On avait quitté Simon Lemire au moment de sa quête d'un contrat avec le Toronto FC, au début de l'année 2018. On l'a retrouvé, il y a quelques semaines, en tant que dirigeant d'une jeune firme-conseil en marketing.

«C'est un changement de carrière assez drastique et qui s'est fait assez tôt, lance l'ancien joueur du FC Montréal (USL), âgé de 22 ans. Beaucoup de personnes me disent: "Ah oui, tu étais athlète professionnel et tu es encore jeune. Ça doit te manquer, ça doit être difficile?" Oui, évidemment que ce n'est pas facile, mais ce travail m'a permis de tourner la page plus en douceur.»

Avant de tourner cette page, justement, Lemire a bien tenté de prolonger sa carrière. Après la disparition du FC Montréal, la filiale USL de l'Impact, il s'est d'abord rendu en Europe. «J'ai évolué au Portugal et en France pendant quelques mois. Ça a été une expérience extraordinaire, mais on sait que le soccer européen est assez compliqué, surtout au niveau des agents et des connexions.»

Lemire est rentré au Canada au cours de l'année 2017. L'hiver suivant, il a décroché un essai avec le Toronto FC où il a subi une déchirure d'un muscle ischiojambier. À son retour à Toronto, après la rééducation, il a pris conscience de certaines limites. «On aurait dit que mon corps ne réussissait pas à combattre toutes les blessures que j'ai eues dans ma jeune carrière. En plus, les blessures ont touché ma motivation et mon niveau était un peu moins au rendez-vous à cause de ça», reconnaît-il.

Que fait-on alors quand son rêve de demeurer dans le monde professionnel s'évapore si jeune? Lemire, lui, a eu la chance de trouver une réponse assez rapidement. Au cours d'un dîner, il a croisé Anthony Lacoste, un entrepreneur qui avait lancé Lakhos, une firme-conseil spécialisée en marketing. 

Au fil des discussions, il lui a proposé d'embarquer dans l'aventure. «Très vite, j'ai pris la décision d'accepter. Je pense que c'était le bon moment dans ma vie. J'avais envie d'y aller all-in dans ce nouveau défi, explique Lemire qui avait commencé un certificat en marketing à l'Université McGill au moment de l'offre.

«À la base, le monde de l'entrepreneuriat m'intéresse. Quand j'étais jeune, je voulais évidemment devenir athlète professionnel. Mais pour l'après-carrière, je disais que je voulais avoir quelque chose à moi, quelque chose que je pourrais faire grossir avec des objectifs et des défis, poursuit-il. Quand l'opportunité d'Anthony est arrivée, je savais que je voulais rester impliqué dans le sport, auprès des jeunes sportifs pour les aider à connecter avec les bons clubs et les bonnes personnes.»

Lemire occupe le rôle de vice-président responsable du développement des affaires. Il réfléchit notamment à la création d'une division chargée du marketing sportif d'athlètes. Dans ce processus, son passé de sportif professionnel lui est fort utile, avoue-t-il. «Oui, il y a une ressemblance avec le monde du sport. En entrepreneuriat, il faut aussi beaucoup travailler, faire preuve de persévérance et avoir cette capacité à créer sa propre chance. Je sens que je l'ai. Anthony a fait en sorte que je comprenne que je l'ai. 

«Je me lève le matin et j'ai vraiment envie de tout donner. Ça ressemble à ce qui m'animait, avant, quand j'étais un joueur. Mais au lieu de m'entraîner sur le terrain, je vais au bureau pour réfléchir, pousser les choses afin de faire grossir la compagnie et celles des autres.»

Photo François Roy, La Presse

Simon Lemire a mis un terme à sa carrière professionnelle pour se lancer dans le monde des affaires.