(Pékin) L’arrivée de l’équipe ukrainienne aux Jeux paralympiques de Pékin (4-13 mars) est un « miracle », a estimé jeudi le chef de la délégation, qui décrit des sportifs désormais motivés pour « défendre leur pays ».

L’invasion russe en Ukraine a commencé la semaine dernière. L’espace aérien du pays a été fermé et les transports terrestres sont très perturbés, rendant compliquée la venue des athlètes en Chine.

« C’est un miracle qu’on soit arrivé ici », a déclaré devant la presse Valeriy Sushkevych, le président du Comité paralympique ukrainien, vêtu d’un survêtement aux couleurs jaune et bleu de son pays et visiblement ému.

« Beaucoup de membres de notre équipe ont eu des difficultés à échapper aux bombes […] La solution de facilité aurait été de ne pas venir. Mais on ne pouvait pas abandonner. »

Il dit n’avoir « pas dormi de la nuit » la veille, après la décision initiale mercredi du Comité international paralympique (CIP) d’autoriser les sportifs russes et biélorusses à concourir. Une décision finalement inversée jeudi.

« Un grand merci » à l’organisation internationale pour être revenue sur sa position, a déclaré Valeriy Sushkevych, qui dit avoir reçu de « nombreux messages de solidarité » ayant permis de peser sur le CIP.

« Une superpuissance (la Russie) veut détruire mon pays », a-t-il déclaré. « Notre présence aux Paralympiques n’est pas anodine. C’est un symbole que l’Ukraine fut, est et restera un pays » et qu’elle « est vivante ».

Matériel dispersé dans tout le pays et qu’il a fallu récupérer, sportifs venus de 11 régions différentes d’Ukraine, argent inaccessible, transports réduits : il a décrit un périple « difficile ».

« Moi-même, j’ai dormi à même le sol dans le bus plusieurs jours. Je ne pouvais pas dormir sur mon siège à cause de mes problèmes de santé », a raconté M. Sushkevych.

« Notre objectif principal en venant ici, c’est de défendre notre pays avec l’ensemble de la communauté sportive internationale. »

Ses sportifs sont soulagés d’être arrivés à Pékin, mais le contexte reste selon lui éprouvant.  

« Beaucoup de nos sportifs sont en permanence avec leurs téléphones intelligents pour suivre les informations et appeler leurs familles. C’est dur de concourir sereinement dans ces conditions », raconte-t-il.

« Mais nous considérons aujourd’hui qu’il y a deux lignes de front. Une en Ukraine pour nos soldats, et une ici à Pékin avec nous. »

Lors des Paralympiques-2018 à PyeongChang, les Ukrainiens avaient décroché 22 médailles (dont 7 en or) et terminé sixièmes au classement des nations.