(Montréal) Dans tous les sports, individuels ou collectifs, il y a des défaites qui laissent une bonne impression. Mais il y a aussi des victoires qui ne peuvent pleinement satisfaire. Comme celle de l’Impact de Montréal, mercredi soir, au stade Saputo.

Lors de sa rencontre avec les journalistes après le gain de 2-1 face au Cavalry FC lors du match aller de la demi-finale du Championnat canadien, l’entraîneur-chef Rémi Garde a émis des propos que ses joueurs auraient sans doute aimé entendre.

Il a d’abord rappelé l’essentiel, soit que l’Impact a gagné le match. Il a aussi manifesté sa confiance en ses joueurs en vue du duel retour, mercredi soir prochain, à Calgary.

Pour bien illustrer la performance de sa troupe, il aurait pu énumérer certaines statistiques, comme les 19 tirs tentés (contre six), les neuf tirs cadrés (contre un seul), le temps de possession de 63,3 % et un taux de réussite de 86 % des passes tentées, qui auraient toutes dû se traduire par une victoire beaucoup plus décisive.

Philosophe et aussi habile à jongler avec les mots qu’il pouvait l’être avec le ballon rond pendant sa carrière de joueur, Garde a toutefois évité de parler de déception. Il a plutôt employé le mot « regrets » face à ce but concédé avec un peu plus de 20 minutes à jouer au temps réglementaire alors que ses joueurs exerçaient un plein contrôle de la rencontre.

Ce but place l’Impact dans une position un peu plus inconfortable contre une formation qui est supposée faire partie d’une ligue de calibre inférieur, qui, dans les faits, a tout à gagner en se mesurant à des équipes de la MLS, et qui rêve une fois de plus de jouer les trouble-fête comme elle l’a fait en juillet en éliminant les Whitecaps de Vancouver lors de la ronde précédente.

Dans ses commentaires d’après-match, Garde a admis qu’il voulait gagner ce duel contre le Cavalry FC, que c’était important à ses yeux. Il a aussi dit qu’il veut se rendre jusqu’à la finale du Championnat canadien, le mois prochain.

Pour atteindre cette étape et mériter son billet pour une autre série aller-retour qui l’opposerait, en principe, au Toronto FC, Rémi Garde aura d’importantes décisions à prendre au sujet de l’utilisation de son personnel, tout particulièrement Ignacio Piatti.

Car il ne faut pas l’oublier, l’Impact a une autre cible en tête : les séries éliminatoires de la MLS, une cible loin d’être acquise et qu’elle ne peut pas se permettre de rater.

Le sprint final s’amorcera samedi à Chicago, contre une formation que l’Impact peut et doit vaincre pour, à tout le moins, consolider sa sixième place au classement de l’Association Est ou l’améliorer.

Les acquisitions de Bojan Krkic et de Ballou Tabla, annoncées mercredi, viendront donner à Garde des munitions additionnelles. Elles s’ajoutent au retour du milieu de terrain Samuel Piette et à un Piatti incisif depuis qu’il est rétabli de toutes ses blessures.

À une question d’un journaliste, Garde a reconnu que l’impact de Piatti dans sa formation se comparait un peu à l’ajout de sang neuf pendant la période des transferts, compte tenu de la longue absence de l’Argentin cette année.

« Il a manqué à l’appel très, très longtemps. Nous avons compensé, nous avons essayé de compenser. Je pense que nous avons laissé pas mal de plumes à essayer de trouver d’autres solutions. Il y a des joueurs qui ont pris le relais, je dirais le groupe a pris le relais. Mais c’est vrai que quand vous avez un joueur comme ’Nacho’ qui est capable de supporter beaucoup de choses, de sentir le jeu de l’équipe, de lire le jeu et bien sûr de marquer, quand il n’est pas là pendant les trois quarts de la saison, les choses sont plus difficiles. »