Il a semblé que Thierry Henry a pris un peu plus de temps que d’habitude avant de se présenter pour sa visioconférence habituelle d’après-match. Quand il s’est finalement pointé, il n’a cessé de se lancer des flèches pour une défaite qui a non seulement été décevante, mais qui pourrait s’avérer coûteuse.

L’Impact de Montréal s’est compliqué l’existence dans sa lutte pour une place dans les séries éliminatoires de la MLS à la suite d’un revers de 3-1 contre le New York City FC, samedi soir au Yankee Stadium.

Après avoir joué de façon plus que respectable pendant environ 65 minutes, aidés par un solide départ en deuxième mi-temps, les joueurs de l’Impact ont concédé trois buts en moins de 20 minutes.

Jesus Medina, à la 68e minute, Maximiliano Morales, une quinzaine de minutes plus tard, et Tony Rocha à la 87e minute, ont réussi les buts du NYCFC (9-8-3), qui était pourtant privé de cinq titulaires réguliers.

Romell Quioto a marqué le seul but de l’Impact, son septième cette saison, dans une cause perdue, à la 89e minute.

« C’est ma faute », a maintes fois déclaré Henry, en français et en anglais.

« Le fait d’être rentré (à Montréal après le match du week-end dernier), les choix tactiques. Il y a plein de trucs qui font que ce n’est pas toujours évident. Comme je l’ai dit, cette équipe est en train de faire énormément d’efforts sur le plan émotionnel, sur le plan physique aussi. Voilà, le capitaine du bateau, c’est moi. C’est ma faute », a-t-il ajouté, à la fin de sa visioconférence.

Après la victoire contre l’Inter Miami samedi dernier, les joueurs de l’Impact sont rentrés à Montréal, à l’exception de ceux qui devaient soigner des blessures. Ils ont dû respecter une quarantaine avant de tenir une première séance d’entraînement jeudi, au New Jersey, en prévision du match de samedi.

« Le repos a été vraiment bon mais aussi, un repos un peu plus long peut nuire un peu à l’équipe. Mais nous en avions besoin et c’était notre tâche de revenir en forme et prêts à nous entraîner et nous préparer pour ce soir. De toute évidence, nous ne l’avons pas fait. La sensation n’est pas bonne », a déclaré le défenseur Joel Waterman.

Malgré ce revers, l’Impact (7-11-2) demeure au neuvième rang dans l’Association Est, deux points devant l’Inter Miami CF (6-11-3), et devant le Fire de Chicago (5-8-6).

Il reste trois matchs au calendrier de l’Impact, à commencer par un rendez-vous pas commode contre Nashville SC mardi soir au Red Bull Arena.

« Ce qui est bien dans le football, c’est qu’il y a toujours un match pour récupérer ça. On a un match mardi contre une équipe qui est difficile à manœuvrer, une équipe solide et qui est vraiment combative. À nous d’essayer de bien gérer tout ça. Ça ne va pas être facile. C’est des fois mieux de jouer tout de suite pour pouvoir passer à quelque chose d’autre », a mentionné Henry.

Un départ moins convaincant

Une semaine après avoir offert un début énergique et spectaculaire contre Miami, l’Impact a été peu actif pendant la première vingtaine de minutes de jeu, laissant ses rivaux contrôler le ballon et prendre place en zone montréalaise.

Le gardien James Pantemis a dû réaliser un bel arrêt, à l’aide d’un plongeon vers sa gauche, sur un tir de qualité de Gary Mackay-Steven, à la 18e minute de jeu.

Après la demi-heure, on a senti l’Impact un peu plus dynamique, au point de gruger dans le temps de possession, que dominait largement le NYCFC.

La formation montréalaise a bien entamé le premier quart d’heure de la deuxième mi-temps et Quioto a eu deux occasions en or de briser l’égalité de 0-0.

À la première, à la 61e minute, son tir à bout portant, du flanc gauche, a été stoppé par Johnson avant de donner sur la tige verticale. À la 64e minute, Quioto a tiré plusieurs mètres par-dessus la barre horizontale, au terme d’une poussée à deux contre un avec Samuel Piette.

Quelque quatre minutes plus tard, Medina ne ratait pas sa chance, sautant sur un ballon libre après une talonnade inefficace de Rudy Camacho.

« C’est un ballon qui doit être dégagé, c’est une erreur individuelle et encore une fois, ça nous arrive. Comprenez bien, ce n’est pas pour accabler le joueur », a analysé Henry.

« Un match qu’on avait en main. On doit marquer bien longtemps avant et on s’est mis encore une fois en difficulté. Encore une fois, je prendrai la faute. C’est ma faute. Peut-être qu’on aurait dû rester, s’entraîner. »

Inséré à la place de Camacho à la 73e minute, Maximiliano Urruti est venu bien près d’égaler la marque mais son tir, décoché d’un geste vif du talon, après une passe de Quioto, a été bloqué par Johnson.

L’Impact s’est effondré lors des 15 minutes suivantes, et Morales et Rocha ont mis fin aux espoirs de l’Impact dans ce match avec deux buts en quatre minutes.