(Montréal) Il y a un peu moins de trois ans, Romell Quioto avait le privilège de jouer avec l’un des plus grands clubs du Honduras, son pays d’origine. À compter de mardi soir, cette équipe, le CD Olimpia, deviendra un ennemi à écarter, en route vers les demi-finales de la Ligue des Champions de la Concacaf.

Après deux matchs en MLS, dont le plus récent samedi à Dallas, l’Impact de Montréal renouera avec ce tournoi à saveur internationale lors du duel aller au Stade olympique.

Et Quioto retrouvera une formation avec laquelle il a connu du succès pendant quatre saisons, entre 2013 et 2017, avant de plier bagages vers la MLS et le Dynamo de Houston. En 2014-2015, il a notamment amassé 17 buts en 35 matchs dans la Ligue nationale du Honduras.

À quelque 24 heures de ce premier match, Quioto a parlé de son ancienne équipe avec pondération et retenue, notamment lorsqu’il s’est fait demander jusqu’à quel point ses années passées avec le CD Olimpia pourraient procurer un avantage à l’Impact.

« Ce sera une belle expérience de jouer contre cette équipe-là, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à laquelle participaient aussi l’entraîneur-chef Thierry Henry et le défenseur central Rod Fanni. »

« Je connais beaucoup les joueurs, individuellement, et on verra sur le terrain si on est capable d’en prendre avantage », a-t-il ajouté à l’aide d’un interprète.

Or, voilà un jeu qui pourrait se jouer à deux, du moins si l’on se fie à un commentaire de l’entraîneur-chef du CD Olimpia, Pedro Troglio, lors de la conférence de presse qui a suivi.

« C’est correct qu’il leur donne de l’information. Mais nous le connaissons aussi, et nous avons des informations sur eux. »

Une équipe attrayante… et acharnée

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Romell Quioto frappe le ballon de sa tête devant le défenseur du Saprissa Deportivo, Jean Carlo Aguero, au Stade olympique

Un peu comme c’était le cas pour le Deportivo Saprissa au Costa Rica, le Club Deportivo Olimpia est considéré comme la plus grande équipe de soccer du Honduras grâce, entre autres, à ses 31 titres de champions.

Et pour un adolescent qui jongle avec un ballon de soccer dans ce pays d’Amérique centrale, ce club devient inévitablement une cible.

« Quand j’ai grandi, je jouais dans la rue, je m’amusais et je ne savais pas vraiment c’était quoi. Une fois que j’ai commencé à me développer et à jouer plus sérieusement, j’ai éventuellement eu le privilège de jouer là-bas. Je me considère chanceux », a-t-il déclaré.

De son côté, Henry sait que son équipe se mesurera à une formation reconnue pour ne jamais abandonner. L’équipe du Honduras l’a démontré lors de la première ronde de la Ligue des Champions contre les Sounders de Seattle en effaçant, tardivement, des déficits lors de chacun des deux matchs, dont le duel retour sur le terrain des monarques de la MLS.

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Thierry Henry

« Avec le staff, on a bien regardé aussi ce qu’il y a à faire contre cette équipe, une équipe pas évidente à manœuvrer. N’oublions pas qu’elle a sorti les champions de la MLS. Ce n’est pas à négliger. Donc, une équipe à respecter, puissante, très bonne sur les coups de pied arrêtés, une équipe qui se bat jusqu’à la fin. On est en train d’étudier, il fallait penser au match de Dallas. On s’est bien sûr projeté sur le match contre Olimpia. On fait notre travail. »

Contrairement à la ronde des huitièmes de finale contre Saprissa, l’Impact amorcera ce duel face au Honduras à domicile, ce qui, aux yeux des observateurs, peut s’avérer un désavantage.

« Je ne me préoccupe pas vraiment de jouer à domicile où à l’étranger, a répondu Henry. Il nous faut bien jouer. J’ai participé à des matchs où les gens pensaient que nos équipes allaient connaître du succès à domicile mais pas à l’étranger, ou à l’étranger et pas à domicile. Je ne pense pas trop à ça et je n’y porte pas beaucoup d’attention. Ce qui importe, c’est de préparer le match. Il faut s’adapter à la situation. »

« Ce que tu veux, en général, c’est de partir à l’extérieur avec quelque chose. Ou revenir chez toi avec quelque chose peu importe la situation », a plus tard noté Henry.

« Le truc parfait c’est quand tu marques (des buts) et quand tu n’en prends pas. Ça c’est sûr. Il y a des matchs où, oui, tu as l’impression que tu t’es mis à l’abri et au retour tu rentres à la maison des fois avec une grosse déception. À nous de jouer ce match et on verra ce qu’on peut ramener chez eux. Et on jouera celui-là aussi là-bas. »