Même si la Fédération internationale de football (FIFA) a officiellement aboli son système de rotation des continents, les probabilités sont fortes que la Coupe du monde soit organisée en sol nord-américain en 2026.

Et après l'accueil du volet féminin, au cours de l'été 2015, le Canada a déjà démontré un intérêt préliminaire pour en devenir le pays hôte. «Nous sommes le seul pays du G8 à ne pas avoir organisé une Coupe du monde, a récemment expliqué le président de l'Association canadienne, Victor Montagliani, sur le site de la MLS. Aussi, il s'agit du seul tournoi de la FIFA que nous n'avons pas organisé.»

Dans le cahier des charges de la FIFA, l'élément le plus important demeure les infrastructures. Si l'on se fie aux récentes déclarations du secrétaire général de l'organisme suisse, Jérôme Valcke, 8 stades - dont un de plus que 80 000 places - peuvent suffire à l'organisation d'une phase finale. Voilà, à l'heure actuelle, le grand problème du Canada qui ne compte que 4 stades de plus de 40 000 places. Certains d'entre eux auraient également besoin d'un petit coup de pinceau.

«Quand un pays reçoit la Coupe du monde, il en profite pour bâtir de nouveaux stades. C'est très rare qu'un pays n'ait pas, au moins, trois ou quatre nouveaux stades, a indiqué à La Presse le coordonnateur général pour la FIFA, Walter Sieber. Ce serait la même chose ici. Si l'on prend l'exemple de la Ligue canadienne de football (LCF), on construit de nouveaux stades, mais le nombre de spectateurs ne suffit pas. Est-ce qu'on pourrait, avec la volonté politique, augmenter la capacité de ces stades à 40 000 places?»

Dans la zone CONCACAF, seuls trois pays ont les ressources nécessaires pour accueillir la planète soccer durant un mois. Les États-Unis, battus dans l'obtention de la phase finale 2022, ont indiqué attendre un processus plus transparent avant de présenter une autre candidature. Le Mexique, organisateur en 1970 et 1986, s'est positionné, autant comme organisateur que comme coorganisateur avec les États-Unis. Cette alliance pourrait-elle aussi être envisagée par le Canada? «Dans notre cas, si jamais on ne pouvait pas le faire seuls, on pourrait toujours regarder vers le sud. Mais il faut bien se rendre à l'évidence que les États-Unis peuvent bien faire la Coupe du monde sans le Canada. Ce sera une question de dialogue et voir s'il y aura un terrain d'entente», a souligné Sieber.

La jurisprudence sportive du Qatar

Historiquement, la FIFA a toujours rechigné à accorder un Mondial à un pays dont la sélection nationale peine à obtenir de bons résultats. Cet argument a toutefois volé en éclats, il y a trois ans, avec le choix du Qatar comme organisateur de l'édition 2022. Dans le dernier classement publié par la FIFA, le Canada arrive ainsi au 114e rang, soit 11 places derrière le Qatar. «On a encore un peu de temps d'ici le vote. J'espère bien que notre soccer changera et on verra si l'équipe féminine réussira sa Coupe du monde 2015. Cela pourrait aussi avoir une influence positive sur les équipes masculines», a espéré Sieber.

Le meilleur argument du Canada pourrait finalement être sa réputation. Après le choix inattendu du Qatar et les différents scandales de corruption qui ont secoué la FIFA, le Canada pourrait s'avérer un choix plus consensuel et moins risqué.

«Sur le plan organisationnel, le renom du Canada dans le monde est excellent, a confirmé Sieber. Qu'ils s'agissent des Jeux panaméricains, des Jeux olympiques ou même des autres Coupes du monde, le Canada s'en est toujours bien sorti.»

Le vote devrait avoir lieu en 2019 ou 2020. Après avoir mis fin à la rotation des continents, en 2007, la FIFA écarte désormais les pays dont le continent a hébergé l'une des deux dernières phases finales.