Sans tomber dans la démagogie, sans lui faire porter l'odieux des récentes défaites du Canadien, doit-on commencer à s'inquiéter du jeu de Carey Price en ce début de saison ?

À la lumière des statistiques, du type de buts qu'il accorde et du contexte dans lequel il les accorde, il est permis d'être un brin soucieux.

Il ne s'agit pas ici de le lyncher ou encore de suggérer sur-le-champ un échange au plus offrant - le hockey demeure un sport d'équipe après tout - mais on s'attend à plus du gardien le mieux payé de la Ligue nationale.

En date d'aujourd'hui, Price vient au 23e rang de la LNH au chapitre du taux d'arrêts (.901) chez les gardiens ayant disputé au moins huit matchs. Sa moyenne de buts alloués (2,81) le place au 19e rang.

En onze départs, Carey Price a accordé moins de trois buts seulement quatre fois. Un tel début de saison n'inquiéterait pas outre mesure si Price n'avait pas connu la pire année de sa carrière l'an dernier.

En 49 matchs l'an dernier, Price a accordé trois buts ou plus 29 fois. Sa moyenne de 3,11 constituait sa pire en carrière, de même que son taux d'arrêts à .900.

Le Canadien marque pourtant plus souvent cette saison. L'équipe compte en moyenne 3,07 buts par match cette saison, contre 2,52 l'an dernier. Le CH a marqué 30 fois en 11 matchs avec Price devant le but cette année.

Le gardien numéro un de l'équipe a pourtant une fiche de 5-4-2, contre une fiche de 3-1 pour son auxiliaire Antti Niemi, dont la moyenne s'établit néanmoins à 3,13.

Deux fois cette saison, le club détenait une avance de 3-1 avec Price devant le filet, avant de perdre la rencontre : à Ottawa en prolongation et contre les Rangers à la régulière mardi.

On pourrait être tenté de croire qu'il se marque plus de buts dans la Ligue nationale cette saison. Les meilleurs gardiens de la Ligue montrent pourtant des statistiques étincelantes. Pekka Rinne, Andrei Vasilevskiy, Antti Raanta, Frederik Andersen, Devan Dubnyk et Ben Bishop ont tous des moyennes de buts alloués de 2,40 ou moins. Aucun d'entre eux n'affiche un taux d'arrêts inférieur à .921.

Ce matin, à l'entraînement, Carey Price a laissé ses nouvelles jambières rouges au vestiaire. Il s'entraînait avec les rouges depuis le début de saison, mais affirmait ne pas vouloir les utiliser en matchs, car elles pouvaient procurer un avantage à l'adversaire en raison de leur couleur. Le rouge, plutôt que le blanc, permettait en effet aux joueurs de l'autre équipe de déceler plus facilement les ouvertures.

Price a finalement cédé à la tentation et il les a portées pour la première fois contre le Lightning de Tampa Bay samedi. En deux matchs avec les jambières rouges, il a subi deux défaites et encaissé neuf buts.

Avant de porter ces fameuses jambières, il avait une moyenne de 2,43 et un taux d'arrêts de .910. Voyons si le retour des jambières blanches règlera ses problèmes... et ceux du Canadien !

À LIRE : Mon distingué collègue Jean-François Tremblay a rencontré Max Pacioretty à Ottawa. L'ancien capitaine du Canadien dit s'ennuyer de ses coéquipiers, mais pas de la pression médiatique. Pacioretty n'a pas à subir l'opprobre des journalistes et des fans de Vegas même s'il a seulement deux points en onze matchs depuis son arrivée à Vegas, contre 13 points en 15 matchs pour Tomas Tatar à Montréal. C'est sans compter l'espoir Nick Suzuki, la pièce maitresse de la transaction, 25 points en 16 matchs dans les rangs juniors et nommé récemment capitaine de l'équipe de l'Ontario en prévision d'une courte série de matchs contre les espoirs russes. Le CH a aussi hérité d'un choix de deuxième ronde pour Pacioretty.