(Aubervilliers) Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté dimanche devant le siège du comité d’organisation des Jeux olympiques 2024 de Paris (Cojo), à la veille de son conseil d’administration qui devrait entériner un budget en hausse.

Dans une ambiance de kermesse, avec fanfare, tables rondes et stand de crêpes, une petite centaine de militants écologistes se sont rassemblés en milieu d’après-midi devant le siège du Cojo, à Aubervilliers (Seine–Saint-Denis), à l’appel de plusieurs collectifs anti-JO.

Les chantiers des Jeux olympiques sont « l’occasion de privatiser des espaces publics et de participer à la gentrification de ces nouveaux quartiers, car on crée beaucoup moins de logements sociaux », a dénoncé Laura, une membre du collectif Saccage 2024, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.

Minoritaire, mais structurée, la contestation anti-JO s’est principalement focalisée ces dernières années sur l’impact écologique de plusieurs chantiers liés à la compétition en Seine–Saint-Denis, comme le village des médias, l’échangeur autoroutier desservant le village des athlètes ou la destruction de jardins ouvriers à Aubervilliers pour une piscine d’entraînement.

Mais à l’approche de l’échéance olympique, avec la progression des chantiers et la fin des procédures judiciaires, la fronde était un peu retombée depuis quelques mois.

« Je suis un peu triste de voir que ça mobilise très peu. Des gens ont essayé de se mobiliser avant même que Paris ait les Jeux. Il y avait un début de bataille pour empêcher que ça ne se fasse. Mais il n’y avait que quelques pelés qui menaient la bataille, c’est désolant », a regretté Nicole Thé, une manifestante de 68 ans.

Sensibilisée par le mouvement pour le boycottage du Mondial de foot au Qatar, Laetitia, une jeune diplômée de 24 ans, se rendait elle pour la première fois à une manifestation anti-JO.

« On voit qu’il y a encore des choses en construction, où il y a peut-être moyen de faire bifurquer. Et en même temps je pense qu’il y a beaucoup d’argent, beaucoup de pouvoir, et qu’il ne faut pas s’illusionner », a-t-elle déclaré, refusant de donner son nom de famille.

Avec la hausse de budget du Cojo qui devrait être actée lundi, la facture globale des JO de Paris pourrait s’établir à 8,7 milliards d’euros, contre 6,8 milliards projetés en 2019.