En prenant la mesure des Sounders de Seattle grâce au doublé de Saphir Taïder tard en deuxième demie mercredi soir au stade Saputo, les joueurs de l’Impact de Montréal et l’entraîneur-chef Rémi Garde peuvent aborder la pause internationale le cœur un peu plus léger. Car une autre défaite à domicile, après le fiasco de samedi dernier contre l’Orlando City SC, aurait pu avoir des conséquences néfastes à long terme pour la formation montréalaise.

Il est d’ores et déjà assuré qu’à la reprise des activités de la MLS, le 22 juin, l’Impact (8-7-3, 27 points) partagera le deuxième rang de l’Association Est avec D. C. United, et possiblement les Red Bulls de New York, si ces derniers l’emportent contre l’Union de Philadelphie samedi soir.

À première vue, c’est un exploit digne de mention que l’Impact se retrouve si haut au classement avec toutes les embûches qui se sont dressées sur sa route. L’entraîneur-chef de la formation montréalaise y a fait allusion après le match de mercredi lorsqu’il a dressé un bilan de cette première tranche du calendrier.

« On a connu énormément de difficultés, beaucoup de pépins, des blessés, des suspendus, 11 déplacements sur 18, ce qui est beaucoup. Et malgré tout, on est là. On a gagné pas mal de matchs. On a renversé des situations où, peut-être, on était très en difficulté, mais on ne s’est pas désuni », a déclaré Garde.

Ce dernier était visiblement fier du fait que ses joueurs n’ont pas subi deux défaites consécutives jusqu’à maintenant cette saison. Par contre, ils ont gagné deux matchs de suite une seule fois en 2019 — les 24 et 28 avril — et ils ont rarement joué deux bonnes demies lors d’une même rencontre.

Si l’on se fie à la deuxième moitié du bilan de Garde, ce dernier ne le sait que trop bien, même si dans l’ensemble, il est satisfait du rendement de sa troupe.

« Je pense qu’il y a un esprit qui, parfois, est défaillant. On a vu la semaine dernière que quand il y a défaillance, ce n’est pas possible de gagner les matchs. Mais globalement, si on prend les 18 matchs qu’on a joués, on a été très solide, très uni, très fort. Et je continuerai à me battre pour que l’équipe soit plus importante que les individualités parce que c’est ma nature profonde. C’est un sport collectif, donc ça veut dire qu’on doit être tous ensemble et qu’on doit travailler fort les uns pour les autres. »

Des incertitudes

Au premier abord, l’Impact profitera d’un calendrier plus avantageux au retour, avec 10 matchs sur 16 au stade Saputo. Toutefois, il faut ajouter deux parties aller-retour dans le cadre du Championnat canadien, les 10 et 24 juillet, et deux autres durant la première moitié du mois d’août si l’Impact sort victorieux du premier duel.

Et comme si l’équipe montréalaise n’avait pas déjà assez voyagé, cette participation au Championnat canadien pourrait nécessiter des randonnées dans l’Ouest canadien, à Edmonton, Calgary ou Vancouver.

Ce retour à l’action de l’Impact sera finalement assez chargé et s’amorcera, on le rappelle, en l’absence d’Ignacio Piatti, une absence qui risque de se prolonger jusqu’au mois d’août.

Par ailleurs, qu’en sera-t-il de Samuel Piette et de Zachary Brault-Guillard, qui représenteront le Canada à la Gold Cup ? La formation canadienne jouera ses trois matchs de la phase de groupe entre les 15 et 23 juin. Si le Canada se qualifie pour la phase éliminatoire — un scénario plausible —, il devra disputer, au minimum, un autre match le 29 juin, à Houston.

Et est-ce que l’Impact pourra compter sur Omar Browne (Panama) et Daniel Lovitz (États-Unis) plus tôt que tard, quand on sait que le tournoi de la Gold Cup se terminera le dimanche 7 juillet, soit 11 jours après la reprise des activités en MLS ? Le nom de Lovitz a été retenu par l’équipe américaine en vue d’un tournoi où elle pourrait faire un bon bout de chemin devant ses supporters.

Bref, il reste encore beaucoup de points d’interrogation chez l’Impact et la lutte sera plus féroce que jamais au retour. D’autant plus que la grande majorité des formations de l’Association Est disputeront les matchs qu’elles ont en banque par rapport à l’équipe montréalaise, et que plusieurs d’entre elles ne sont pas si loin derrière.