Le 1000e match de Wenger sur le banc d'Arsenal a viré au cauchemar (6-0) chez le leader Chelsea samedi lors de la 31e journée du Championnat d'Angleterre qui plombe les derniers espoirs de titre des Gunners, distancés par Liverpool et doublés par City.

L'équipe de Jose Mourinho reste un leader solide avec 69 points et quatre d'avance sur les Reds et six sur les Citizens, qui ont eux suivi le rythme, respectivement à Cardiff (6-3) et contre Fulham (5-0).

Ridiculisés et plus maîtres de leur avenir, les Gunners (4e, 62 points) chutent donc du podium pour la première fois depuis début septembre. La faute à sept petits points pris seulement en six matchs depuis le 8 février.

Peuvent-ils encore remporter le titre alors qu'ils ont déjà encaissé 17 buts contre leurs trois plus proches rivaux (6-3 à City, 5-1 à Liverpool)?

Dans le rôle du cheval de Troie, Oxlade-Chamberlain a fragilisé son camp dès le coup d'envoi en perdant le ballon sur le 1er but d'Eto'o avant d'offrir à Hazard son 14e but sur penalty sur le 3e après 17 minutes.

Wenger, qui attend toujours de battre «Mou» après 11 duels et risque de se rappeler à vie de celui-ci, sera toutefois aussi inconsolable que l'arbitre qui a inexplicablement exclu Gibbs au lieu du «Ox».

Schurrle, auteur d'un triplé récemment contre Fulham, avait auparavant placé aussi un tir rasant vicieux.

Arsenal aux abois, Chelsea ne s'est pas arrêté en si bon chemin avec un doublé pour Oscar et le premier but londonien de Salah.

Si Mourinho domine souvent ses vis-à-vis, Wenger s'est là tiré seul une balle dans le pied en mettant 45 minutes à comprendre que Flamini était le seul capable au milieu de boucher les trous puis à réparer son erreur.

La différence majeure entre les deux équipes s'explique par ces 4 points pris en cinq matchs contre le Big Four pour les Gunners, contre 13 pour les Blues.

Ceux-ci, comme la semaine passée contre Aston Villa après 14 matchs sans défaite, peuvent en revanche laisser parfois des points en route contre les plus faibles.

Cette victoire de prestige, qui préserve l'invincibilité de Mourinho à Stamford Bridge depuis 2004, va néanmoins permettre aux Blues, qui n'avaient jamais inscrit six buts sous Mourinho, de repartir de l'avant. Et même de marquer leur territoire avant leur quart de C1 à venir contre le PSG.

L'écart n'est toutefois pas immense en tête puisque les Reds, menés deux fois à Cardiff (19e) avant leur réveil, comptent un match en retard.

Suarez infernal

L'infernal Uruguayen Luis Suarez, 28 buts après un nouveau triplé, permet à Liverpool d'enregistrer une 6e victoire d'affilée pour rester la dernière équipe invaincue en 2014 après ce 11e match sans défaite. Skrtel a lui marqué un doublé inhabituel tandis que Sturridge a inscrit son 19e but.

Aussi impitoyables contre United il y a six jours (3-0) que contre les sans-grade, les Reds peuvent plus que jamais rêver d'un premier titre depuis 24 ans.

Champion en 2012, City a toutefois l'avantage de bénéficier de trois matchs en retard qui font de lui un leader potentiel.

Ballottés depuis deux mois alors qu'ils ne peuvent compter durablement sur Agüero, les Citizens retrouvent peu à peu leur rythme au bon moment avant deux déplacements à United puis Arsenal qui peuvent les propulser en tête.

Un triplé du milieu Touré, désormais 3e meilleur buteur avec 16 réalisations, a fait exploser une lanterne rouge à quatre points du maintien. Fernandinho et le revanchard Demichelis complètent le tableau d'affichage.

