lui.

En temps normal, ce vacarme m’empêcherait totalement d’écrire.

Mais ce n’est pas le temps normal. Le Canada s’apprête à se qualifier pour la Coupe du monde de soccer, une première depuis 1986. Et il devra le faire devant une foule gonflée à bloc.

J’en ai été témoin il y a seulement quelques minutes. J’étais dans les rues autour de l’enceinte. Des milliers de partisans costaricains chantaient, dansaient, craquaient des fumigènes. Il y avait un orchestre d’une centaine de musiciens, des danseurs et des mascottes pour faire monter les décibels et l’excitation encore plus. Ils ont atteint leur paroxysme lorsque l’autobus du Costa Rica est arrivé, avançant tranquillement, de façon sûre, le temps que les gens lui cèdent le passage.

Moi, j’étais en haut d’escaliers d’une hauteur modeste. Même de là, je ne voyais rien. Allez hop, on met le pied sur la clôture. Il faut documenter le moment, quand même.

C’est la folie. Une odeur de brûlé me monte au nez. Ce sont d’autres fumigènes. Je suis entouré de passionnés. J’ai des frissons. De bonheur. D’être témoin d’une telle synergie.

Je sais à quel point le Canada est une bonne équipe. Forte solidement. Prête mentalement. Elle a été à toute épreuve pendant les 11 matchs précédents.

Mais je ne peux m’empêcher de me dire que les hommes de John Herdman ne l’auront pas facile. Pas devant une telle foule, remplie d’autant d’énergie. Et de volonté.

Déjà, le voyage à San José en avait valu la peine.

Et pourtant, le spectacle ne faisait que commencer.