Le camp d'entraînement est l'occasion d'oublier la saison précédente, de déclarer ses ambitions et de tenter de se positionner favorablement en vue du début de campagne à venir. À travers leurs mots, voici la situation de trois jeunes joueurs locaux, Maxim Tissot, Jérémy Gagnon-Laparé et Anthony Jackson-Hamel.

Maxim Tissot

La saison 2015 de Tissot a pris une délicate tournure dans le dernier tiers de la saison. Après une seule apparition lors des 10 derniers matchs du calendrier, il n'est pas entré en jeu lors des séries éliminatoires. Évidemment, la période n'a pas été facile à vivre pour le numéro 51.

« Mauro a fait un bon travail en faisant en sorte que ceux qui ne jouaient pas beaucoup restaient impliqués. Il nous parlait beaucoup, il nous disait qu'il se souvenait encore de nous et qu'il aurait peut-être encore besoin de nous. C'est dur de conserver le moral quand tu ne joues pas, mais il a su tous nous garder dans la même direction. »

Sous les ordres de Frank Klopas, c'est au poste de milieu gauche que Tissot a majoritairement été utilisé. Pour Mauro Biello, Tissot entre plutôt dans l'équation de la défense. Ce changement implique un retour aux sources pour celui qui avait été nommé meilleur défenseur dans la Ligue canadienne de soccer (LCS), en 2012.

« Mauro m'a dit qu'il me voyait en tant que défenseur alors qu'avant, ce n'était pas si clair. On m'avait dit la même chose l'année précédente, mais après trois matchs, j'avais commencé milieu gauche. Je connais les attentes du staff puisqu'on s'est rencontrés à Orlando. Le tout est de jouer des matchs, car j'ai peu évolué comme défenseur dans les dernières années. Il me manque juste le rythme des matchs. »

Tissot, qui commence la dernière année de son contrat, a conclu sa saison 2015 avec une performance difficile contre le Fire de Chicago, au mois de septembre. Il espère rapidement retrouver les automatismes que requiert cette position.

« Ça se perd un peu dans le timing où des fois, tu es un peu en retard. C'est ce qui m'est arrivé contre Chicago où [Patrick] Nyarko est un gars rapide. Dans les automatismes à retrouver, il faut bien fermer l'espace sur le porteur du ballon. Offensivement, je trouve que c'est facile, surtout avec le système de Mauro. Il veut que les latéraux soient impliqués et cela cadre bien avec ce que je peux amener. Je sais qu'il y a du travail à faire, mais c'est un bon défi et je suis prêt à le relever. »

Jérémy Gagnon-Laparé

« Un pas en arrière pour aller vers l'avant, ensuite. » Voilà comment le jeune milieu axial de 20 ans a vécu son prêt au Fury d'Ottawa (NASL), la saison dernière. Après avoir digéré ce choix, il a été surpris par la qualité de l'environnement ottavien.

« Mauro était venu me voir et il m'a dit qu'Ottawa me voulait puisqu'il leur manquait du personnel en milieu de terrain. Après une petite réflexion, je voyais que c'était une bonne occasion de travailler et d'apprendre dans un environnement légèrement différent. Au début, j'étais un peu sceptique. Ce n'est pas que je le voyais comme une punition, mais cela voulait dire qu'il n'y avait pas beaucoup de chance que je joue ici. »

Du point de vue de l'effectif, la concurrence sera de nouveau très féroce en milieu de terrain. Gagnon-Laparé, qui a disputé 18 maigres minutes en 2015, espère tout de même avoir de plus grandes responsabilités. Aura-t-il sa chance en fin de match, en Championnat canadien ou lorsque la rotation sera nécessaire ?

« J'ai pensé un peu à un autre prêt. Pendant l'entre-saison, je ne savais pas qui allait partir et qui allait revenir. Mais, quand la saison a recommencé, on a fait un bilan avec les entraîneurs et, à partir de là, je me suis concentré à 100 % sur le groupe, ici. Et je pense réellement que, cette année, il y a quelque chose d'intéressant à faire. Jusqu'ici, le camp se passe bien, je suis content de ce que j'apporte. Je dois continuer à forcer la main des coachs entraînement après entraînement. Je me considère bien dans le groupe, je crois que j'ai ma place. »

Dans le système de Mauro Biello, Gagnon-Laparé juge avoir de belles munitions en milieu de terrain. Parmi les trois axiaux, il peut autant se démarquer par son travail défensif que par ses aptitudes offensives.

« Le système actuel permet d'avoir plus de milieux axiaux que si tu joues dans un 4-4-2. Encore là, je me vois aux deux postes dans le 4-3-3 : en milieu défensif ou en tant que milieu boîte-à-boîte. Je pense qu'il y a un peu moins de joueurs, dans le groupe, qui ont vraiment un profil de milieu récupérateur. Il y a Marco [Donadel], mais après, les autres sont plus entre les deux, comme des numéros 8. Je peux faire le travail un peu comme Marco le fait. J'essaie de lui parler et de lui demander des conseils. »

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Jérémy Gagnon-Laparé espère avoir de plus grandes responsabilités cette saison.

Anthony Jackson-Hamel

Parmi toutes les luttes du camp, celle des attaquants a retenu l'attention. Tandis que Didier Drogba se préparait dans son coin, les Cameron Porter, Anthony Jackson-Hamel, Romario Williams et compagnie menaient une bataille pour le poste de numéro 2. Contre les Red Bulls de New York, puis face au FC Montréal (USL), Porter a été titularisé.

« Je vise la place de deuxième attaquant, mais je ne suis pas le seul. Je ne dirais pas que je suis devant ou derrière Porter. On est au camp, en préparation, il n'y a pas de position encore fixée. Je veux montrer que j'ai ma place derrière Didier. [...] On a tous des atouts différents. Je pense que mon physique peut m'aider beaucoup. Après, il y a aussi ma rapidité qui me permet de battre la défense adverse. »

Au moins, cette fois, Jackson-Hamel ne suit pas le camp depuis l'infirmerie. Contrairement à la saison dernière, dont le début avait été gâché par une hernie sportive, le jeune attaquant a mis les bouchées doubles dès le premier jour. Mais il ne ressent pas de pression, malgré la concurrence.

« L'an dernier, j'étais revenu après la Ligue des champions. C'était dur de revenir et de faire sa place avec des gars qui l'avaient déjà faite. L'année précédente, je n'avais pas signé mon contrat avec l'Impact. C'est la première fois que j'ai à prouver que ma place est bien ici. Mais j'en profite et je suis prêt. »

Photo Graham Hughes, archives La Presse Canadienne

Anthony Jackson-Hamel ne ressent pas de pression malgré la concurrence.