Barbecues, chants, rires, et beaucoup de chandails noir et bleu… Les partisans du CF Montréal célébraient le retour à la maison de leur équipe avant même d’entrer dans le stade Saputo, samedi soir. Le party s’est poursuivi de plus belle dans les gradins, alors que la foule a eu droit à un remarquable spectacle…

En voulez-vous, des buts ? En voilà neuf ! Le CF, victorieux par la marque de 5-4, a offert toute une séance de soccer à ses 5000 partisans, réunis pour une première fois au stade Saputo depuis… trop longtemps.

En triomphant sur le FC Cincinnati pour la première fois depuis l’entrée de ce dernier en MLS, la formation montréalaise a augmenté à 6 sa séquence de matchs sans défaite, égalant un record. Deux autres records ont aussi été égalés : celui du nombre de buts dans un même match pour le CF et celui du nombre de buts par deux équipes dans un même match impliquant le CF en MLS. Une rencontre mémorable à tous égards.

Ça commençait déjà à grouiller autour du stade, deux heures avant l’affrontement.

« Ça fait du bien de revoir tout le monde, de chiller, d’entrer au stade… On espère une victoire, mais juste le fait de revoir tout le monde, ça fait du bien », a déclaré César Lopez, fidèle partisan depuis 15 ans, accompagnés d’une quinzaine d’amis.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

César Lopez (en maillot vert), en compagnie de ses amis

Sonia Fortier et Stéphane Philippe, eux, sont voisins de Samuel Piette. Et « il n’était pas question » qu’ils manquent cette soirée historique.

« Ça s’est organisé super vite, a résumé Mme Fortier. Nous, on était sur le piton. On a annulé tout ce qu’on avait : souper, terrasse, tout le kit, pour être ici. Il fallait être là pour eux. »

« [Samedi], c’est un retour à notre messe à nous ! », a ajouté son conjoint.

Quant à Raphaël Toulouse, il est descendu du Saguenay seulement pour assister au match. « Je pense qu’il n’y a pas fan plus fini que moi ! », a-t-il lancé.

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Des partisans étaient fin prêts pour un tailgate avant le match.

« Moi, je pense que les gars vont se défoncer, ce soir. Ils n’ont pas le choix », a pour sa part opiné Simon Willeme, qui, en compagnie d’autres supporteurs, se faisait cuire des burgers dans le stationnement extérieur.

Il n’avait pas tort.

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Des buts, et encore des buts

Le CF Montréal connaissait un début de match très respectable. Il a touché le poteau à deux reprises dans les 9 premières minutes, gracieuseté des milieux de terrain Joaquín Torres et Mathieu Choinière. Mais c’est le FC Cincinnati qui a marqué le premier, et pas qu’une fois. Plutôt deux.

D’abord, dès la 6minute, Luciano Acosta a soutiré le ballon à Wanyama au haut de la surface de réparation, avant de le remettre à Haris Medunjanin, qui en a profité pour faire 1-0. Puis, à la 14e, le gardien du CF James Pantemis a pris un peu trop de temps à remettre à un coéquipier. Brenner s’est dirigé droit sur lui pour doubler l’avance des siens.

Le CF Montréal n’avait cependant pas dit son dernier mot. La foule, très énergique, a-t-elle contribué à le réanimer ? L’attaquant Mason Toye a marqué son 5e de la saison d’une tête à la 21minute de jeu. Lassi Lappalainen et Victor Wanyama ont tous deux obtenu une passe sur la séquence.

Joaquín Torres, flamboyant, n’aurait certainement pas pu demander mieux pour inscrire son premier de la saison que de le faire devant la foule montréalaise.

À la 33minute, il a sauté sur un généreux retour du gardien Kenneth Vermeer après un botté de Wanyama pour créer l’égalité 2-2.

Les rebondissements ne faisaient alors que commencer. À la 42minute, le défenseur du FC Cincinnati Gustavo Vallecilla a fait dévier un coup franc de son coéquipier Álvaro Barreal pour faire 3-2.

À l’issue de la première demie, Cincinnati avait marqué sur chacun de ses trois tirs cadrés, même si le CF Montréal avait été en possession du ballon 65 % du temps et réussi 89 % de ses passes…

Pas de repos

À leur retour pour la deuxième demie, les visiteurs semblaient déterminés à maintenir leur fiche parfaite contre le CF Montréal. Mais ce dernier, tout aussi motivé, sinon plus, ne s’est pas laissé faire.

Brenner a marqué son deuxième du match d’un botté du pied droit pour faire 4-2 dès les premières secondes de la deuxième demie. Puis c’est là que les choses se sont gâtées. À la 66minute, Mason Toye a obtenu un penalty, gracieuseté du gardien adverse, et en a profité pour porter la marque à 4-3.

Et à la 74e, Ahmed Hamdi a inscrit son premier de la saison sur une jolie passe de Torres – encore lui – à l’entrée de la surface de réparation.

Hamdi n’en avait pas terminé. Il a marqué de nouveau à la 86minute, donnant l’avance au CF. La foule, toujours bruyante, a montré son appréciation à la troupe de Wilfried Nancy. Une pièce pyrotechnique a même atterri sur le terrain.

Les joueurs ont salué leurs partisans, tous debout, à l’issue de la rencontre. C’était la première fois depuis juillet 2018 que l’équipe remportait trois matchs d’affilée.

Le match « le plus fou »

« C’est une bonne histoire ! a lancé Nancy en conférence de presse après le match. Parfois, on dit que ces matchs sont difficiles à supporter en tant qu’entraîneur. Mais j’ai envie de dire que je fais aussi ce métier pour ça. C’est aussi un peu l’histoire de ce qui se passe avec l’équipe. C’est très bien, je suis fier pour les joueurs. »

Mason Toye, meilleur marqueur de l’équipe avec 6 buts en 8 matchs, a abordé l’intensité de la foule montréalaise.

C’est le match le plus fou dans lequel j’ai été impliqué. Même pas proche ! […] Les partisans ont été merveilleux. Ils étaient 5000, mais on en discutait dans le vestiaire tantôt et ça sonnait comme 15 000 spectateurs au minimum. Je ne peux qu’imaginer devant un stade plein. Ce sera électrique.

Mason Toye

« Pour une raison quelconque, personne dans l’équipe ne pensait qu’on allait perdre ce match, a-t-il laissé entendre. On ressentait cette sensation qu’on allait trouver une manière de l’emporter. C’est à l’image de notre mentalité : on trouve une façon d’arriver à notre but. »

Rudy Camacho, calme, a comparé le match à un duel de ping-pong.

« On a donné beaucoup de cadeaux, je suis un peu déçu de ça, a-t-il évoqué. Mais on doit être heureux du caractère démontré. On a su renverser le pointage et on va retenir ça. Le soutien de nos supporteurs a beaucoup aidé. »

Rappelons que Kamal Miller, Samuel Piette et Romell Quioto étaient tous absents en raison de leur participation à la Gold Cup. Kiki Struna ne jouait pas non plus.