Les Red Devils, décrochés en championnat (7e avec 51 points seulement), ont eux surfé sur leur belle qualification en quart de finale de Ligue des champions en dominant (2-0) West Ham (14).

Ce qui leur permet d'évacuer, un peu, la honte du revers à Old Trafford contre Liverpool et d'oublier la grave blessure de van Persie avant d'affronter le Bayern.

Pour cela, le doublé de Rooney, dont une demi-volée splendide de 50 mètres pour ouvrir le score, a été d'une grande aide. Avec 212 buts inscrits pour United, l'Anglais est désormais seul 3e du classement des meilleurs buteurs mancuniens derrière Charlton et Law.

Wenger est «immensément déçu»

Jose Mourinho a expliqué samedi que Chelsea avait «détruit en dix minutes Arsenal (6-0) lors de la 31e journée du championnat d'Angleterre, laissant un Arsène Wenger «immensément déçu» qui estime désormais que «c'est très mal engagé pour le titre».

«C'est une immense déception, a reconnu l'entraîneur français qui disputait son 1000e match sur le banc des Gunners. Quand vous n'êtes pas capable d'élever votre niveau dans ce genre de match, personne ne prend ça bien. C'est l'un des pires matches de ma carrière. Après 20 minutes, le match était fini. Ensuite, c'est long. On ne se prépare pas pour ce genre d'expérience».

«On est entré avec un esprit tueur et en dix folles minutes on les a détruits, le match était plié», a pour sa part apprécié son alter ego Jose Mourinho, toujours invaincu contre Wenger après 11 matches. «Après, cela a été facile. On était trop forts. Penalty, carton rouge, 3-0. L'analyse du match porte uniquement sur ces dix minutes».

«Cette défaite est de ma faute, j'en prends l'entière responsabilité, a continué Wenger sur BT avant de sécher la conférence de presse. Je ne pense pas qu'il faille s'appesantir sur toutes les erreurs que l'on a faites. On s'est bien cachés aujourd'hui. Ce qui compte maintenant, c'est comment on va répondre mardi et ce qu'il y a de mieux à faire, c'est de ne pas trop parler de nos erreurs».

«Pour le titre, c'est très mal engagé, a-t-il reconnu. Mais on veut réagir après deux déplacements délicats à Tottenham et Chelsea. Avec deux nuls, on aurait pris deux points. Là, on en a pris trois».

Boutés hors du podium, les Gunners sont désormais 4e avec 62 points et un match en moins que les Blues, 1er avec 69 unités.

«Notre élan a été arrêté samedi dernier à Aston Villa pour certaines raisons, n'a pu s'empêcher de rabâcher Mourinho après la défaite dans la confusion (1-0). Quelqu'un l'a cassé. Maintenant, on essaie de le reconstruire. La victoire contre Galatasaray était importante. Pour Arsenal, c'était le match le plus important de la saison alors que c'était seulement un match important pour nous».

Les deux entraîneurs sont également revenus sur un fait de jeu au moment de l'exclusion puisque ce n'est pas le joueur fautif qui été exclu, mais un coéquipier qui n'avait rien à voir.

«Il y avait main mais l'arbitre ne l'a pas vu, a déclaré Wenger. Je crois que c'est Chamberlain qui a touché la balle. Je ne sais pas qui a dit à l'arbitre qu'il y avait eu main, mais il ne l'avait pas vue».

«C'est le genre d'erreur qu'aucun arbitre ne souhaite faire. Ce serait bien la vidéo parce que l'arbitre ne souhaite pas faire ce genre d'erreur. Mais aussi pour le joueur», a-t-il ajouté.

«On voit un joueur plonger comme un gardien et toucher la balle avec les mains. Du banc, on ne pouvait pas voir qui c'était. Il y avait carton rouge et pénalité, mais malheureusement c'est le mauvais joueur qui a été exclu. Même le juge de touche n'a pas pu aider l'arbitre à prendre la bonne décision», a regretté le Portugais.