(Edmonton) Sam Adekugbe a grandi à Calgary et a joué au soccer professionnel en Norvège, de sorte qu’il sait un peu comment affronter le mauvais temps.

Lorsqu’il s’est fait demander la température la plus froide dans laquelle il a joué un match, sa mémoire l’a ramené en Scandinavie.

« Probablement en Norvège, une petite ville appelée Tromso. La température a chuté à -15 », a relaté Adekugbe après la séance d’entraînement de l’équipe nationale du Canada à l’intérieur du Scottish Dome, lundi, dans le secteur sud de la ville d’Edmonton.

« C’était froid, mais nous avons survécu. »

Le Canada (3-0-4) se prépare à affronter le Mexique dans un match qui pourrait déterminer le détenteur du premier rang du classement de la troisième ronde des qualifications de la Concacaf en vue de la Coupe du monde de 2022 de la FIFA.

À l’heure actuelle, le Canada se classe troisième avec 13 points tandis que le Mexique (4-1-2) partage le premier rang avec les États-Unis avec un point de plus que la formation canadienne.

Vendredi dernier à Edmonton, le Canada a défait le Costa Rica 1-0 devant une foule de 48 806 spectateurs. Ce match a été disputé dans des conditions climatiques que certaines personnes dans la capitale albertaine qualifieraient de douces pour le mois de novembre, avec un mercure atteignant 1 degré Celsius.

Toutefois, Environnement Canada annonce de la neige forte en journée mardi, suivi d’une température qui pourrait se chiffrer à -11 Celsius au moment du coup d’envoi à 19 h, heure de l’Alberta. Et ça ne tient pas compte du facteur éolien.

Selon le défenseur Steven Vitoria, la température ne dérangera pas l’équipe.

« Nous avons grandi là-dedans. On faisait des blagues cette semaine ; ça nous ramène à notre enfance. Nous sommes excités. Nous ne chercherons pas d’excuses. Nous allons tout laisser sur le terrain, qu’il fasse soleil ou qu’il neige. »

Vitoria a ajouté que la température n’avait pas été en cause vendredi parce que l’appui du public à l’endroit du Canada a été si fort que les joueurs ont pu surfer sur une vague d’émotions.

« Nous ne l’avons pas vraiment senti, nous nous sommes servis de la chaleur de nos fans, et nous pensons que ce sera crucial demain soir. »

Des dirigeants de Soccer Canada ont confirmé que plus de 50 000 billets ont été vendus en prévision du duel de mardi.

L’entraîneur-chef John Herdman dit prévoir rien de moins qu’une guerre entre les deux clubs.

En juillet, au tournoi de la Gold Cup aux États-Unis, le Mexique a défait le Canada 2-1. Toutefois, la formation canadienne a arraché un verdict nul de 1-1 aux Mexicains au stade Azteca le 7 octobre dans le cadre du tournoi de qualification en cours.

« Le terrain aura la même allure, c’est un terrain étroit pour les deux matchs », a déclaré Herdman.

« Mais les conditions relatives à l’étroitesse du terrain, ça n’aura pas d’importance. Ce sera une véritable guerre. C’est ce que nous avons l’intention d’apporter. Les deux clubs veulent terminer au sommet du groupe d’ici la fin de l’année. »

Le terrain est étroit au stade du Commonwealth à cause de la piste d’athlétisme qui le ceinture. Pendant la séance d’entraînement au Scottish Dome lundi, on a réduit la largeur du terrain pour simuler les conditions au stade du Commonwealth.

De passage à Edmonton pour une annonce politique lundi matin, le premier ministre Justin Trudeau a rendu visite à l’équipe pendant l’entraînement.

« Je veux que vous sachiez à quel point nous sommes tous excités par ce que vous avez accompli, ce que vous allez continuer d’accomplir. Sachez que nous sommes vraiment, vraiment, vraiment tous derrière vous », a-t-il déclaré aux joueurs.

Le premier ministre leur a demandé s’ils croyaient que le temps froid et la neige leur donneront un avantage contre le Mexique.

« Ils n’aimeront pas ça », a répondu un membre de l’équipe.

« Ce n’est pas comme si vous vous étiez fait pousser de la fourrure. Personne ne va aimer ça, mais vous êtes un peu plus habitués ? », a demandé le premier ministre.

Les joueurs ont souri et acquiescé de la tête.

« Il nous a rappelé que nous sommes tous ensemble en tant que pays, et que nous partageons tous un but commun : d’élever le nom de notre pays aussi haut que nous le pouvons », a raconté Vitoria au sujet de la rencontre avec le premier ministre Trudeau.

Avec la contribution de Daniela Germano