(Zhangjiakou) Avec leur cinquième place en finale du relais sprint à Zhangjiakou, Antoine Cyr et Graham Ritchie s’annoncent comme de véritables potentiels de médaille aux Jeux de Cortina en 2026, estime l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne.

« Ils sont vraiment dans le coup et ils forment l’une des équipes les plus jeunes, a souligné Erik Braten mercredi soir. C’est tellement prometteur. Ils peuvent gagner l’or dans quatre ans et une médaille aux Championnats du monde l’an prochain. »

Le Québécois et l’Ontarien ont conclu l’épreuve de 6 X 1,5 km à 22,31 secondes des médaillés d’or norvégiens et à 18 secondes du podium complété par le Comité olympique russe.

Affecté par l’altitude depuis son arrivée en Chine, Cyr s’est révélé dans un format qui lui convient à merveille : un effort intense d’un peu plus de trois minutes, répété à trois reprises. Le natif de Gatineau a fait jeu égal avec les trois meilleurs pendant les deux premiers relais, avant de fléchir par un peu moins de 10 secondes dans la dernière portion.

Pur styliste en classique, il était à sa place au côté d’un crack comme le Finlandais Iivo Niskanen, gagnant du 50 km à PyeongChang en 2018.

« Techniquement, il était l’un des trois meilleurs dans la montée, s’est enthousiasmé Braten. Sa technique est très similaire à celle de Niskanen. Il l’a beaucoup apprise en le regardant à la télé et évidemment en l’observant en course. Il a toujours été très attentif au style de Niskanen. C’était assez cool de les voir côte à côte de la sorte. »

Braten admet avoir réfléchi avant de sélectionner Cyr pour ce relais. L’équipe masculine a éprouvé des ennuis au Centre national de ski de fond de Zhangjiakou. Le jeune Olivier Léveillé, 20 ans, est celui qui s’est le plus distingué dans les distances individuelles.

« Je connais le potentiel de Tony, a cependant précisé le coach. On planifie pour le succès et non pas pour que les gens aient une mauvaise journée. Il était la bonne personne et il a connu une journée fantastique. »

Cette prestation collective est « extrêmement importante » pour Nordiq Canada, qui vit un « changement générationnel ».

« C’est important pour tous les athlètes à la maison au Canada. Ils voient que c’est possible. Même chose pour les entraîneurs, qui connaissent les entraîneurs de ces athlètes et ce qu’ils font. Ça aura des retombées tant sur le plan financier que sur celui de la connaissance et de l’information. »

Les ressources au Canada sont-elles suffisantes pour soutenir des fondeurs de ce niveau ?

« Les personnes sur les planches sont les plus importantes, a répondu Braten. Toute femme ou tout homme qui veut être bon doit y mettre le travail, qui est gratuit. Bien sûr, il y a l’équipement, mais le travail ne coûte rien la plupart du temps. »

La qualité des skis, leur préparation et le personnel de soutien sont cependant des facteurs cruciaux qui demandent du budget. La prestation pékinoise de Cyr et Ritchie permettra-t-elle de les qualifier pour du financement ciblé d’À nous le podium ?

« Je suis un entraîneur qui vient d’un pays où ces critères n’existent pas. Je suis très fatigué de lire ces critères, alors je ne sais même pas. Peut-être. Mais une chose est certaine : ce qu’ils ont fait ici démontre à 100 % qu’ils ont le potentiel de monter sur le podium. C’est indiscutable. Si le système ne le reconnaît pas, c’est qu’il est brisé. »