C'est à l'autre bout du pays, sur le terrain des Whitecaps de Vancouver, que l'Impact espère gonfler son palmarès en championnat canadien, et guérir les maux qui l'affligent depuis trois semaines. Le onze montréalais a-t-il les moyens de retrouver la Ligue des champions en prenant le dessus sur l'une des meilleures équipes de la MLS?

Marquer obligatoirement

L'Impact devra nécessairement marquer pour obtenir sa qualification pour la Ligue des champions. Une victoire ou un match nul supérieur à 2-2 sont les scénarios qui lui rouvriraient les portes de la compétition continentale au terme des 90 minutes. «Si je raisonne logiquement, on y va comme si on tirait de l'arrière. Avec la règle du but à l'extérieur, on commence le match comme si on était perdants, a rappelé Wandrille Lefèvre. D'une certaine manière, on va devoir ouvrir et faire le jeu même si cela dépend de ce que Vancouver proposera.»

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«Nous devrons rester organisés. Je m'attends à un début de match très rythmé des Whitecaps, a ajouté Frank Klopas. On devra être prêts, garder un peu le ballon, contrôler le tempo et, surtout, ne pas accorder de but.»

Une question de mentalité

Entre la claque reçue contre l'Union de Philadelphie samedi au stade Saputo et ce match à Vancouver, l'Impact n'aura pu s'entraîner qu'à une seule reprise. La liste des aspects à corriger s'accumule pourtant: plus de volonté, plus de diversité offensive ou plus de mouvements avec et sans le ballon. C'est surtout dans la mentalité que Klopas aimerait voir son équipe opérer un virage à 180 degrés. «En Ligue des champions, on savait qu'on affrontait un adversaire ayant un budget plus élevé. Il y avait cette mentalité où c'était le tout pour le tout. C'est ça qu'on doit avoir à tous les matchs. Je sais que ce n'est pas un état d'esprit facile à maintenir toute la saison, mais si on y parvient... on est une bonne équipe.»

Au premier rang

Les Whitecaps ont brièvement pris le premier rang de la MLS, ce week-end, avant la large victoire du Galaxy de Los Angeles aux dépens du New York City FC. Chose plutôt étonnante, l'équipe de Carl Robinson est la plus efficace sur les terrains adverses (23 points), mais seulement au milieu du peloton à domicile (22 points). Elle a tout de même battu les Earthquakes de San Jose, le Real Salt Lake et le FC Dallas lors des trois derniers duels au BC Place. «Ils n'ont pas le même style à l'extérieur qu'à domicile; ce sera difficile, mais pas impossible pour nous, a souligné Laurent Ciman. De plus, à domicile, ils jouent sur un synthétique. Ils ont l'habitude et ça va plus vite.»

Trop prévisible?

Oui, l'Impact savait que l'Union, samedi, allait jouer bas et lui laisser le contrôle du jeu dans de grandes proportions (65%). Tout le monde comprend qu'il s'agit du meilleur moyen de le priver de son efficacité sur les transitions offensives. Samedi, Klopas a regretté que ses joueurs ne respectent pas le plan de match, que ce soit dans le manque d'exploitation de la largeur, les changements d'aile, la qualité des centres ou dans la circulation. «Quand on ne fait pas circuler le ballon assez rapidement, les choses deviennent un peu prévisibles. Mais ce n'est pas facile non plus quand l'adversaire défend à 10 derrière avec l'intention de contre-attaquer, a- t-il tempéré. Nous devons être patients et nous l'étions, mais, dans les derniers mètres, il nous manquait peut-être ce changement de rythme, cette explosion et quelque chose de spécial qu'un [Nacho] Piatti peut apporter.» Pas de chance, l'Impact devra encore se débrouiller sans lui ce soir et à Toronto, samedi.

Une période cruciale

Si l'Impact n'a pas perdu de terrain au classement, malgré ses récentes performances, c'est aussi en raison de la faiblesse de l'Association de l'Est. Derrière lui, Orlando City et NYCFC connaissent des problèmes typiques d'équipes d'expansion tandis que le Fire de Chicago et l'Union peinent à trouver de la constance. Mais que se passerait-il si les Montréalais négociaient mal les trois prochaines semaines? Après Vancouver, l'Impact se déplacera à Toronto, recevra le Fire avant de mettre le cap sur la Californie pour y affronter le Galaxy et les Earthquakes. «Il reste 12 matchs. Tous les matchs sont cruciaux, maintenant», a rectifié Klopas en embrayant sur la récente séquence à domicile conclue par un match nul et deux défaites. «Maintenant, on ne peut presque plus perdre le moindre point à domicile et on devra gagner quelques matchs à l'étranger.»