Pendant toute la saison, La Presse offre un tour d’horizon hebdomadaire des plus grands moments sur la scène du soccer européen

LE MATCH

Cette victoire spectaculaire de la Juventus, un fabuleux 4-3 contre l’AS Roma, s’est jouée en cinq actes. Comme un grand opéra italien.

Premier acte : la Roma entame son match à la maison comme il se doit. Les hommes de José Mourinho s’installent dans la zone de la Juve, dite la « Vieille Dame », qui n’a pour l’instant pas de réponse. Les Romains trouvent la faille sur jeu arrêté, gracieuseté de la tête de Tammy Abraham (11minute). Le rideau se referme après une merveilleuse frappe de Paulo Dybala : son pied gauche à l’orée de la surface permettait aux Turinois de faire 1-1 à la 18e.

Deuxième acte : une blessure à l’ailier droit de la Juve Federico Chiesa vient porter un dur coup aux visiteurs vers la fin de la demie. Véritable pilier de la sélection italienne et de son club, on apprendra plus tard que sa saison sera terminée à la suite de cette entorse au genou gauche.

PHOTO ALBERTO PIZZOLI, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Federico Chiesa

Troisième acte : Rome déroule au retour de la pause. La Louve prend rapidement les devants lorsque le tir du pied droit d’Henrik Mkhitaryan est dévié et lobé jusque dans le filet (2-1, 48e). Les locaux offrent tout un récital à leurs partisans à ce moment. Cinq minutes plus tard, Lorenzo Pellegrini s’offre un but sur coup franc à quelques mètres de la boîte (3-1, 53e).

Quatrième acte : tel un Deus Ex Machina, l’entrée en scène d’Álvaro Morata pour la Juventus fait tout chavirer. Morata, absolument brillant à droite, centre pour Manuel Locatelli, qui enfile de la tête (3-2, 70e) dans une cage béante. Rome perd tous ses repères. Elle cafouille dans la surface. Le tir de Morata est bloqué, mais le retour atteint Dejan Kulusevski. Son pied gauche fait 3-3 (74e). Ça promet pour les 15 dernières minutes.

Cinquième acte : notre opéra réserve ses plus grands artifices pour la fin. Trois minutes après leur égalisation, les hommes de Marco Landucci en remettent sur une Roma complètement décontenancée. Mattia De Sciglio marque du pied droit son premier but depuis 2017. Il fait 4-3 pour la Juventus (77e). C’est l’exaltation sur la scène du Stadio Olimpico… mais le spectacle n’est pas fini. À la 81e, on accorde un penalty à la Roma. Pellegrini peut sauver les meubles. Il fait face à Wojciech Szczęsny… qui gracie la Juventus d’un arrêt. Les Turinois ont les bras au ciel. Les rideaux peuvent se refermer pour de bon.

LE MOMENT

PHOTO CARLOS COSTA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Francisco Conceição (à droite) célèbre avec son père Sergio, qui est aussi son entraîneur.

La famille Conceição sait faire les choses en grand, et elle nous oblige à faire une première visite dans le championnat portugais cette saison.

Après avoir été mené 2-0 par Estoril, le FC Porto avait réussi à ramener tout le monde à la case départ avec un but égalisateur à la 84minute.

Et voilà qu’à la 87e, l’entraîneur du FC Porto, Sergio Conceição, décide de faire entrer en jeu… son fils, Francisco. Vous devinez la suite.

Le jeune homme de 19 ans s’en va marquer le but gagnant à la 89e, d’une vive frappe à l’embouchure. Euphorique, il accourt vers les lignes de côté, retire son maillot et s’en va célébrer dans les bras de son père.

Avec cette victoire à l’arraché, Porto a repris en bonne et due forme sa place de meneur dans la première division portugaise (47 points), à 3 points du Sporting, champion en titre.

L’HISTOIRE

PHOTO STÉPHANE MAHÉ, ARCHIVES REUTERS

Dimitri Payet et Cengiz Ünder, de l’Olympique de Marseille

Ça prenait bien un stade vide dû aux restrictions liées à la COVID-19 pour qu’une malédiction vieille de 44 ans ne soit finalement brisée.

Parce que voilà que l’Olympique de Marseille a finalement gagné (1-0) à Bordeaux. Ce n’était pas arrivé depuis 1977. Une statistique qui pourrait, comme le dirait notre chroniqueur Alexandre Pratt, faire exploser votre cerveau.

Trente-sept matchs. Ça aura pris 37 matchs et 16 169 jours avant que l’OM, une équipe qui a pourtant connu des années de gloire depuis, ne réussisse à s’imposer à nouveau dans l’enceinte des Girondins. À l’époque, Bordeaux jouait dans un autre stade, le Parc Lescure.

Les hommes du fougueux technicien Jorge Sampaoli ont réussi ce qui semblait historiquement impossible grâce à un but du Turc Cengiz Ünder à la 37minute. Marseille prenait ainsi la deuxième place de la Ligue 1 derrière le Paris Saint-Germain. Bordeaux se maintient tout juste devant les relégables, à la 17position.

LE BUT

« Celui-là, il était voulu ! », a déclaré Harry Winks après le match de FA Cup entre Tottenham et Morecambe, dimanche. Parce qu’étonnamment, ce n’est pas la première fois que le milieu de terrain anglais marque d’une frappe qui avait initialement les allures d’une longue passe. Il avait notamment catapulté le ballon d’une distance de 56 verges contre Ludogorets en Ligue Europa, la saison dernière.

Winks se tient devant le ballon pour un coup franc, pas très loin devant le drapeau de coin gauche. Il signale à ses coéquipiers de se tenir prêts. Mais ce ne sera pas nécessaire : il envoie le cuir en un lob parfait qui se loge dans le coin supérieur droit du filet.

Cette réalisation venait ragaillardir le moral de Tottenham, qui était alors mené 1-0 à la maison par un club de troisième division anglaise. Les Londoniens de la Premier League l’ont finalement emporté 3-1 et passent en seizièmes de finale de cette compétition à élimination directe.