Homme incontournable dans le système de son entraîneur José Mourinho, le milieu du Real Madrid Xabi Alonso, qui se remet lentement d'une pubalgie, revient mardi au Camp Nou pour une demi-finale retour de Coupe du Roi contre le FC Barcelone cruciale pour les Madrilènes.

Une qualification pour la finale aux dépens du Barça (1-1 à l'aller à Bernabeu) remettrait en selle un Real souffreteux en Liga (3e).

Un objectif taillé sur mesure pour Xabi Alonso, présent dans toutes les batailles importantes des Merengue cette saison.

À 31 ans, l'international espagnol s'est en effet converti en grognard par excellence de Mourinho: avec 31 matches au compteur dont 20 en championnat (sur 26 journées), le champion du monde et double champion d'Europe est l'une des composantes invariables de ce Real Madrid.

Alonso, arrivé à Madrid il y a désormais quatre ans en provenance de Liverpool, est non seulement précieux pour sa capacité de récupération - 10,5 km parcourus en moyenne par match - mais aussi parce qu'il est la rampe de lancement de la plupart des contre-attaques des Madrilènes.

Pas question donc pour «Mou» de se passer de son «général» pour les matches importants, au risque de tirer sur la corde: contre Manchester United en Ligue des Champions (1-1), le milieu a ainsi joué avec une sévère pubalgie, avant de sortir seulement à la 83e minute.

Ce n'est qu'après cette rencontre - déterminante pour la saison des Merengue - que le grand milieu à la barbe rousse a pu s'offrir un peu de répit.

Meneur de troupes

Après avoir fait l'impasse sur deux rencontres de championnat - contre le Rayo et le Deportivo - le voilà donc de retour en même temps que les affaires sérieuses: pour la demi-finale de la Coupe du Roi contre le Barça, où il sera chargé de neutraliser l'autre Xavi, celui des Blaugrana.

À Bernabeu à l'aller, l'exercice lui avait plutôt réussi, le milieu catalan se montrant assez imprécis et gêné aux entournures par la pression déployée par Xabi et son compagnon de route Khedira.

Mardi, on devrait prendre les mêmes et recommencer: régulièrement alignée par Mourinho depuis la saison dernière, l'association Xabi Alonso-Khedira est l'une des rares satisfactions madrilènes cette saison.

L'abattage et la puissance du milieu allemand se marient en effet bien avec la justesse dans le placement et la qualité de passe de Xabi Alonso.

Gaizka Mendieta, ancien milieu de terrain de Valence et du FC Barcelone, déclarait d'ailleurs récemment au journal «El Pais»: «Il y a un Real Madrid avec Xabi et un autre Real sans lui».

À ces qualités dans le jeu, l'international espagnol ajoute aussi une évidente aptitude de meneur de troupes. Son flegme fonctionne souvent comme un baume apaisant dans un vestiaire prompt à se rebeller contre Mourinho cette saison.

Homme peu enclin aux conflits mais gardant tout de même une certaine indépendance de jugement, Xabi Alonso est en effet apprécié de ses partenaires, mais aussi de «Mou».

Celui-ci rappelle ainsi régulièrement ses qualités d'entraîneur en puissance. «Xabi est déjà entraîneur sur le terrain, et je suis certain qu'il le deviendra aussi sur un banc après sa carrière», estime ainsi Mourinho.