(Tokyo) L’ancien patron d’une grande agence de publicité japonaise a reconnu vendredi avoir versé des pots-de-vin à un responsable de l’organisation des Jeux olympiques de Tokyo 2020 pour décrocher un contrat en lien avec cet évènement, au cœur d’une série de scandales.

Ses aveux devant un tribunal de Tokyo interviennent alors qu’une enquête sur des appels d’offres truqués en lien avec les Jeux de la capitale nipponne prend toujours plus d’ampleur, jetant une ombre sur la candidature de Sapporo à l’organisation des JO d’hiver 2030.

Les procureurs accusent Shinichi Ueno, ancien président d’ADK, la troisième agence de publicité nipponne, d’avoir versé au moins 14 millions de yens (140 400 $) à Haruyuki Takahashi, un ancien haut responsable de l’organisation des Jeux de Tokyo, en échange d’un contrat de commandite pour son groupe.

Selon les procureurs, M. Ueno, 69 ans, était en 2018 « désespéré » que son agence n’ait toujours pas remporté de contrat en lien avec les Jeux, et aurait supplié M. Takahashi de l’aider.

Également poursuivi, M. Takahashi est accusé d’avoir reçu au total l’équivalent de 2 millions de dollars de pots-de-vin de la part de plusieurs entreprises, notamment pour l’attribution de contrats publicitaires.

Les procureurs ont arrêté ce mois-ci un autre responsable de l’organisation des Jeux de Tokyo, Yasuo Mori, ainsi que trois hommes d’affaires soupçonnés ensemble d’avoir truqué des appels d’offres liés aux JO.

Ce vaste scandale a terni la candidature de Sapporo pour les Jeux olympiques d’hiver de 2030. La ville a suspendu des évènements promotionnels et prévoit de sonder la population japonaise pour évaluer la popularité de sa candidature.

Des soupçons de corruption flottent par ailleurs de longue date sur les conditions d’attribution de Tokyo-2020, des JO qui ont finalement eu lieu en 2021 en raison de la pandémie de COVID-19.

En mars 2019, le président du Comité olympique japonais Tsunekazu Takeda avait démissionné quelques mois après avoir été mis en examen par la justice française.

M. Takeda est soupçonné d’avoir rémunéré Black Tidings, une société basée à Singapour et qualifiée de « coquille vide » par les enquêteurs français, avant et après la désignation de la capitale japonaise par le Comité international olympique (CIO).